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Les professionnels font les résultats

Publié le 13 juillet 2011

Par Armindo Dias
5 min de lecture
Les risques de professionnels et d’entreprises en assurance non-vie ont généré 84 % du résultat technique net des compagnies d’assurances sur la période 2007-2009, révèle une étude du cabinet de conseil Facts & Figures. Pourtant, ils ne participent à leur activité qu’à hauteur de 32 %.
Cyrille Chartier-Kastler, président fondateur de Facts & Figures.

Les assureurs devraient s’intéresser de plus en plus aux entreprises. Leurs résultats techniques en assurance non-vie proviennent pour l’essentiel des couvertures de risques de professionnels et de TPE, révèle une étude du cabinet de conseils Facts & Figures (“Baromètre 2011 de l’Assurance Dommages”). Pour preuve : alors que le ratio combiné brut moyen du marché en assurance non-vie de particuliers est passé de 101 % à 107 % entre 2007 et 2009, il n’est passé que de 98 % à 101 % auprès des professionnels et des TPE (le ratio combiné représente l’ensemble des coûts de l’assureur pour 100 euros de chiffre d’affaires). Les résultats techniques nets des compagnies d’assurances ont été générés à hauteur de 84 % sur les risques des professionnels et de seulement 16 % sur les risques des particuliers sur la période 2007-2009. Or, les risques de professionnels n’ont pesé dans leur activité qu’à hauteur de 32 %. Tous les réseaux de distribution ne sont pourtant pas à mettre dans le même panier, certains parvenant à dégager durablement des résultats techniques positifs en non-vie de particuliers. Ainsi, chez les bancassureurs, si les risques de particuliers participent à leur activité à hauteur de 89 %, ils contribuent aussi à leurs résultats techniques nets à hauteur de 64 % (78 % et 19 % du côté des mutuelles sans intermédiaire ou MSI). “Des différences sensibles existent aussi entre opérateurs”, indique Cyrille Chartier-Kastler, président fondateur de Facts & Figures. Les risques de particuliers n’ont par exemple contribué aux résultats techniques nets en non-vie des groupes Allianz, Generali, Axa et Crédit Agricole qu’à hauteur de respectivement 18 %, 26 %, 31 % et 34 % (voir tableau ci-après pour les autres opérateurs). “La bancassurance est le seul mode de distribution à réaliser une croissance rapide avec de bons résultats techniques en non-vie de particuliers”, analyse Cyrille Chartier-Kastler. Ce dernier estime aussi que la bataille des opérateurs pour prendre des parts de marché sur la clientèle rentable des professionnels va s’intensifier. Bref, des évolutions sur le marché des assurances non-vie à particuliers sont susceptibles de se produire dans les prochaines années. Celui-ci reste dominé par les groupes Covéa, Axa, Groupama et Macif, ces quatre entités s’accaparant à elles seules 50 % du marché (80 % avec Allianz, la Maif, Generali, le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel).

“La bancassurance enregistre un gain de part de marché moyen de 0,5 point par an”
“Les opérations de rapprochement réalisées au cours de ces dernières années ont permis à Covéa de se positionner comme le numéro un incontesté en non-vie de particuliers”, précise Facts & Figures. Covéa est un groupe d’assurances mutualiste créé au milieu des années 2000 et qui regroupe aujourd’hui les assureurs Maaf, MMA et GMF. Seulement voilà, d’après Facts & Figures, les bancassureurs sont les seules entités à “grignoter” tous les ans des parts de marché en non-vie de particuliers : leur part de marché est passée de 9,2 % en 2004 à 12,5 % en 2009, celle des MSI reculant de 1,8 point, à 38,4 %. “Dans le seul domaine de l’automobile, la bancassurance enregistre un gain de part de marché moyen de 0,5 point par an”, relève Cyrille Chartier-Kastler. Cela représente une conquête annuelle d’environ 210 000 contrats et un chiffre d’affaires additionnel de l’ordre de 81 millions d’euros (Pacifica, la filiale d’assurances dommages du Crédit Agricole, a vu son portefeuille d’assurances auto et deux-roues enregistrer une croissance nette de 73 132 contrats sur 2009, selon Facts & Figures)*. Rien d’étonnant, donc, si la bancassurance capte 32 % de la croissance nette du marché de l’assurance automobile pour une part de marché de seulement 12 % (voir tableau ci-après). Facts & Figures estime néanmoins que l’automobile est, et reste, un marché technique sur lequel il est illusoire de vouloir se développer de manière rapide et rentable. La preuve ? Si Axa a réussi à faire monter sa part de marché de 15,1 % en 2004 à 16,3 % en 2009, ses résultats techniques se sont aussi dégradés, indique Facts & Figures (les parts de marché de Covéa, Groupama, la Macif et Allianz France étaient de respectivement 19 %, 11,4 %, 10 % et 8 % en 2009). “Les ratios combinés bruts en automobile ne sont pas bons”, indique par ailleurs le cabinet de conseils, à propos des données de l’exercice 2009. Les meilleurs ont été réalisés par le Crédit Mutuel et le Crédit Agricole avec des ratios sinistres sur primes (S/P) de respectivement 81,5 % et 79,9 % (88,4 % pour Covéa, 90,5 % pour Axa, 86,6 % pour Groupama, 90,3 % pour la Macif et 79,3 % pour Allianz France). Les primes moyennes observées chez les professionnels de l’assurance n’en restent pas moins très différentes. Elles oscillent dans une fourchette allant de 275 à 581 euros (voir tableau ci-dessus). “Elles sont surtout fonction de l’ancienneté des véhicules et de la présence importante ou non des deux-roues dans les portefeuilles”, conclut Cyrille Chartier-Kastler.

*Elle a été de 107 687 contrats à la Maaf, de 53 009 chez Avanssur (Direct Assurance), de 51 491 à la Maif et de 49 223 à la GMF.

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