75 000 emplois automobiles ont été détruits en Espagne depuis 2008
Selon la Fédération de l'industrie espagnole, la filière automobile (hors emplois indirects) représente aujourd'hui 418 000 emplois, contre 493 000 à la fin de l'année 2008. Soit une destruction de 75 000 emplois en trois ans, dont 19 000 chez les constructeurs. Une dramatique hémorragie à laquelle certains donnent même plus d'ampleur, évoquant 90 000 emplois perdus depuis l'éclatement de la crise mi-2008.
Les représentants de la Fédération de l'industrie espagnole sont donc très inquiets, comme la plupart des organismes professionnels du pays. D'autant que, même si la balance commerciale automobile reste positive, elle montre néanmoins des premiers signes de faiblesse, avec un recul de 11,9 % au 1er semestre 2012 par rapport au 1er semestre 2011.
La pression vient encore de monter d'un cran avec les dernières décisions du gouvernement de Mariano Rajoy (PP). D'une part, José Manuel Soria, ministre de l'Industrie, de l'Energie et du Tourisme, vient d'affirmer qu'il était opposé à la mise en place d'un dispositif d'incitations à l'achat. Certes, l'Etat espagnol a peu d'argent disponible, mais cette déclaration a fait l'effet d'une douche froide dans la branche automobile car elle marque un grand écart avec les promesses électorales du PP.
D'autre part, la hausse de TVA, qui interviendra le 1er septembre, va encore plus compliquer la vente de VN. En effet, selon plusieurs associations de consommateurs, cette hausse renchérira en moyenne de 600 euros le prix moyen d'un VN. Dès lors, les représentants des constructeurs et des concessionnaires revoient encore leurs prévisions annuelles à la baisse : entre 700 000 et 720 000 VN pour l'exercice 2012.
Ils indiquent aussi que la menace sur les emplois se fera encore plus pressante dans le secteur. En effet, dans le dur de la crise, cette hausse de la TVA aura aussi des conséquences sur l'après-vente, au-delà du seul marché VN. Même si le prix des opérations de maintenance n'augmentera que de quelques euros, les organismes craignent un effet psychologique sur le consommateur. En clair, un espacement encore accru des visites chez les professionnels de l'automobile et une augmentation notable des réparations au noir... Constructeurs et fast-fitters pourront bien sûr encore renforcer leurs offres promotionnelles, mais les marges ont été déjà tellement érodées que ce levier commercial traditionnel va vite toucher à sa limite.
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