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Sémaphore analyse les ventes flash

Publié le 25 octobre 2011

Par Armindo Dias
7 min de lecture
Les offres promotionnelles de très courte durée ne concernent pas que les secteurs de l'électronique, du textile ou des voyages. Elles concernent aussi le domaine du financement, les acteurs les plus actifs dans ce domaine étant à rechercher surtout du côté des établissements bancaires traditionnels et des sociétés de financement spécialisées. C'est en tout cas ce que constate depuis deux ans déjà la société de conseil, d'études et de veille Sémaphore Conseil.
Belén Archilla, chargée d'études et de veille chez Sémaphore Conseil.

Les ventes flash en matière de financement ne sont pas légions mais elles sont loin d'être rarissimes. Les offres de crédit à taux préférentiels valables sur de très courtes périodes auraient même tendance à se multiplier, selon la société de conseil, d'études et de veille Sémaphore Conseil. Accessibles pendant seulement quelques heures ou quelques jours, et ce uniquement via Internet, elles permettent aux acteurs qui les proposent de muscler leurs dispositifs de communication promotionnelle, notamment lors de périodes spécifiques telles que la rentrée scolaire ou encore l'arrivée des beaux jours mais aussi  et surtout de conquérir de nouveaux clients en communiquant sur un produit qui se veut à la fois très éphémère et très exclusif. "Elles mettent toutes en exergue des taux attractifs", explique Belén Archilla, chargée d'études et de veille chez Sémaphore Conseil. Les durées et montants moyens d'emprunts de ces offres ? Ils sont globalement similaires à ceux des offres traditionnelles.

"Un élargissement des fourchettes durée/montant rend ces offres plus attractives", précise Belén Archilla. Les ventes flash ne concernent pourtant pas tous les types d'établissements financiers. Les premiers à avoir franchi le pas furent certaines caisses régionales du Crédit Agricole à la fin 2009, suivies peu après par la Banque Accord et Cofidis en 2010. BNP Paribas a lancé sa première vente flash en février 2011 et elle ne s'est pas arrêtée là, une deuxième et une troisième vente flash ayant eu lieu en août et septembre derniers. D'autres acteurs se sont également positionnés sur ce créneau en 2011, notamment certaines Banque Populaire, Caisse d'Epargne et caisses régionales du Crédit Agricole (le réseau de la banque verte pouvant être considéré comme l'acteur le plus actif en la matière, selon Sémaphore Conseil). Notons enfin l'arrivée de la Société Générale en septembre 2011, via l'organisation de deux ventes flash sur deux week-ends successifs, signe de l'intensification du phénomène. "Si la communication et le déroulement des ventes se réalisent sur Internet, certains acteurs se différencient en poussant la notion d'urgence au maximum en organisant, comme par exemple la caisse régionale du Crédit Agricole Touraine Poitou, des ventes flash sur une durée de 7 heures chrono", poursuit la chargée d'études et de veille de Sémaphore Conseil. Avec cette vente flash, la caisse régionale du Crédit Agricole Touraine Poitou n'a pas communiqué en TAEG mais en taux annuel débiteur. C'est plutôt rare.

Un phénomène qui prend de l'ampleur

Autre facteur de différenciation : la création de sites Internet spécifiques aux ventes flash : c'est ainsi que le Crédit Agricole Nord Midi Pyrénées a créé un site Internet ad hoc pour l'organisation de ces ventes mais aussi pour interroger les intéressés au sujet des produits sur lesquels ils aimeraient voir organiser de futures ventes flash (www.onajamaisvuca.com). A ce sujet, la Banque Accord mériterait la palme de l'originalité avec l'onglet intitulé "vente privilège" sur son minisite www.jeveuxunevoiture.com (il est également accessible depuis le site www.banque-accord.fr) : tous les jeudis, elle propose 20 prêts auto à taux réduit en annonçant non pas un TAEG promotionnel mais une remise sur le TAEG standard. Rien d'étonnant donc si la société de conseil, d'études et de veille a recensé environ une dizaine de ventes flash sur les seuls mois d'août et de septembre ! Et cela pourrait très bien prendre de l'ampleur au cours des prochains mois : certains établissements n'ont en effet encore jamais mis en place de ventes flash, Sémaphore Conseil incluant dans cette catégorie Sofinco, Cetelem,  LCL ou encore La Banque Postale. "Cette dernière dispose d'une offre de crédit conso assez récente et applique déjà des taux promotionnels très agressifs sur de longues périodes", explique Sémaphore Conseil. Last but not least. Il n'est pas non plus improbable que des captives de constructeurs et des sociétés de crédit indépendantes s'y mettent un jour. "Des ventes flash sont organisées par les constructeurs mais elles se basent uniquement sur des remises de prix sur les véhicules et pas sur les financements", nuance Belén Archilla. Elles se font sur un nombre réduit de véhicules et sur des durées limitées. "Un des facteurs expliquant partiellement le non-développement de ces pratiques sur le financement est à trouver dans l'existence d'offres déjà extrêmement agressives relayées par les concessions, avec des taux très bas voire à zéro %", poursuit Belén Archilla.Il n'empêche. Des distributeurs aimeraient eux aussi pouvoir bénéficier de ventes flash sur les financements (voir interview de Laurent Walker, P-dg du groupe PWA). Et les captives pourraient en lancer très aisément si elles le souhaitaient. "L'offre à 2,07 % proposée par Peugeot lors de ses journées portes ouvertes en octobre peut être un exemple, bien que la démarche soit encore intimement liée à un déplacement en concession, souligne la chargée d'études et de veille de Sémaphore Conseil. Ces offres très alléchantes ont certes un coût mais leur capacité à créer du business et à capter de nouveaux clients et prospects peuvent les rendre très intéressantes".


