RCI Banque voit le bout du tunnel

...préfère ne pas annoncer de chiffres, mais reste relativement serein quant à l'évolution de son activité au cours des prochains mois. "Nous pouvons considérer que le pire est derrière nous", estime Philippe Gamba, le président de RCI Banque (Ndlr : il prendra de nouvelles fonctions à compter du 5 octobre, la présidence de RCI Banque devant revenir à Dominique Thormann). Plusieurs éléments vont en tout cas dans le sens d'une amélioration selon le responsable de la financière de la marque au losange. "Nous avons enregistré dernièrement une forte baisse du coût du risque en Espagne et nous avons procédé récemment à une émission obligataire de 750 millions d'euros dont une partie avec un taux actuariel de seulement 4,25 %", poursuit le président de RCI Banque. Le coût du risque total enregistré au premier semestre par la financière a, en tout cas, été fortement impacté par la sous-performance de sa filiale espagnole : sans cette entité, il se serait établi à 0,62 % et non 1,03 %. RCI Banque estime toutefois avoir fait un bon premier semestre, la financière ayant cherché à piloter son coût du risque mais aussi à maîtriser le fameux ratio Return On Equity ou ROE sur la première partie de 2009. Et cela lui a plutôt réussi : ce ratio est passé de 15,1 % à 15,6 % (hors éléments non récurrents). Le marché de l'automobile n'ayant pas été des plus florissants sur la première partie de l'année, il a bien évidemment aussi eu un impact sur l'activité de la financière.

Au premier semestre, la production de la financière a ainsi reculé d'un peu plus de 17 % en volume et de près de 23 % en valeur (383 291 nouveaux dossiers ont été financés pour un montant global de 3,7 milliards d'euros). RCI Banque a, en outre, enregistré une érosion d'un peu plus d'un point de son taux d'intervention VN : il est passé de 30,2 % à 28,9 %, celui du marché dit G10* étant passé dans le même temps de 31,6 % à 27,8 %. Rien d'étonnant, donc, si, à la fin juin, ses encours de financement clientèle ont reculé de 1,8 milliard d'euros, ses encours réseaux ayant baissé pour leur part de 1,1 milliard d'euros. RCI Banque a finalement affiché sur la période un produit net bancaire et un résultat net consolidé de respectivement 521 et 156 millions d'euros (543 et 176 millions d'euros au premier semestre 2008). "Nous sommes d'autant plus satisfaits par nos résultats semestriels que nos réseaux se sont révélés relativement solides au cours de ces six mois", souligne Philippe Gamba. Tous les marchés n'ont, bien sûr, pas évolué dans les mêmes proportions.

Ainsi, sur le marché français, les productions en volume et valeur de la Diac n'ont baissé "que" de respectivement 12 % et 18 % : le "représentant" français de la financière de la marque au losange a financé, sur la période, environ 129 000 véhicules pour un montant total de 1,43 milliard d'euros (147 000 dossiers et 1,75 milliard d'euros financés au premier semestre 2008). Son taux d'intervention VN est passé quant à lui de 29,7 % à 27,0 % entre le premier semestre 2008 et le premier semestre 2009, un taux encore très fortement soutenu par la marque Renault (son taux d'intervention y est de 28,4 %). La Diac a enregistré, en outre, une baisse de 3,75 % de son encours productif moyen à 7,7 milliards d'euros, celui de RCI Banque ayant décroché de près de 13 % à 20,1 milliards d'euros. La Diac a, par ailleurs, vu son parc total géré croître de 4 000 unités pour totaliser à la fin juin 236 000 véhicules. "Nous allons plus que jamais chercher à nous développer", indique Philippe Gamba. RCI Banque va notamment chercher à créer un joint-venture en Russie et tout faire pour s'implanter en Turquie courant 2010. D'ici là, les responsables de la financière vont également tenter d'éviter qu'une directive européenne concernant les crédits sur les lieux de vente ne soit transposée telle quelle dans l'Hexagone. "Il convient de distinguer les différents types de crédit", indique le président de RCI Banque, ce dernier considérant que le crédit affecté est sensiblement plus responsable que d'autres formes de crédits. "Les incidents de paiements sur les crédits affectés ne s'élèvent qu'à 2 %", conclut Philippe Gamba.

*Il regroupe l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, l'Espagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et la Suisse.

Photo : Philippe Gamba, le président de RCI Banque