Plus qu’une Mini : une Mini !
...et surtout par de nouvelles motorisations.
"De l'original à l'original", voilà le maître mot qui a servi aux équipes de BMW pour donner naissance à une nouvelle génération de Mini. En laissant traîner notre regard de part et d'autre de ce dernier modèle, difficile pourtant de croire que 90 % des composants utilisés pour son élaboration sont nouveaux. Le pare-brise avant, les panneaux de toit, le système de freinage… voilà les quelques éléments que la nouvelle Mini préserve en effet de la précédente. Un arrière train plus courbé, des ouvertures de roues élargies pour donner davantage d'impression de dynamisme, des feux avant et arrière agrandis, quelques détails à peine visibles témoignent tout de même de l'évolution. A vrai dire, la réglementation en matière de choc piéton a contraint la marque à concevoir un espace plus important pour le bloc moteur. Ce qui explique notamment que cette Mini soit plus longue de 6 cm que le modèle de 2001. Les proportions ayant été conservées, Mini conserve donc l'harmonie de ses courbes. Les amateurs devraient donc s'y retrouver rapidement. Les amatrices également d'ailleurs. Précisons que Mini est, selon les pays, entre 60 et 70 % achetée par des femmes.
L'obsession du patrimoine
La nouvelle recette allemande de la petite anglaise est donc bel et bien conservatrice. L'usage du cercle, l'usage du chrome ou encore celui de la forme hexagonale pour la calandre peuvent en témoigner. Cette obsession du patrimoine transparaît en effet dans ce modèle. Et le mélange, lui, apparaît réussi. Car on ne peut se tromper quant à la filiation du modèle. La Mini dégage toujours autant de charme. A l'extérieur, comme dans l'habitacle. Revu et corrigé, le tableau de bord se montre tout à fait en phase avec la carrosserie. Poupon, joueur, sportif… En revanche, quelques interrogations subsistent au sujet de certains partis pris de la marque. La qualité britannique et la minutie germanique en matière de finition prennent du plomb dans l'aile lorsque nos yeux se posent sur certains plastiques intérieurs. Notamment ceux des commandes de climatisation. Des plastiques, façon robot asiatique pour enfant, qui tranchent littéralement avec le rang de Mini en la matière. Car si la bouille de Mini reste authentique, la charte dynamique peut parfois priver l'automobiliste d'un certain côté pratique. Un exemple ? Le compteur de vitesse central. Garant de l'esprit Mini au sein même de l'habitacle, ce cadran a pris du volume avec l'âge. Près de 30 % plus grand que sur le modèle précédent, ce "centre speedo" accueille désormais les commandes du système audio, mais aussi, en option, celles de la navigation. Plus d'informations donc, mais moins de lisibilité. Et le constat s'aggrave quand l'automobiliste choisit d'intégrer la navigation. Dommage, car les sensations de conduites sont bien au rendez-vous.
Du Lion dans les moteurs
Sur la précédente version de la Mini, BMW avait fait le choix d'installer des moteurs essence issus de la collaboration avec Chrysler. Désormais, Mini s'affiche, en version essence, avec un 4 cylindres 1,6 l, issu de la collaboration avec PSA. Le constructeur allemand ayant assuré l'élaboration et le français les achats, pour le moteur 120 ch qui équipe la Cooper. Une consommation de carburant en baisse de 16 %, des émissions de CO2 qui passent de 163 à 139 g/km… L'addition paraît
LA MINI EN BREF18 novembre 2006 B (citadines premium) 10 000 en 2006 13 500 en 2007 - Clio 1.6 16v Dynamique 110 (15 250 €), - 207 1,6 16V Sport 110 (15 250 €). - Clio RS 2.0l 200 (23 000 €), - Ibiza Cupra 1.8 l 180 (22 100 €), - Volvo C30 2.4 l Kinetic 170 (26 000 €) 18 800 € 120 ch Cooper 23 400 € 175 ch Cooper S |
Propulsé par un moteur turbo essence à injection directe délivrant 175 ch, la Cooper S est, quant à elle, les joyaux de la couronne Mini. Symbole de cette sensation "kart", chère aux concepteurs, cette version sport tient en effet ses promesses. Surboosté dans certaines phases d'accélération, le couple peut atteindre les 260 Nm à 5 500 tr/mn. Une performance qui offre des sensations de conduite tout à fait propre à Mini. Car le moteur répond et il répond bien. Même quand le régime descend très bas, la réponse du bloc est automatique. Une agréable sensation de maîtrise et de dynamisme rendue également possible par le couplage de deux éléments nouveaux. Le train roulant, tout d'abord. Entièrement renouvelé, celui-ci fait coller Mini à la route. Mais cette sensation doit aussi à l'apport effectué par "l'Electrical power assisted steering" (EPAS), la nouvelle direction assistée électromécanique de Mini.
