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L'internationalisation pousse Chauffeur Privé à devenir Kapten

Publié le 6 février 2019

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
La plateforme de VTC française a dévoilé une nouvelle identité, ce 6 février 2019. Chauffeur Privé change de nom pour celui de Kapten. Ce qui s'accompagne d'une évolution stratégique à plusieurs étages.

 

Chauffeur Privé disparait, vive Kapten. La direction de la plateforme de VTC fondée en 2012 a dévoilé la nouvelle identité, ce 6 février 2019, lors d'une conférence organisée au siège de l'entreprise à Levallois-Perret (92). La filiale du groupe Daimler entérine ainsi son plan stratégique de déploiement à l'international. Un changement de nom jugé "nécessaire" par Yan Hascoet, le directeur général et cofondateur de Chauffeur Privé, alors que le groupe démarrera son activité commerciale à Genève, en Suisse, à partir de la semaine prochaine et qu'il a investi la ville de Lisbonne, au Portugal, en septembre 2018.

 

"Le nom de Chauffeur Privé présentait deux limites, explique Eve Arakelian, la directrice marketing de Kapten, la difficulté pour les non-francophones à le prononcer et sa connotation haut de gamme. Nous avons donc cherché un nom plus accessible, facilement prononçable et mémorisable". Une vaste campagne de communication plurimédia en trois vagues sera lancée à partir du 11 février prochain, afin d'informer les consommateurs de ce changement de dénomination. Un budget trois fois supérieur aux quatre campagnes précédentes a été bloqué pour l'occasion, ce qui établit un nouveau record pour le groupe.

 

Derrière la charte graphique, Kapten apporte aussi son lot de modifications pour tirer la croissance de la plateforme vers le haut. A fin 2018, la plateforme de VTC revendiquait deux millions de clients et 22 000 chauffeurs partenaires, en 2020, elle espère comptabiliser 10 millions d'utilisateurs, 70 000 chauffeurs et 15 villes dans le réseau, dont Londres qui ouvrira très prochainement. A cette échéance, le chiffre d'affaires aura quintuplé à environ 800 millions d'euros. Pour y parvenir, l'entreprise française va donc actionner différents leviers, à commencer tarifaire.

 

Abaissement du prix minimum de la course

 

Le montant de la course minimum va passer de 8 à 6 euros, pour s'aligner sur la concurrence, de sorte "à attirer une nouvelle clientèle", en rupture avec la cible traditionnelle de Chauffeur Privé. Selon la direction de la plateforme, ce tarif minimum représentait environ 10 % des courses effectuées, contre 10 à 20 % de courses majorées. Une perte de chiffre d'affaires pour les partenaires que Kapten prendra à sa charge de sorte à protéger la rentabilité. Une subvention qui s'élèvera à plusieurs millions au cumul, selon les projections. Pour attirer les clients, il est par ailleurs question d'améliorer le programme relationnel.

 

Les chauffeurs ne sont pas en reste. Eux qui ont assuré quelque 7,5 millions de courses, en 2018, pour un montant facturé moyen de 17 à 18 euros, vont profiter d'ajustements. Là encore, le levier tarifaire s'active. Le temps d'attente au point de rencontre du client, initialement de 5 minutes gratuites et 10 minutes payantes a été ramené à 3 minutes gratuites et 7 minutes payantes. Une solution pour optimiser les journées de travail.  Pour mémoire, 80 % de montant de la facture revient au chauffeur, contre 20 % à la plateforme.

 

Autre projet significatif, celui qui consiste à établir un local dans chacune des villes couvertes par Kapten, à commencer par Paris. Ces lieux serviront de points de rassemblement, de conseils individualisés, de débats structurés. "Des infrastructures que nous souhaitons les plus conviviaux possibles", promet Othmane Bouhlal, le cofondateur et directeur opérationnel de Kapten. Le montant de l'investissement consacré n'a pas été communiqué.

 

40 % des professionnels

 

A Paris, Kapten capitalise sur une part de marché d'environ 20 à 25 %, contre 60 à 70 % pour Uber, selon les estimations de la direction. En revanche, le marché des professionnels lui est acquis. Il demeurera une cible de choix pour la plateforme. En effet, le travail de fond de Chauffeur Privé a porté à 15-20 % la part de marché sur le service de VTC en B-to-B. "Il y a un potentiel pour accaparer 40 % du segment, dans les 36 mois à venir", évalue Yan Hascoet qui souligne que des accords ont été passés avec près d'une trentaine des sociétés du CAC40. Une ambition qui se matérialise par un renforcement de l'équipe dédiée. Côté recrutement toujours, Kapten va embaucher à cadence accélérée dans les mois à venir. Aujourd'hui à 250 collaborateurs, l'entreprise va compter 400 personnes à fin 2019 et 500 au total, en 2020. En grande majorité, il s'agira de profils techniques.

 

Selon le calendrier défini, Daimler montera à 100 % du capital avant la fin de l'exercice 2019. Mais Kapten collabore déjà avec les autres filiales, telles que MyTaxi, Beat ou Clever Taxi. A l'instar de RCI Bank and Services et Marcel qui ont développé la gamme e.co avec des Renault Zoe, le rapprochement avec Daimler engendrera-t-il une intégration de véhicules électriques en soutien à l'essor de la gamme EQ ? "Rien n'est acté", explique-t-on chez le spécialiste du VTC, qui confirme néanmoins que des réflexions portant sur l'électromobilité sont menées actuellement, car "la demande existe chez les clients", reconnait Yan Hascoet.  

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