Les femmes vont payer pour les hommes
Une révolution copernicienne. C’est sans doute ce qui attend le monde de l’assurance après un arrêt rendu début février par la Cour de justice de l’Union européenne : il déclare que la dérogation à l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes dont jouissent actuellement les assureurs dans l’élaboration de leurs tarifs sera invalide à compter du 21 décembre 2012. “Une disposition qui permet aux Etats membres concernés de maintenir, sans limitation dans le temps, une dérogation à la règle des primes et des prestations unisexes, est contraire à la réalisation de l’objectif d’égalité de traitement entre les femmes et les hommes”, justifie la Cour. Sa décision ne sera pourtant pas sans incidence. Pour preuve : Assurland estime que les femmes vont subventionner les hommes et voir leurs primes singulièrement augmenter, ce qui sera surtout le cas pour les jeunes conductrices. “La prime d’assurance moyenne payée par les hommes est en moyenne supérieure de 8 % à celle des femmes au cours des trois derniers mois sur Assurland”, indique le comparateur.
“Les femmes coûtent moins cher aux assureurs”
La différence tarifaire au niveau des jeunes conducteurs peut atteindre les 20 % et pour ceux qui ont très peu d’expérience les 100 %. Et un autre comparateur est sur la même longueur d’onde : LeLynx estime qu’aujourd’hui les femmes paient en moyenne 17 % de moins que les hommes en fonction des profils (36 % moins cher pour les jeunes). “Les données chiffrées témoignent que les femmes coûtent moins cher aux assureurs d’où une tarification qui leur est plus favorable, indique Diane Larramendy, la directrice marketing de LeLynx. Dès la fin de l’année 2012, les femmes vont être pénalisées par les mauvaises statistiques des hommes qui connaissent plus d’accidents graves, et par conséquent, plus coûteux.” Mais cela pourrait ne pas s’arrêter là. Un projet de directive prévoit en effet la prohibition d’autres types de discriminations, parmi lesquelles l’état de santé et l’âge. Et là aussi, certaines exceptions pourraient sauter. “Dans la logique d’une décision [dite] “test achats” qui prohiberait les discriminations fondées sur le sexe, ces exceptions (santé/âge) pourraient être incompatibles avec le droit européen”, prévient dans un document le cabinet d’avocats d’affaires Norton Rose LLP.
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