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Sans Mondial 2020, AMC Promotion cesse son activité et licencie ses salariés

Publié le 12 mai 2020

Par Catherine Leroy
4 min de lecture
Suite à l'annulation du Mondial de Paris qui devait se tenir en octobre 2020, la société organisatrice, AMC Promotion, cesse son activité. Les 10 salariés font l'objet d'une procédure économique.
L'annulation du Mondial de l'automobile en octobre 2020 entraîne le licenciement économique des 10 salariés de la société organisatrice, AMC Promotion.

 

L'annonce était attendue depuis l'annulation de l'édition du Mondial de l'automobile prévu en octobre 2020 : la société AMC Promotion est mise en sommeil et les 10 salariés que compte l'entreprise, détenue à 50 % par la PFA et 50 % par Hopscotch, sont en cours de licenciement économique. 

 

"Il y a effectivement des informations plus réjouissantes. La situation des salons automobiles n'est pas simple et AMC Promotion, dont le business model repose sur un événement qui se déroule tous les deux ans, était dans une situation délicate", reconnaît Serge Gachot, directeur d'AMC Promotion.

 

De fait, le Mondial de l'automobile avait enregistré une perte d'un million d'euros après son édition de 2018. Or, les charges annuelles de la société s'élèvent à 1,5 million d'euros. L'exercice comptable 2019 qui s'est déroulé sur 9 mois (du 1er avril au 31 décembre 2019), s'était également soldé par une perte importante. L'édition 2020 du salon était donc attendue avec impatience.  

 

"C’était une décision difficile, qui s’est imposée à nous comme à n’importe quelle entreprise, constate ce porte-parole de la PFA. Mais pour une société qui organise un événement tous les deux ans, les conséquences d'une annulation ne peuvent être que lourdes. Les revenus de l’événement de l’année financent l’édition suivante".

 

Si les premiers prévisionnels budgétaires étaient positifs, l'annulation du salon de Genève en mars 2020, à quelques jours du confinement, est venue doucher tout espoir de redressement. "Avec cette annulation, les constructeurs ont perdu beaucoup d'argent. Les organisateurs ont dû rembourser les billets mais les constructeurs n'ont pas perçu de dédommagement pour leur emplacement, la réalisation des stands...", indique Serge Gachot.

 

Le soutien des pouvoirs publics pour le salon de Genève

 

De fait, la prochaine édition du salon de Genève, qui accueille un nouveau directeur général, doit faire appel au soutien financier du canton de Genève pour sauver son édition 2021. Selon nos confrères du journal Le Temps, cette aide prévoit le versement de 16,8 millions de francs suisses sous forme de prêt à rembourser dès fin juin 2021 et d'ici au 30 juin 2037. Une partie de cette somme doit permettre le dédommagement des exposants dont le montant est justement estimé à 15 millions de francs suisses. A Munich, qui accueillera le prochain salon IAA de l'automobile, organisé jusqu'à présent à Frankfort, une aide du Land est également envisagée.

 

A Paris, la version initiale du Paris Motor Show (nouvelle appellation du Mondial de Paris), prévoyait la tenue du salon à la porte de Versailles, dont l'organisation était gérée par l'équipe d'AMC Promotion, d'une édition de Movin'On et d'un festival hors les murs, tous deux chapeautés en partie par AMC mais surtout par une équipe salariée d'Hopscotch. Le Mondial étant annulé, l'équation budgétaire d'AMC Promotion, déjà déficitaire, était alors impossible à résoudre. 

 

"Après l'annulation du salon de Genève et la crise du Covid-19, les constructeurs et les équipementiers avaient vraiment d'autres soucis à gérer que celui d'organiser des salons. Mais au-delà de notre cas, la véritable question est celle de l'équilibre des salons. Près de chez nous, deux manifestations de ce type fonctionnent : le salon de Lyon qui est un modèle où les distributeurs exposent et vendent et celui de Bruxelles, très tourné vers la vente également avec la présence de filiales locales de constructeurs. Peut-être faut-il chercher dans cette voie, en plus d'évènements très BtoB, comme Movin'On", s'interroge Serge Gachot. 

 

En attendant, les 10 salariés d'AMC Promotion, font l'objet d'une procédure de licenciement économique et des tentatives de reclassement sont en cours de discussions. "Nous avions un vrai projet et le soutien très important et sans faille de la PFA mais aussi de la direction d'Hopscotch. Malheureusement, la conjoncture nous a été très défavorable", conclut le directeur d'AMC Promotion.

 

Catherine Leroy et Alice Thuot

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