Tec3H ou l’activité VO pour tous
Le sourcing est bien souvent une gageure pour les acteurs professionnels du marché du véhicule d’occasion. Il arrive que les professionnels ne puissent pas répondre à la demande de leurs clients particuliers, faute de pouvoir proposer le véhicule recherché. Et c’est justement un défaut d’approvisionnement et un peu d’ironie du sort qui a fait germer l’idée de Tec3H. "J’étais responsable de l’activité VO d’une concession dans la région rennaise et un client recherchait deux Land Rover Discovery pour un budget total de 120 000 euros. Au bout de 6 mois de recherches vaines, je n’ai pas pu répondre à sa demande. Or quelques jours après l’abandon de mes recherches, j’ai vu qu’une concession Volkswagen, située près de mon établissement, disposait justement des deux véhicules convoités. Non seulement j’ai raté ma vente et ce concessionnaire a vendu les véhicules à perte alors que nous aurions pu réaliser une marge tous les deux", retrace Régis Tranquille dirigeant et co-fondateur de Tec3H.
Un outil de cotation
Maintes fois confronté à un défaut d’approvisionnement, le dirigeant décide de se lancer, avec Julien Etendard, un autre responsable coutumier du VO, dans la création d’un outil de partage de stock. "Nous avons voulu mettre en place un logiciel de gestion simple et pensé par et pour des concessionnaires et des garagistes, couplé à un outil de partage de stock. L’objectif est que le vendeur ne puisse jamais perdre une vente", commente Régis Tranquille. Ainsi outre la fonction de gestion, Tec3H, opérationnel depuis 2017, permet à ses clients d’agréger son stock via une application. Grâce à celle-ci, l’utilisateur peut prendre des photos du véhicule et renseigner les données grâce à son immatriculation.
Tec3H s’appuie sur Jato Dynamics pour s’assurer de la précision des informations relatives aux véhicules. "Cela nous confère une base de données très bien renseignée avec la bonne finition, les bons équipements ainsi que toutes les options avec les codes et les prix constructeur. On est donc sûr de donner une valorisation juste au modèle", explique le co-fondateur. En outre, Tec3H propose une cotation, qui se veut des plus justes, basé sur un algorithme maison.
Apporter une réponse à tous les clients
Selon le dirigeant, l’outil a très vite séduit le groupe PSA qui préconise à ses réseaux l’utilisation de la fonction du partage de stock. L’idée était surtout de proposer à leur réseau secondaire de booster leur activité VO. Outre les gros opérateurs qui peuvent proposer leur stock à tous leurs confrères, sans l’intermédiation de marchands, Tec3H s’adresse également aux petits opérateurs, garagistes qui ne disposent pas d’activité VO. La solution leur permet en quelques clics d’accéder au stock de véhicules d’autres opérateurs et de répondre ainsi à leur client particulier, et, in fine, les fidéliser.
"Lorsqu’un particulier s’adresse à son garagiste pour lui trouver un VO, si ce dernier ne lui apporte pas une réponse, il risque de perdre son client pour son activité après-vente. Non seulement il perd une marge potentielle et son chiffre d’affaires en atelier", expose le dirigeant. Dans cette optique, les deux co-fondateurs ne manquent pas d’idée et ajoutent régulièrement des fonctionnalités à leur solution. Ainsi Tec3H intègre désormais la possibilité d’envoyer des mails de réponses automatiques pour tenir informé le particulier qui a émis une demande de VO.
Des véhicules à moins de 7 000 euros à fort potentiel
"La solution évolue sans cesse, il n’y a pas de différentes versions et tous les utilisateurs accèdent automatiquement aux améliorations de l’outil", renseigne Régis Tranquille. Tec3H est ainsi accessible sous la forme d’un abonnement mensuel de 129 euros/ mois pour 3 utilisateurs. Ces derniers peuvent accéder de manière illimitée à l’outil de cotation, consulter et mettre en ligne autant de véhicules qu’ils le souhaitent.
Actuellement Tec3H dispose de plus de 5 000 de VO en partage, dont 60 à 70 % sont des véhicules de moins de 7 000 euros. Des véhicules qui, généralement, échappent aux professionnels et sont davantage échangés entre particuliers. "Il y a un marché à récupérer et contrairement à ce que l’on peut penser, les marges peuvent être même parfois plus intéressante sur des VO à plus petits prix. Sans compter les ventes annexes comme les accessoires et surtout la fidélisation en atelier", estime l'entrepreneur. A ce jour, le dirigeant revendique 800 utilisateurs, il espère en atteindre 3 000 d’ici 2022. En outre, il compte bien multiplier les services et propose aux ateliers, depuis quelques semaines, la création de site internet.