Les péages urbains rebutent les classes les moins favorisées
Le cadre fixé par le Grenelle 2 permet aux grandes agglomérations d'expérimenter le péage urbain, afin de limiter la pollution en centre-ville. Un premier pas est en train d'être franchi avec Zapa (Zone d'Action Prioritaire pour l'Air), sous couvert de test. Selon une étude de CCM Benchmark Group, 45 % des gens déclarent qu'ils limiteraient leurs déplacements en se rendant moins souvent en centre-ville. Les analystes en concluent que la mesure serait efficace, mais on peut douter que les commerçants (boutiques, restaurants etc...) feront la même lecture du sondage... En outre, l'impact sur le renouvellement du parc automobile serait quasiment nul : 6 % des personnes interrogées affirment qu'elles changeraient de voiture pour un modèle moins polluant. En revanche, le recours aux transports en commun s'intensifierait, si l'offre est à la hauteur, naturellement...
Fracture sociale
A moins d'un an de la reine des campagnes électorales, l'étude fait aussi apparaître une donnée intéressante dans le registre de la fracture sociale. Ainsi, les catégories CSP + et ++ annoncent très majoritairement que cela ne changera en rien leurs habitudes. En revanche, seulement 4 % des ouvriers et des employés accepteraient de payer cette nouvelle taxe supplémentaire. Pour Gilles Blanc, directeur d'études, "la réussite d'un projet de péage urbain dépendra avant tout de la capacité d'une agglomération à fournir un service de transport en commun renforcé entre la banlieue et le centre-ville. Et le principal risque serait d'éloigner encore un peu plus les banlieues de centres-villes".
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