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“Nous envoyons un signe fort à notre réseau et au marché !”

Publié le 13 mars 2009

Par Tanguy Merrien
6 min de lecture
L'après-vente chez Fiat souffrait de carences profondes. Les travaux mis en place depuis 2 ans ont profondément modifié sa structure et son image. "Nous avons rattrapé notre retard, tant en logistique...
L'après-vente chez Fiat souffrait de carences profondes. Les travaux mis en place depuis 2 ans ont profondément modifié sa structure et son image. "Nous avons rattrapé notre retard, tant en logistique...
...que dans le commerce, indique Christophe Mathieu, directeur pièces et services Fiat France. En logistique, le taux de service a augmenté de 1,4% en 2 ans (98,1%). Le "cut off", l'heure maximale pour un concessionnaire pour passer commande, est aujourd'hui fixé à 18h30 (pour l'Est de la France et la région parisienne). Les commandes de stocks sont à J+2 en livraison et à J+1 pour le dépannage, tous les jours. Nous avons créé en juin dernier un poste baptisé "SOS Logisticien", essentiellement destiné à notre département Fiat Pro". La personne en charge du poste a carte blanche pour traiter les cas les plus critiques en termes de véhicules immobilisés. Cela signifie, après identification de la panne, trouver les PR le plus vite possible, à des coûts optimisés. Il a traité ainsi une centaine de véhicules par mois depuis son arrivée. "Enfin, nous testons dans notre succursale de Lyon, un nouveau système de réception des colis, au moyen de codes barres. Le concept sera déployé dans tout le réseau, d'ici quelques semaines". Les réseaux primaires et secondaires ont également bénéficié de différentes opérations marketing (mailing, couponing…), afin de créer du trafic en atelier. Les forfaits ont été développés. Objectif : augmenter le taux de fidélisation.

3 QUESTIONS À

Laurent Brisemeur, directeur service qualité Fiat.

Journal de l'Automobile. 2008, une année "normale" pour Fiat et son après-vente en France ? Laurent Brisemeur. Le réseau a gardé confiance. Les chiffres n'ont pas montré de chute de fréquentation des ateliers : 50 % des clients ont entretenu leurs véhicules dans le réseau Fiat pendant 4,5 ans, contre 3,7 ans en 2006. Depuis 2007, le département Pièces et Services a subi un lifting complet : organisation, marketing, analyse des prix, des clients finaux, positionnement de la concurrence… Un audit et une stratégie ad hoc pouvant se résumer en un seul mot : fluidité. Les résultats sont là : sur un parc 10 ans, nous sommes passés de 3,2 à 3,7 ans en taux de fidélisation. En termes de véhicules immobilisés, nous sommes à - 60 % en 2 ans. 

JA. Le réseau secondaire n'a pas non plus été négligé ?
LB. En effet, nous nous sommes concentrés sur nos 387 agents qui composent notre réseau secondaire. Nous avons eu avec eux une démarche proactive, en réalisant un travail sur le terrain. Notre objectif était avant tout d'améliorer leurs relations avec leurs distributeurs. Nous avons établi une charte commerciale impliquant, en cas de respect, des RFA (6 % sur les achats bruts). L'agent qui respecte les standards de la charte graphique, dans la communication et en particulier le logo Fiat Service, et qui applique notre politique de forfaitisation et de devis… se verra rémunéré par une prime.

JA. Va-t-on voir en France le réseau Checkstar ?
LB. Non. Lancer un réseau est très compliqué. Nous avons préféré, là encore, privilégier notre réseau secondaire. Nous dupliquons et adaptons les dispositifs mis en place sur le R1 à destination du R2. Et nos agents ont, de plus, à leur disposition, depuis l'année dernière la gamme Autres Marques. Une gamme multimarque d'origine (Magneti Marelli) destinée à accueillir dans les ateliers tous les autres véhicules, et créer ainsi du trafic supplémentaire. Résultat : le R2 a augmenté de 13 points en valeur (4 points tout de même pour le R1). Pour résumer, je dirais que l'après-vente chez Fiat n'a subi aucun désinvestissement. Rien n'a été gelé, annulé… tout est en cours. 

Le client est un juge de paix

La perception du client était aussi un point essentiel. Tous les standards ont été revus à la hausse : process de réception des clients et de leur véhicule, nombre de véhicules de courtoisie à disposition, nombre de réceptionnaires et de mécaniciens… Idem pour la formation sur les services (dont la formation comportementale). Au total, ce sont près de 1 500 jours/hommes dispensés en 2008 (3 000 sont prévus en 2009). Des contrôles réguliers (audits, clients mystères…), indiquent l'évolution de la qualité des services au client. "De plus, des questionnaires sont envoyés au client afin de voir si sa perception évolue et de quelle manière. Un véritable juge de paix". Toute la stratégie après-vente de Fiat a été maintenue, malgré les aléas de la conjoncture. Même si, de l'aveu de Christophe Mathieu, "les premiers effets de la crise commencent seulement à se faire sentir. En 2008, seuls les mois de mars, août et novembre ont été très difficiles. 2009 sera-t-il similaire ? Nous traversons un premier semestre compliqué, c'est vrai. Mais nous devrions sortir de la crise au second semestre. Et je ne suis d'ailleurs pas le seul à le penser. Ce qui est plutôt rassurant ! Au niveau européen, le marché français pour Fiat est l'un des rares à se maintenir. L'Espagne, par exemple, est en chute depuis le début de l'année 2008".

ZOOM

Formation technique accrue

Outre la formation aux services, le réseau Fiat bénéficie également d'une formation technique poussée. Le centre, basé à Trappes, propose des niveaux adaptés aux besoins de chacun (informatique, outils…). Du sur-mesure qui permet aussi d'évaluer les compétences. En moyenne, par an, 4 jours de formation sont dispensés par personne, ce qui représente 5 000 jours/hommes au total. L'organisation de l'assistance technique a été finalisée. "Il s'agit d'un support technique, explique Jean-François Taillefer, directeur service client, couplé avec une équipe itinérante chargée de collecter tous les problèmes rencontrés par les ateliers en réparation (difficulté de reprogrammation des modules par exemple). L'objectif est de gagner en rapidité d'intervention, dans les ateliers". Autre point revisité, le temps d'immobilisation du véhicule. De sa prise en charge à l'analyse des problèmes, jusqu'à la mise à disposition des pièces de rechange, Fiat a cherché à optimiser le temps. Résultat : un gain de 20 %, obtenu par la mise en place d'une équipe dédiée. "5 personnes travaillent en permanence pour trouver les solutions techniques ad hoc. L'amélioration de la qualité du travail et la rapidité d'intervention, sont deux effets leviers pour notre réseau qui donne ainsi une image de professionnalisme et de savoir-faire".

Et de conclure que Fiat a su "rester clair dans sa stratégie. Nous envoyons ainsi un signe fort à notre réseau, comme au marché en général !".

Photo : Christophe Mathieu, directeur pièces et services Fiat.

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