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PSA Vesoul abandonne les 35 heures

Publié le 15 juin 2018

Par Alice Thuot
3 min de lecture
Le projet était discuté par la direction de PSA Vesoul et les syndicats du site : l’abandon des 35 heures, compensé par une hausse des salaires, mais proportionnellement moindre. Un projet aujourd’hui officiellement validé par trois des syndicats majoritaires, mais réfuté par la CGT.
Trois des syndicats majoritaires du site de Vesoul ont signé l'accord prévoyant une augmentation du temps de travail à 37,45 heures.

 

Un par un, les sites de PSA passent au crible. Objectif : maintenir ou gagner en compétitivité via des programmes usines d’excellence et/ou la mise en place de ruptures conventionnelles collectives. C’est cette fois au tour du site de Vesoul de faire l’objet d’ajustements dans son organisation du travail. Les syndicats majoritaires du site, FO, CFTC et CFE-CGC, ont conclu avec la direction un accord entérinant la hausse du temps de travail hebdomadaire avec compensation financière, cependant partielle. 

 

A partir de septembre, les 2 000 salariés travailleront ainsi par 37 heures et 45 minutes, soit une hausse de 7 % du temps de travail et 33 minutes supplémentaires par jour. Le tout pour une rémunération en hausse de 3,1 %. Chacun de ses salariés bénéficiera en supplément d’une prime de 100 euros à la signature de son contrat. Selon les trois syndicats, cet accord laisse la porte ouverte à des négociations tous les cinq ans et non tous les trois ans, comme le souhaitait initialement la direction.

 

La CGT s'indigne de la signature de cet accord

 

Pour Jean-Paul Guy, de la CFTC, ces concessions permettront au site de préserver sa compétitivité, alors que l’activité du site de Vesoul, spécialisé dans la logistique de pièces détachés, s’avère fortement concurrencée. "C’est un moindre mal de signer. Cela nous préserve d’une externalisation et nous donne une visibilité pour l’avenirNous sommes maintenant comparés à des logisticiens. Or, les logisticiens ont des taux horaires bien plus bas”, a-t-il expliqué.

 

La CGT a quant à elle refusé de signer le contrat, invoquant une mise en danger de toute la filière de l’automobile. “Remettre en cause les 35 heures, c’est un signe que PSA lance à tous les constructeurs automobiles. Tous les patrons vont essayer de s’engouffrer dans cette brèche”, a déclaré à Reuters Jean-Paul Mercier, délégué CGT. Qui réfute également les raisons liées à la productivité.

 

"La pérennité du site, c'est la tarte à la crème. C'est l'argument bateau que les patrons invoquent à chaque fois. M. Tavares, le PDG du groupe, accuse les salariés de Vesoul de ne pas travailler assez, de ne pas être assez compétitifs, c'est quand même fort de café ! PSA et Renault ont été accusés par Mediapart très récemment de s'être entendus illégalement entre eux pour faire monter les prix des pièces détachées, qui transitent par PSA Vesoul. Ils se sont mis en dix ans 1,55 milliard d'euros dans la poche. C'est un secteur qui n'est pas vraiment concurrentiel", a-t-il expliqué ce matin au micro de France Bleu Besançon. (Avec Reuters)

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