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Uber et l'équation d'une croissance à lourdes pertes

Publié le 26 août 2016

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Uber a perdu plus de 1,1 milliard d'euros lors du premier semestre, tandis que sa croissance reste très soutenue, avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 7,7 milliards d'euros sur la période.

Selon des informations relayées par Bloomberg, Uber a donc enregistré une forte croissance au premier semestre 2016, réalisant un chiffre d'affaires d'environ 7,7 milliards d'euros, en très nette progression par rapport à la même période de référence 2015. Une croissance cependant artificiellement accentuée par l'adoption de nouvelles méthodes comptables, comme l'a indiqué Gautam Gupta, directeur financier d'Uber, lors d'une conférence téléphonique avec des investisseurs.

Lors de cette conférence, Gautam Gupta a aussi évoqué les pertes très significatives affichées par le géant des VTC. On parle désormais de 1,12 milliard d'euros, contre 987 millions sur le premier semestre 2015. Il convient de noter que le groupe affiche aussi des pertes sur son marché domestique, près de 90 millions d'euros. Pour justifier ces pertes, les dirigeants d'Uber mettent en avant leur stratégie de guerre des prix avec les taxis et les commissions attrayantes proposées aux chauffeurs, afin de les fidéliser. On peut aussi évoquer la concurrence accrue de Lyft aux Etats-Unis. En outre, Uber paie les conséquences de son échec en Chine, un marché que le groupe a dû quitter faute de résultats, mais non sans y avoir perdu quelque 1,8 milliard d'euros. Travis Kalanick a limité la casse en négociant ce retrait contre 17,5% du capital de son grand rival local, Didi Chuxing.

La direction d'Uber assure que la situation va s'améliorer à partir du mois de septembre et confirme sa stratégie de guerre des prix, une offre très compétitive d'abonnement allant notamment être mise en test. L'objectif est de gagner des parts de marché, d'occuper le terrain pour être incontournable, à l'image de ce qu'avait fait Amazon à ses débuts. C'est recevable dans la mesure où le groupe dispose encore de trésorerie et de la confiance de plusieurs investisseurs de premier plan, comme Goldman Sachs par exemple. De plus, l'offre des VTC répond à un réel et durable besoin, et le groupe n'a pas manqué le virage des mobilités du futur. Mais c'est aussi risqué, surtout quand un tel niveau de pertes est atteint. Là où Amazon a réussi son pari, beaucoup de brillants nouveaux entrants ont aussi disparu...

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