ParkingMap initie la multimodalité dans le Grand Paris Sud
L'ironie du sort peut-être. C'est le 17 septembre 2020, jour retenu par les grévistes pour organiser des opérations de blocage dans les transports, qu'a été programmé le démarrage de la plateforme de service de multimodalité de Grand Paris Sud. La cérémonie, organisée à l'hôtel d'agglomération à Lieusaint (77), comptait parmi les invités ParkingMap qui du même coup officialisait le lancement de son application Modality, sur iOS et Android.
Ce n'est pas le fruit du hasard. ParkingMap a été à l'origine de la plateforme d'agrégation de données mise à la disposition des gestionnaires de places de stationnement de Grand Paris Sud. Sur les serveurs remonteront donc les informations partagées par tous les opérateurs actifs, non seulement les acteurs du stationnement mais bien d'autres encore. Et pour cause, "le parking n'est plus une fin en soi, comme par le passé, il est devenu une étape sur le trajet des individus et dépend donc directement d'éléments extérieurs", constate Henri de la Porte, le président fondateur de ParkingMap.
Aux informations relatives aux espaces de stationnement se conjuguent donc celles des transports publics, celles des flottes en libre accès, tout autant que les données propres aux zones de chalandise. "Certes, la ville de Paris veut supprimer la voiture, mais le programme gouvernemental, Cœur de ville, prouve bien qu'il y a un véritable enjeu à attirer les consommateurs vers les commerce", souligne le fondateur de ParkingMap. Son ambition reste donc bien d'accompagner les gestionnaires de stationnement dans leur collecte, leur compréhension et leur exploitation des données ouvertes. "La data est désormais pluricanale", estime celui qui compte Indigo parmi les partenaires.
La synergie sera la clé
Ce projet de multimodalité a pris racine en 2016. Alors, la gouvernance du Grand Paris Sud mène une expérimentation à laquelle ParkingMap a participé. Lorsqu'en 2018, l'appel d'offres est lancé, la société n'a pas eu de mal à imposer son expérience du sujet. Une connaissance renforcée par la suite avec sa participation à Big Data Paris 2019. Ainsi, selon les termes de l'accords, le 17 septembre, le lancement s'est fait en couvrant 17 gares et 7 000 places de stationnement.
Reste à convaincre les usagers de la route de se tourner vers cette nouvelle application. Elle peut faire valoir de proposer le parking, ce qui fait défaut à Citymapper. Elle peut aussi mettre en avant la gestion des données de zones de chalandise, qui échappe à Waze. Surtout, si elle tirera un avantage certain de la volumétrie des utilisateurs, il apparait qu'elle a toutes capacités à être autonome et suffisamment fiable dès son introduction dans les "stores". "Nous n'aspirons pas à être le numéro 1 du marché, car il faut que chacun soit expert de son sujet", fait preuve de retenue Henri de la Porte. Seule la synergie entre les parties prenantes apportera de la valeur aux utilisateurs, gestionnaires ou conducteurs.
ParkingMap a levé 2,5 millions d'euros, l'an passé pour mener ce type de projet à terme. L'entreprise travaille avec une vingtaine de collectivités, dont Clermont-Ferrand qui nourrit de grandes ambitions, et une dizaine de centres commerciaux. Au total, ce sont ainsi plus de 25 000 places qui sont cartographiées et plus d'un million de places connectées qui partagent leurs informations avec les serveurs. Dans le sud du Grand Paris, il faudra désormais collecter les données de stations de recharge pour véhicules électriques avant de pousser ce nouveau critère sur l'application Modality.