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Vulog entrevoit "l'opportunité de faire de Paris la référence mondiale de l'autopartage"

Publié le 25 juin 2018

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
En février dernier, Grégory Ducongé, le président de Vulog, partageait dans nos colonnes sa volonté de proposer une nouvelle vision d'Autolib'. La chute précipitée du système pourrait propulser son projet sur le devant de la scène. Il livre davantage d'informations.

 

Lorsqu'il a évoqué son projet d'Autolib' V2, en février dernier, Grégory Ducongé, le président de Vulog, était loin de s'imaginer que son dossier aurait à accélérer si significativement la marche. Certes, il devait être présenté avant cet été, mais, désormais, il ne s'agit plus d'une étude de faisabilité à moyen terme. Vulog doit soutenir un concept capable de sortir la Mairie de Paris et les communes avoisinantes de l'impasse.

 

Interrogé par le Journal de l'Automobile sur l'affaire qui agite le monde de la mobilité dans la capitale, Grégory Ducongé reconnaît l'importante contribution d'Autolib' à l'évolution des habitudes de déplacement. "Mais le service est dépassé, il n'a pas su évoluer", juge-t-il. "Je ne crois pas à la théorie de l'impact des VTC et autres solutions sur le taux d'utilisation du service. Autolib' ne répond tout simplement plus aux exigences de l'expérience utilisateur. Il faut que le système permette de localiser, louer et achever sa session de location en trois clics", explique-t-il sa vision.

 

20 000 VE à déployer en quatre ans

 

Sa vision, il va l'exposer à des partenaires potentiels, dans l'optique d'un déploiement à court terme. Il argue d'une vitesse d'exécution de trois mois. "On discute avec certains constructeurs et prestataires de service, confie-t-il, mais il ne serait pas étonnant de voir des loueurs, des assureurs ou des énergéticiens prendre position." Quid des concessionnaires, comme l'a fait D'ieteren, en Belgique ? Il y a peu de chance. "Il faudra avoir une assise financière pour se lancer, prévient le président de Vulog. A moins de 1 000 véhicules au démarrage, un opérateur aura peu d'avenir."

 

Son programme table sur une flotte qui doit atteindre 20 000 véhicules dans trois à quatre ans. Une équation qui se base sur la densité nécessaire dans les cinq zones qui découpent Paris et sa banlieue. Grégory Ducongé militera pour une hétérogénéité, avec des véhicules de différentes capacité. Electriques, ils profiteront de l'infrastructure existante. Pour mémoire, à fin 2016, Autolib' comptait 6 300 bornes dans 1 100 stations.

 

Mais, dans le plan de Vulog, il n'est point question d'en dépendre pour trouver à stationner, d'autant que le "free floating" et la boucle fermée sont considérés sur un pied d'égalité. Les Mairies des villes concernées, seules autorisées à accorder des licences aux opérateurs, ont donc un rôle à jouer. "Après une première phase de déploiement, il faudra mettre sous pression les parkings résidentiels, avertit Grégory Ducongé. La voirie et les sous-terrain vont devoir contribuer." Ce qui ouvre la porte à des spécialistes du stationnement tels que ZenPark ou YesPark.  

 

Pas de DSP, de la libre concurrence

 

"Nous avons l'opportunité de faire de Paris la référence mondiale de l'autopartage dans les villes de plus de 10 millions d'habitants", présente le défi Grégory Ducongé. "A Vancouver, les habitants ont accepté de renoncer à leur véhicule personnel, cite-t-il en exemple, et à Madrid, les 2 000 VE partagés n'ont aucune station de recharge, poussant les opérateurs à aménager une logistique spéciale." En tant que leader mondial de la fourniture de solutions, il s'étonne de voir que Paris ne soit pas encore à la pointe. De plus, il croit fermement que l'autopartage n'est en rien incompatible avec la notion de rentabilité, sous condition que le service ne soit pas soumis à un contrat de délégation de service public (DSP), mais ouvert à la libre concurrence.

 

Loin des préoccupations franciliennes, Vulog finalise plusieurs projets à entrer en fonction au cours de l'été. Il y a un "gros projet" en Europe du Sud, deux autres aux Etats-Unis et un en Chine, une première pour l'entreprise française. "Deux autres sont en cours de déploiement", glisse Grégory Ducongé, sans en dévoiler davantage. "L'un de ses programmes innove par sa dualité. Il permet de pratiquer l'autopartage classique ou de réserver un véhicule dans une zone donnée pour une durée plus longue, comme de la location traditionnelle", présente-t-il la demande du client.

 

Au terme de cette campagne de multiples lancements, Vulog totalisera 8 000 véhicules connectés dans le monde. Un chiffre qui n'a de sens qu'une fois mis en rapport avec le taux d'utilisation. Selon la société basée dans le 4e arrondissement parisien, il se loue un véhicule géré par une solution Vulog toutes les deux secondes, dans le monde.

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