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Christian Klingler quitte PGA

Publié le 27 juin 2008

Par Alexandre Guillet
6 min de lecture
Après dix années passées chez PGA, dont sept en tant que président, Christian Klingler quitte le groupe, mais se réjouit de voir Claude Freret et Olivier Veyrier prendre la suite des opérations.Une page importante se tourne chez PGA Motors...

...avec le départ de Christian Klinger, président de PGA Motors mais aussi CEO de Porsche Holding, qui a orchestré une décennie de forte croissance pour le groupe. Deux éléments parlent d'eux-mêmes : d'une part, il y a dix ans, PGA réunissait 1 700 salariés, contre 9 000 aujourd'hui ; d'autre part, le groupe s'est inscrit dans une stratégie d'internationalisation en s'implantant, au-delà de la France, en Hollande, en Pologne, et très récemment, en Grèce. Toutefois, selon la direction de la communication de PGA Motors, "ce changement préparé ne modifiera en rien la stratégie et la culture du groupe". Ainsi, la coordination des activités de PGA au sein de Porsche Holding va être naturellement confiée à Hans-Peter Schützinger, d'ores et déjà responsable de la direction financière de Porsche Holding et membre du conseil d'administration de PGA depuis sa création. Par ailleurs, le conseil de surveillance n'est pas modifié et Pierre Guénant continuera à assumer ses fonctions de président. Enfin, la direction générale et opérationnelle du groupe sera désormais confiée à un tandem : Claude Fréret, déjà en charge des opérations, et Olivier Veyrier, récemment recruté chez PSA Peugeot-Citroën. Rappelons qu'Olivier Veyrier a œuvré pendant de longues années chez Peugeot, comme responsable commercial, responsable du développement réseau (1995-2001), responsable de Peugeot Allemagne (entre 2001 et 2005, il a ainsi piloté le projet "Heute 2005" qui a permis au taux de pénétration VP de Peugeot Allemagne de passer de 2,1 à 3,8 %), avant d'être nommé directeur des services après-vente. PGA Motors recrute d'ailleurs ses managers avec insistance chez les constructeurs, puisque Simon Luijckx et Didier Pédelmas ont aussi rejoint le groupe pour diriger respectivement la filiale hollandaise (Nefkens) et la récente filiale grecque.

"Il ne faut pas attendre une révolution dans l'automobile"

Journal de l'Automobile. Vous quittez le groupe pour prendre de nouvelles responsabilités, pouvez-vous être plus précis ?
Christian klingler. C'est précisément la seule question à laquelle je ne répondrai pas…

JA. Quels principaux enseignements mettriez-vous en exergue au terme de dix ans passés à la tête de PGA ?
CK. J'ai vécu une aventure professionnelle formidable, mais surtout une grande aventure humaine. C'est la force du groupe que d'avoir su ne pas perdre ses valeurs humaines quand ses effectifs croissaient énormément. Dans le même temps, nous avons conduit une politique d'internationalisation pertinente, en Hollande, en Pologne, et plus récemment en Grèce, ce qui est rare dans le paysage de la distribution. D'ailleurs, ces derniers temps, nous avons travaillé sur une double stratégie : un volet dédié aux marchés saturés, comme la France ou la Hollande et un autre volet focalisé sur les marchés émergents comme la Pologne et, à un degré moindre, la Grèce.

JA. En dix ans, vous avez assisté à des changements majeurs dans le secteur de la distribution, le métier est-il plus difficile qu'auparavant ?
CK. Je ne pense pas. Les changements ont certes été profonds, mais ils le seront encore à l'avenir. En fait, les changements, c'est une chance pour les forts, mais pas forcément pour les faibles… J'en veux pour preuve les effets d'une simple loi comme l'écopastille dans notre secteur.

JA. Quel regard portez-vous sur la financiarisation de l'univers de distribution ces dernières années ?
CK. Le secteur est devenu plus rigoureux et performant sous l'angle économique, mais je ne pense pas qu'on puisse parler de financiarisation. Même si PGA a une taille importante, bien que ce soit très relatif, nous n'avons jamais perdu de vue nos valeurs de base, à savoir les hommes et leur animation. Or, ce sont des valeurs de long terme, au service de stratégies sur 5 à 10 ans, ce qui n'est pas la durée standard du monde financier, vous en conviendrez.

JA. De nombreux spécialistes affirment que la distribution automobile n'aura plus rien à voir avec ce qu'elle est aujourd'hui d'ici cinq ans : partagez-vous cette opinion ?
CK. Vous savez, en 1998, j'ai été invité à un congrès sur Internet en Grande-Bretagne et plusieurs intervenants de renom avaient alors annoncé la fin des concessionnaires automobiles en cinq ans… Bref, il y aura des changements d'importance et il faudra s'adapter, mais il ne faut pas attendre une révolution dans l'automobile.

JA. Toutefois, que vous inspirent la part grandissante du législateur et le durcissement des contraintes environnementales ?
CK. En France comme en Europe, le législateur remplit sa fonction. C'est son rôle et c'est à nous de nous organiser, voire de nous adapter. Cela n'a rien de négatif. Par rapport à l'environnement, j'ai pleine confiance en les constructeurs pour trouver des solutions viables à l'avenir. Et aujourd'hui, on en fait beaucoup autour de l'automobile, qui est pourtant loin d'être l'industrie la plus polluante, tout simplement parce que pour bien des raisons, cela arrange les hommes politiques et les leaders d'opinion.

JA. Pour 2010, quelle issue souhaitez-vous à l'épisode de la remise sur l'ouvrage du règlement 1400/2002 ?
CK. Nous sommes actuellement dans une pré-phase de réflexion… Et d'une manière générale, cela ne changera pas le grand principe de base : les groupes structurés qui ont construit une relation de confiance avec les constructeurs sont et resteront solides. Cette valeur de confiance et les valeurs humaines que j'évoquais précédemment priment sur tout règlement.

JA. Vous insistez beaucoup sur les hommes, mais ne pensez-vous pas que la distribution automobile a encore de gros progrès à accomplir en gestion des ressources humaines, voire en gestion prévisionnelle des ressources humaines ?
CK. Tout d'abord, il y a un postulat à ne pas perdre de vue : si vous ne mettez pas prioritairement les moyens sur les hommes, vous ferez un jour ou l'autre partie des perdants. Pour répondre précisément à votre question, c'est vrai que nous avons encore des progrès à réaliser dans ce domaine. Mais nous ne sommes pas non plus à l'âge de pierre. Nous sommes au stade où il faut professionnaliser les RH. C'est ce que nous faisons déjà chez PGA. C'est d'autant plus important que nos collaborateurs sont régulièrement "chassés" et qu'il est essentiel de les fidéliser, car ces compétences sont très précieuses.

JA. Le mot de la fin ?
CK. Plus que sur mon départ, j'insisterais volontiers sur la nouvelle direction, composée de Claude Freret et Olivier Veyrier. D'une part, c'est un management français et d'autre part, c'est une équipe qui a déjà gagné par le passé et qui va continuer à gagner. Ca me comble vraiment.

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