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CHIFFRES CLES :

3,7 %
C'est le taux de crédit moyen appliqué par les banques aux PME indépendantes sur la période allant de janvier 2009 à avril 2011, selon une étude menée par la Banque de France. Les grandes entreprises se sont vues appliquer un taux moyen de 2 % et les PME filiales de groupes de 3 %. "Les PME indépendantes présentent des configurations d'endettement bancaire assez diversifiées, aussi bien en termes de montants que de nature des crédits obtenus", soulignent les auteurs de l'étude. Les grandes entreprises ont surtout recours aux banques pour des crédits de trésorerie dans la mesure où elles peuvent trouver des ressources longues directement sur les marchés.

12 %
D'après l'assureur-crédit Coface, il s'agit de la hausse du taux d'impayés enregistré en France entre le 1er semestre 2010 et le 1er semestre 2011. "Globalement, les impayés devraient encore augmenter cette année", a indiqué Jean-Marc Pilu, son directeur général, en marge de la présentation des résultats semestriels de son groupe à Paris. En France, ils concernent surtout les secteurs de l'emballage, du textile et des matériels électriques ainsi qu'une grande partie des PME et des TPE du BTP. Le taux d'impayés est proche de 20 % dans l'Hexagone, a estimé Jean-Marc Pilu.

5 649
Il s'agit du nombre de demandes de médiation reçues en 2010 par les médiateurs du Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (Gema) et de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA). Il représente une hausse de 13 % par rapport à 2009 et de 30 % par rapport à 2008. Les litiges soumis à médiation auprès du seul médiateur de la FFSA ont concerné les assurances de personnes à 52,9 % et les assurances de biens et de responsabilité à 47,1 %. Parmi ces dernières, la part du secteur auto y a été de 19,4 %, en hausse de 4 points par rapport à 2009. "Cette prépondérance est encore accrue si l'on ajoute les chiffres de la médiation du Gema où l'automobile représente 49 % de l'activité du médiateur en 2010", note le médiateur de la FFSA. En assurance auto, les litiges concernent surtout les dommages matériels et les désaccords sur la responsabilité.

10/15
C'est en milliards d'euros les besoins de financement à long terme pour 2012 de la Société Générale, ce qui représente à peu de chose près la moitié du montant levé en 2011 (à la fin septembre, 26,4 milliards d'euros avaient déjà été émis par l'établissement bancaire). La réduction de moitié de ces besoins de financement à long terme s'explique en grande partie par la réduction de son bilan. Ceux de l'exercice à venir seront en grande partie réalisés via des placements privés et des émissions d'obligations sécurisées (adossées à des portefeuilles de prêts).

5,64 %
Il s'agit de la part de titres de la Société Générale détenus désormais par Capital Research and Management Company (CRMC). Ce fonds de pension américain, filiale de la société de gestion The Capital Group Companies, possède aujourd'hui 43,7 millions d'actions de la Société Générale. Il devance les grands actionnaires de référence de l'établissement bancaire tels que l'assureur Groupama (4,25 % à la fin juin), la Caisse des Dépôts (2,31 %), l'assureur-vie japonais Meiji Yasuda Life Insurance (1,48 %) et CNP Assurances (1,18 %).

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