"Nous ouvrir pleinement au digital"
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Que peut-on dire de la sensibilité des concessionnaires à l’informatique ?
DENIS MOLLE. Ils sont réceptifs et ont des exigences simples et légitimes : ils souhaitent que cela contribue à la productivité de leurs équipes et que les coûts soient minimisés. Objectivement, je ne sais pas si l’informatique leur coûte cher, mais a priori les coûts de maintenance augmentent et nous nous mobilisons pour limiter cette inflation.
JA. Quid du désengagement de Sage ?
DM. Nous avons travaillé avec eux et mené deux pilotes concluants. Nous nous sommes arrêtés là. ICar DMS est un très bon produit et a donc été présenté au réseau, mais aucune concession ne l’a adopté, non pas par manque de qualité, mais faute de budget. Nous pouvons donc comprendre leur manœuvre, compte tenu des coûts de développement.
JA. Comment expliquer ce phénomène ?
DM. ICar DMS a des atouts mais l’effort que doit consentir une affaire pour changer de système informatique est resté trop important pour justifier la migration. Sage est plus cher en achat de licence, tout comme Reynolds&Reynolds en maintenance. Nous avons calculé que le point d’équilibre se situe autour de la troisième ou quatrième année d’exploitation.
JA. Quelles sont les convictions stratégiques de Renault ?
DM. Notre ambition est de nous ouvrir pleinement au digital et de concevoir un parcours client complet et continu, qu’il soit à la vente ou à l’après-vente. MyRenault et les iPad en showrooms sont les premières briques de ce projet. Demain, nous pourrions couvrir une partie de l’après-vente avec des tablettes. Cette idée est à l’étude.
JA. Quel est le but de la “Webisation” des interfaces dans laquelle vous vous êtes engagés ?
DM. Renault souhaite migrer l’ensemble de ses applicatifs métier vers une technologie Web. Il reste encore du chemin à parcourir. Les gains sont multiples, aussi bien pour les concessionnaires que pour le constructeur, et en premier lieu, économiques. Le système s’affranchit d’une logistique qui s’avère coûteuse. Cette “Webisation” est un projet maison auquel les éditeurs devront s’adapter. Les prochaines évolutions sont à venir à la fin du premier semestre 2013 puis en 2014. Ils concerneront l’après-vente.
JA. Certains prétendent que le DMS dans sa forme actuelle est condamné, votre avis ?
DM. Ce n’est pas notre sentiment. Le DMS reste un noyau central, un outil de gestion dont on ne peut décemment pas se passer. Il a de l’avenir chez Renault. Cependant, il doit être capable d’évoluer au rythme du métier de la distribution automobile et améliorer son interopérabilité avec des outils tiers.
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