“Rassembler les Français”

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Le président de WSI, Simon Bartley, décrit souvent cet événement comme un mouvement. Estimez-vous que le mouvement de la formation professionnelle dans notre pays va dans le bon sens ?
MICHEL GUISEMBERT. Pas encore suffisamment parce que je suis un homme pressé, que j’estime que cette génération montante n’aura 16 ans qu’une seule fois et qu’il ne faut pas passer à côté d’elle. L’après-crise doit se préparer avec elle. Il faut laisser davantage de place à l’économie réelle en se polarisant sur les compétences des hommes et des femmes de demain.

JA. Comment expliquez-vous cette timidité ?
MG. Nous sommes tous responsables. Nous sommes tous parents et nous envisageons un avenir très diplômant pour nos enfants, avec le Bac comme premier seuil de compétence suivi d’études supérieures longues. Or, il faut arrêter de considérer cela comme l’unique voie. Les métiers manuels d’aujourd’hui demandent toujours plus d’intelligence, de réflexion, de compétence. Il est grand temps que l’on reconsidère les choses.

JA. Est-ce que ces finales 2015 sont aussi un moyen de séduire le jury qui attribuera les WS 2019 ?
MG. Pas réellement. Notre pays est candidat pour organiser l’épreuve mondiale 2019, mais la décision sera prise par l’ensemble des 71 nations membres. Or, elles ne seront pas toutes représentées ici. Nous avons tout de même un message à leur transmettre qui est “venez en France car nous avons besoin de vous”. Nous avons besoin de vous prouver que nous pouvons nous rassembler autour d’un objectif commun. L’important n’est pas tant la candidature que le chemin que nous allons parcourir ensemble.

JA. Qu’est-ce qui vous importe le plus : montrer le savoir-faire de la France ou rassembler les Français ?
MG. Sans aucune hésitation, le plus important consiste à rassembler les Français, à partager des choses et à avancer tous ensemble. C’est aussi le meilleur moyen de donner un nouvel élan et de porter un nouveau regard sur l’ensemble de la formation dans ce pays.