Bosch/Rodez : incompréhension entre la direction et les syndicats
L'intersyndicale de l'usine d'Onet-le-Château, dans la périphérie de Rodez, qui emploie 1 600 salariés, craint pour l'avenir en raison des baisses de ventes des véhicules Diesel, dont le site aveyronnais de Bosch a fait sa spécialité, en produisant bougies et systèmes d'injection avec Renault comme principal client. La direction du groupe allemand a proposé fin janvier d'investir 14 millions d'euros sur le site de Rodez, pour "moderniser" une seule des deux lignes de production d'injecteurs. Mais elle demande en contrepartie, avant avril, l'adhésion des salariés à un accord de compétitivité, qui prévoit notamment une baisse du temps de travail.
L'accord de transition, que les syndicats sont appelés à signer, reste "en stand-by", dit-on de source syndicale à Onet-le-Château. "Tant que le projet industriel reste flou, nous ne négocierons pas. Nous attendons aussi l'implantation de lignes essence", explique Jérôme Pouget, du syndicat SUD. L'intersyndicale SUD/CGT/CFE-CGC/CFDT réclame "une ou plusieurs lignes" de fabrication d'injecteurs pour moteurs essence. "Nous voulons nous diversifier. Notre but, c'est de disposer d'un outil industriel pour pérenniser le site de Rodez", ajoute M. Pouget. Un courrier en ce sens a été envoyé à Uwe Gakstatter, responsable de la division Powertrain de Bosch.
Gel des salaires pour 2018-2019
Une délégation de l'intersyndicale se rendra à l'Assemblée nationale mercredi prochain avec l'intention d'interpeller Bosch-France, mais aussi le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, sur la nécessité d'implanter une ou plusieurs de lignes pour moteurs essence afin de pérenniser le site.
Selon le calendrier annoncé vendredi par la direction, la modernisation d'une des deux lignes pour moteurs Diesel doit commencer au premier trimestre 2019, avec une homologation pour fabriquer des injecteurs dernière génération, prévue au deuxième trimestre 2019. Début mars, la direction de l'usine a annoncé son intention de recourir à l'activité partielle de 2018 à 2021, avec gel des salaires en 2018-2019, pour éviter une baisse des effectifs.