Megacities Institute liste les préoccupations des conducteurs européens
Le trafic automobile, l'étape du stationnement et la pollution de l'air constituent les trois préoccupations essentielles des adultes dans dix principales métropoles européennes. Ce classement a été déterminé à la suite de l'étude du Gipa, réalisée pour le compte de Megacities Institute, l'association cofondée par le cabinet d'étude français, l'équipementier Bosch et l'assureur Allianz.
Des sept catégories de problématiques définies, la congestion arrive donc en tête. Moscou (87,6%) compte le plus de critiques vis-à-vis des conditions de circulation. Rome et Varsovie place également ce paramètre en haut de la liste des doléances. Avec 36,2%, Barcelone fait figure de meilleur élève de la classe, devant Paris. Megacities Institute relève que plus de deux habitants de métropoles sur deux (53,2%) ont une mauvaise opinion du trafic routier dans leur ville. Pour mieux évaluer, prenons un autre chiffre : à Moscou, il faut en moyenne trois minutes et cinquante-six secondes pour couvrir un kilomètre en voiture, contre une minute et treize secondes à Lyon.
Le Gipa a sondé en direct 3100 personnes en face à face (des particuliers, NDLR), non pas seulement dans les villes concernées, mais parfois tout le pays. Ce qui probablement influence l'impact de l'item stationnement sur le résultat. Ainsi, 50,7% des conducteurs se plaignent des solutions disponibles. Le manque de place constitue le premier problème à Berlin, Rome et Madrid. La capitale espagnole sera justement à analyser de plus près. Pour beaucoup, elle fait office de modèle depuis la dépénalisation et l'adoption de mesures incitant à une plus forte rotation. Le Gipa n'a pas de données précises, mais il apparaît intéressant de comprendre les raisons des critiques formulées par les habitants, à quelques mois de l'entrée en vigueur d'un modèle similaire en France.
Lyon et Paris grands insatisfaits
Tout aussi curieux à creuser, la pollution. Elle est désignée comme troisième problématique la plus récurrente, sans avoir plus d'éléments sur ce que les interrogés désignent par là. Si, à Moscou, Londres et surtout Berlin (17,7%), elle n'est pas une nuisance significative, il n'en est pas de même à Lyon (75,5%), Milan, Paris et Barcelone (moyenne européenne à 45,3%). Au Gipa, on pondère. "Le sondage a été réalisé dès le mois de janvier, les mesures de restrictions de circulation liées au pic de pollution ont attiré naturellement l'attention", expliquait-on lors de la conférence de présentation, sans toutefois remettre en question le verdict du sondage.
Dans l'ordre respectif, viennent ensuite des problématiques plus subjectives : le bruit, les incivilités, la propreté et le manque d'espaces verts. De manière systématique, Lyon et Paris figurent sur le podium des villes qui comptent le plus d'habitants insatisfaits. Il n'est d'ailleurs pas étonnant de noter que les deux métropoles françaises totalisent le moins de promoteurs – derrière Rome – et presque le plus de détracteurs – derrière Rome et Moscou.
Courts trajets
En Europe, la métropole de Londres a une spécificité : ses habitants sont les seuls à parcourir moins de 10000km par an, selon leur déclaration. En moyenne, les sondés revendiquent 12323km annuels. Un chiffre tiré notamment par les madrilènes, à 14703km par an. Une donnée qui a poussé Megacities Institute à évaluer le nombre d'habitants de métropoles ayant l'occasion de réaliser des parcours longs. D'après le sondage, 29,7% des conducteurs ne font jamais des trajets de plus de 300km. "Est-ce une clé pour le véhicule électrique de meilleure autonomie ?", interroge Franck Cazenave, récemment nommé président de l'association.
Depuis l'annonce publique de sa création, au mois de mars dernier, lors de la Conférence Automobile Connectée du Journal de l'Automobile, Megacities Institute n'avait encore rien publié. Cette étude permettra de montrer à des membres potentiels le contenu dont ils pourraient disposer. En fin d'année 2017, un nouvel opus sera dévoilé. Cette fois, il s'agira d'interroger des individus dans dix villes mondiales, en majorité en Asie et en Amérique du Nord, "pour des raisons de coûts". L'Afrique fera son apparition en 2018 par l'intermédiaire de Johannesburg.
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