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Fermeture d'Aulnay, PSA frappe lourdement

Publié le 12 juillet 2012

Par Hervé Daigueperce
3 min de lecture
Avec 6 500 départs nets dans le groupe et l'arrêt d'un site de production, le constructeur automobile français a molesté le Graal automobile.

Après avoir présenté les raisons chiffrées qui ont présidé aux décisions de restructuration du groupe PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, le président du directoire, est entré dans le vif en annonçant la fermeture du site de production d'Aulnay (Seine-Saint-Denis) qui emploie 3 000 personnes. L'arrêt définitif sera effectif en 2014.

C'est la décision la plus emblématique puisque tout le monde sait depuis des années que des sites de fabrication d'automobiles devraient être fermés en France pour éviter que les groupes ne coulent. Mais toucher à une usine d'automobiles, c'est se remémorer mai 68 et Boulogne-Billancourt, et peu de présidents de groupe n'avaient envie de faire la une en ce domaine. Cependant, et c'est la principale cause donnée par Philippe Varin, personne ne pouvait prévoir la chute inexorable des ventes en France et en Europe, qui s'est notamment portée sur les besoins en production des petites voitures du segment B, fabriquées à… Aulnay, par exemple.

La décision ne se veut pas "sèche" cependant, comme l'a précisé Philippe Varin en annonçant que les personnels seraient réaffectés pour moitié "en reclassement interne, notamment sur le site de Poissy" et que, "pour moitié, les autres personnes seraient reclassées en externe sur le site d'Aulnay". Une "revitalisation" de la région va s'engager "et le groupe sera à la manœuvre de la valorisation du site d'Aulnay". Philippe Varin a ajouté qu'"on ne vendra pas les terrains", mais que tout serait mis en œuvre pour réindustrialiser la zone à l'aide de différentes activités, dont l'automobile, certaines conduites par PSA.

Poissy en structure d'accueil

Dans le cadre de ce plan, le site de Poissy (Yvelines) sera pleinement mis à contribution puisqu'il devra accueillir 1 500 salariés de plus. Et l'enjeu sera de taille, touchant à la faisabilité, aux emplois précaires et à une promesse. Le constructeur a justifié le choix de la fermeture d'Aulnay  "parce que c'est le segment B qui est le plus touché, et donc la production d'Aulnay. Cela fait  plus de sens au niveau économique et minimise l'impact social puisqu'une partie de salariés ira sur Poissy et que l'autre sera reclassée sur Aulnay même".

Sur quelles activités ? On le saura le 25 juillet à l'issue de la présentation des chiffres du groupe. Pour Poissy, la question des intérimaires a bien sûr été posée. Il en ressort que "les missions actuelles continueraient jusqu'à leur fin et que seraient proposés, en remplacement, des CDI aux ouvriers venus d'Aulnay". En clair, d'autres familles seront impactées. Mais il est aussi à noter que, dans cette opération, dramatique s'il en est, le volet social a été mûrement travaillé. Reste que l'on peut se demander pourquoi il a fallu tant d'années avant de prendre le dossier à bras le corps.

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