Vincent Hancart, AutoScout24 : "S'imposer comme l'offre la plus compétitive"

Ils affichaient un large sourire, tandis que les visiteurs avaient les yeux rivés sur leur stand. Ersin Eroglu, président de Motors Gate, et Vincent Hancart, directeur d'AutoScout24 en France et Belgique, ont réussi leur coup. En faisant appel à la contribution de certains de leurs annonceurs, ils ont composé avec des voitures d'occasion exceptionnelles, qui formaient sans doute l'un des plus beaux plateaux automobiles du Mondial 2024.

Un stand qui a reflété, en quelque sorte, la dimension de leur projet. Partenaires depuis janvier 2024, Annonces-Automobile.com et AutoScout24 tenaient encore une fois salon côte à côte comme ils l'avaient déjà fait aux États-Majors du VO en mai de cette année. Prouvant aux plus sceptiques que cette alliance a vocation à durer.

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Et pour cause, les chiffres sont bons jusqu'à présent. Les deux infomédiaires ont fait fi de leur rivalité "pour trouver un moyen de croître ensemble", salue le président de Motors Gate, maison mère du site internet Annonces-Automobile.com. "Notre collaboration fonctionne en dépit de la complexité que cela représente en coulisses", poursuit Ersin Eroglu.

En moins d'un an, le duo AutoScout24 et Annonces-Automobile.com a attiré plus de 300 nouveaux clients. "Il s'agit pour la plupart de marchands, observe Vincent Hancart. Mais nous attirons de plus en plus de concessionnaires qui ont évalué l'opportunité de nous rejoindre". À ce jour, des groupes tels qu'Autosphere, Hess et BPM figurent parmi les annonceurs.

90 % des revendeurs sont des professionnels

Dans un paysage où les infomédiaires sont de plus en plus sous le feu des critiques pour leur politique tarifaire inflationniste, Vincent Hancart prend le contre-pied. "Il faut se donner les moyens de s'imposer comme l'offre la plus compétitive du marché", instaure le directeur des filiales française et belge d'AutoScout24.

Dans sa perception du marché, le prix du service de diffusion d'annonces demeure la clé d'entrée. Il convient, selon lui, de jouer aussi sur la souplesse de l'offre pour diminuer le risque économique des revendeurs de voitures d'occasion. Soulignons qu'à ce jour, 90 % des annonces diffusées sur AutoScout24 et Annonces-Automobiles.com ont pour origine un professionnel.

Annonces-Automobile.com et AutoScout24 ont sollicité leurs partenaires pour réunir des pièces exceptionnelles. ©Le Journal de l'Automobile

Mais un changement de modèle d'affaires n'est pas pour autant à l'ordre du jour. Vincent Hancart s'en explique avec la force de ses arguments. Pour celui qui évolue dans le groupe allemand depuis 1999 cela revient à transférer la responsabilité. "Dans un modèle de rémunération à la performance, l'infomédiaire est tributaire du bon positionnement des voitures d'occasion. En plus, il y a un enjeu de traçabilité alors que les vendeurs ont spontanément tendance à attribuer le succès d'une transaction aux leaders du secteur, or nous sommes des challengers. Il y donc des équilibres à trouver".

Interrogé sur la teneur du marché tricolore des voitures d'occasion, il se montre confiant. "Le marché VN ne va nulle part, retient-il. Les acheteurs se dirigent vers les voitures d'occasion. Les stocks se stabilisent et les prix remontent légèrement. À ceci s'ajoutent les offres des particuliers en recrudescence également. Les indicateurs sont au vert pour nous". 

AutoScout24 prend pied au Canada

L'actualité forte d'AutoScout24 ne provient pas d'Europe. En effet, le groupe allemand a réalisé une acquisition au Canada. Il y a quelques semaines à peine, il a fait main basse sur Autotrader.ca et Autohebdo.ca, des sites jumeaux qui ont pour seule différence leur langue d'édition. Le premier est en anglais, le second en français.

Outre Atlantique, ils font office de leaders du secteur des infomédiaires avec 400 000 annonces de voitures d'occasion. "Ils ont une forte pénétration chez les professionnels et référencent un grand nombre de VN", présente Vincent Hancart.

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À côté, il y a une gamme de logiciels, dont un DMS, un système de gestion de leads et une plateforme de comparaison de financement. Le revenu généré par cet ensemble canadien s'équilibre entre la place de marché d'un côté et les logiciels de l'autre. AutoScout24 y gagne une augmentation de 60 % de son chiffre d'affaires.

"À terme, il est envisagé de migrer tous les environnements sur une plateforme unique à l'échelle du groupe. Le partage de connaissances et de spécificités s'en trouvera facilité", explique Vincent Hancart. AutoScout24 se prépare donc à la prochaine ère du secteur, celle qui voit les équipes techniques devenir le centre de gravité "même si la valeur des entreprises restera fondée sur les leads".