Bientôt plus de ventes Diesel
Côté Diesel, quelques changements sont également à attendre. La nouvelle Mini ne dispose pas encore d'un tel bloc, mais cette version devrait débarquer au printemps prochain, affublée d'un moteur HDi PSA, semble-t-il moins coûteux que Toyota en la matière. "De manière générale, les ingénieurs ont fait un travail incroyable sur les coûts de fabrication, témoigne Didier Maitret. C'est indéniablement un modèle sur lequel nous allons gagner de l'argent", confie-t-il même. Grâce à l'arrivée de ses nouveaux moteurs Diesel, la direction commerciale française est pour le moins optimiste quant à l'évolution de son mix. Actuellement, les ventes de Diesel représentent 15 % des immatriculations françaises de Mini. Pour ce nouveau modèle, "cette proportion devrait être doublée", pronostique en effet Didier Maitret. Des versions Diesel de 90 et 110 ch devraient en effet équiper la Mini One, dont on attend le lancement pour le printemps prochain dans une première version 1,4 l essence de 95 ch. De quoi étendre l'offre et réaliser davantage de ventes Diesel. Mais l'esprit Mini acceptera-t-il vraiment le mazout plus qu'il ne le fait aujourd'hui ? La marque, elle, est en tous cas optimiste.
De nouveaux bijoux sur la couronne Mini
Question tarif, la Cooper ne prend que 200 euros d'inflation par rapport au modèle précédent. La Cooper S, quant à elle, ne subit qu'une augmentation de 600 euros. Une hausse raisonnable à la vue des équipements ajoutés par rapport à l'ancien modèle. "Nous n'avons pas voulu casser le jouet", explique Didier Maitret. Des efforts particuliers ont en effet été portés sur la sécurité et l'habitabilité, avec notamment six airbags de série et une assise bien plus agréable. Pour autant, la version la plus dépouillée de Mini est tout de même loin d'afficher un taux d'équipement flatteur. Et de nombreux attributs restent en option. Notons tout de même que Mini propose désormais 12 teintes et 4 couleurs internes pour satisfaire cette profession de foi chère à la marque : chacun sa propre Mini. Une politique "Mini à la carte" qui prend toute son importance dans l'outil industriel (lire article page 22).
Pour l'avenir, le cabriolet devrait arriver en 2009. Mais on sait également que la marque envisage de commercialiser, à moyen terme, une version break de sa Mini. Celle-ci pourrait faire son apparition dès 2008. Rien d'étonnant ici, les amateurs se souviennent des vans, breaks, pick-up et tout-terrain lancés au début des années 60. D'ailleurs, la marque réfléchit actuellement à de nouvelles déclinaisons de Mini. Un 4x4, nous glisse-t-on officieusement. Certains pourraient ainsi rêver de voir débarquer une nouvelle mouture de Mini Moke, le tout-terrain lancé en 1964… antinomique dites-vous ?
David Paques
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