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“Préparer l’internationalisation de Tripndrive”

Publié le 3 décembre 2014

Par Romain Baly
4 min de lecture
Un an après son lancement, le concept d’autopartage de Tripndrive est déjà présent dans cinq aéroports et une gare de l’Hexagone. Fort de son succès, la petite start-up rêve désormais de s’internationaliser. Témoignage de François-Xavier Leduc, l’un de ses trois fondateurs.
François-Xavier Leduc, cofondateur de Tripndrive.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quel bilan tirez-vous de cette première année d’existence ?
FRANÇOIS-XAVIER LEDUC.
Nous sommes heureux de constater que nos objectifs, aussi bien en termes de volumes qu’en termes de déploiement, ont été tenus. A titre d’exemple, nous avons réalisé 1 500 jours de location en août sur l’aéroport Charles de Gaulle. Par ailleurs, lors des dernières ouvertures de sites, nous avons réussi à atteindre en un mois un niveau de croissance similaire à celui que nous avions eu en cinq mois, au tout départ, à Orly.

JA. A quoi attribuez-vous ce succès ?
FXL.
Je pense que le contexte économique et l’évolution des mœurs, notamment en matière de mobilité, y sont pour beaucoup. Si les choses ont pris du temps, les gens qui nous connaissent désormais sont conscients que nous avons créé un nouvel usage. Jamais, jusqu’à présent, des voyageurs qui stationnent dans un parking (N.D.L.R. : 18 000 en France chaque jour) et d’autres qui cherchent un véhicule n’avaient été mis en relation. Les premiers se voient offrir le parking et sont rémunérés proportionnellement aux kilomètres parcourus alors que les seconds profitent d’un véhicule jusqu’à 60 % moins cher que chez un loueur traditionnel. C’est sur cette relation gagnant-gagnant que s’est construit notre succès.

JA. Ces loueurs, justement, vous voient-ils d’un mauvais œil ?
FXL.
Nous échangeons beaucoup avec eux et nous nous efforçons de leur montrer que notre service est complémentaire au leur. Aujourd’hui, la location en aéroport ou gare ne concerne que 3 à 5 % des voyageurs et le coût constitue l’un des principaux facteurs dissuasifs. D’où l’idée de proposer un service disponible à partir de 20 euros par jour. Nos études prouvent que la cannibalisation de leur clientèle est assez faible car nous ne visons tout simplement pas les mêmes personnes.

JA. En vous installant depuis peu à la gare Montparnasse (Paris), vous vous placez face aux loueurs, mais aussi face aux Autolib’. Quelle est votre valeur ajoutée par rapport à ce service ?
FXL.
Il faut déjà rappeler que ce déploiement est bien différent des autres car, dans une gare, vous vous trouvez en zone urbaine, avec des flux de passagers moins massifs, plus courts, avec des durées de location moins longues. Par rapport à Autolib’, notre but n’est pas de les concurrencer mais, encore une fois, de proposer une solution complémentaire destinée à des clients qui vont vouloir sortir de Paris et réaliser plus d’une centaine de kilomètres dans la journée.

JA. Quels sont vos prochains objectifs en termes de déploiements ?
FXL.
En France, notre ambition consiste à toucher tous les aéroports ou gares de taille significative. C’est en accompagnant notre clientèle lors de tous ses déplacements que nous réussirons à nous différencier de la concurrence. Par ailleurs, nous préparons actuellement l’internationalisation de Tripndrive, qui interviendra dès l’an prochain en commençant, vraisemblablement, par l’Allemagne et l’Espagne. Nous souhaitons toucher de nouveaux pays en couvrant les grands flux européens.

JA. Un développement du site sur mobile ou tablette est-il envisagé ?
FXL.
Plus que cela, il est même en cours de préparation puisque nous lancerons en 2015 une application smartphone. Aujourd’hui, clairement, la facilité d’usage est le principal enjeu de notre métier. Il faut permettre à nos clients d’accéder en deux clics à leur plate-forme personnelle. Parallèlement, nous tentons de construire des partenariats avec des gens qui accompagnent nos utilisateurs au quotidien, tels que Waze, Mappy ou Via Michelin. A court terme, c’est un vrai levier.

JA. Ce succès faisant, des changements structurels sont-ils à prévoir ?
FXL.
Nous venons de finaliser une levée de fonds de 800000 euros auprès d'ISAI, un fond dédié aux entrepreneurs du net et qui regroupe 85 acteurs du secteur dont les fondateurs de Boursorama, PriceMinister ou encore Vente-Privée. Aujourd’hui, nous restons une petite société et cette arrivée va nous permettre de nous structurer en embauchant des gens qui ont une certaine séniorité dans des postes clés, et ainsi accélérer notre développement.
 

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