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Les carrossiers jugent les assureurs

Publié le 15 janvier 2010

Par Armindo Dias
4 min de lecture
Les professionnels de la carrosserie-réparation considèrent que leurs relations avec les assureurs ont peu changé depuis la signature de la charte de bonnes conduites (elle a été signée courant 2008 et elle a été paraphée entre...
Les professionnels de la carrosserie-réparation considèrent que leurs relations avec les assureurs ont peu changé depuis la signature de la charte de bonnes conduites (elle a été signée courant 2008 et elle a été paraphée entre...
...autres par le CNPA et le GNCR). Ils se plaignent aussi d'un détournement de clientèle de la part de certaines compagnies.

Les carrossiers-réparateurs ne sont pas encore totalement satisfaits par leur relation avec les assureurs. C'est en tout cas ce que révèle la première "Cote d'Amour des Assureurs". Elle a été réalisée par la société Images et Dialogue pour le compte de la branche carrossiers du CNPA*. Les professionnels de la carrosserie-réparation sont 75,9 % à estimer que leurs relations avec les assureurs ont peu changé en un an (15,5 % considèrent que ces relations se sont améliorées et 8,6 % qu'elles se sont détériorées). "La Cote d'Amour des Assureurs est un outil de suivi de la charte", indique Henry Vimard, le président de la branche nationale des carrossiers au CNPA. Et il semble qu'il y ait encore un peu de chemin à parcourir. Les carrossiers-réparateurs sont une majorité à considérer que les assureurs leur ont apporté peu de nouvelles affaires depuis la signature de la charte : 57,2 % des sondés estiment que leur volume d'affaires a peu changé en un an (24,4 % considèrent qu'il a augmenté et 18,4 % qu'il a diminué). Ils estiment aussi être victimes de détournement de clientèle à hauteur de 81 % (79,3 % chez les professionnels évoluant au sein d'un réseau, 79,7 % chez les indépendants et 84 % chez les distributeurs de véhicules neufs possédant un atelier de carrosserie). "Le carrossier-réparateur n'apprécie pas qu'un de ses clients soit envoyé chez un concurrent parce qu'il n'est pas agréé par la compagnie d'assurance dudit client", explique un responsable d'Images et Dialogue. Un client peut aussi préférer être pris en charge par son carrossier-réparateur habituel. "Les détournements de clientèle ne sont liés à la tarification qu'à hauteur de 10 %", ajoute Francis Davoust, le président de la branche de l'artisanat au CNPA. Les carrossiers-réparateurs n'en sont pas moins focalisés sur tous les aspects économiques dans leur relation avec les assureurs. Pour preuve : ils n'ont pas donné la moyenne à leurs partenaires en matière de taux horaires (4,92 sur 10), de remises sur pièces (4,68 sur 10) et de remises globales (4,65 sur 10). Des compagnies d'assurances s'en sont bien évidemment mieux sorties que d'autres (voir tableau ci-après).

Les carrossiers-réparateurs sont plutôt inquiets

Tous les assureurs ont en revanche décroché des notes élevées au niveau des relations clients (voir tableau ci-après). Les résultats de cette première cote d'amour ne semblent au final rien devoir au hasard. Les carrossiers-réparateurs se sont dits un peu inquiets ou très inquiets quant à l'avenir de leur entreprise à hauteur de 49,7 % (54 % chez les professionnels évoluant au sein d'un réseau, 47,6 % chez les indépendants et 47,4 % chez les distributeurs de véhicules neufs possédant un atelier de carrosserie). Ils craignent d'avoir à faire face à des problèmes financiers ou de rentabilité à 30,9 %, de subir le comportement des assureurs à 24,5 %, celui des consommateurs à 19,5 % et l'évolution technologique des véhicules à 14,9 %. La réglementation sur l'environnement, la fiscalité ou le droit du travail ne les inquiètent qu'à hauteur de 10,1 %. "Les résultats de cette étude ont une réelle valeur pour nous, conclut Francis Davoust. Il faut plus que jamais instaurer des relations gagnant-gagnant entre carrossiers-réparateurs et assureurs. Il est nécessaire d'établir des relations économiques équilibrées pour qu'il y ait un maillage équilibré du territoire. Il convient par ailleurs d'anticiper l'arrivée des futurs véhicules électriques." Dernier élément intéressant de l'étude : seulement 31,5 % des carrossiers-réparateurs ont déclaré bénéficier d'un préavis de dénonciation dans leurs contrats d'agréments avec les assureurs. Il fait pourtant l'objet d'un article dans la charte. Il stipule que les "assureurs et réparateurs peuvent mettre fin à la convention en respectant un préavis effectif".

*450 carrossiers-réparateurs ont été interrogés, un tiers étant à classer parmi les indépendants, un autre tiers parmi les professionnels évoluant au sein d'un réseau spécialisé type Axial, AD Carrosserie, Top Carrosserie ou encore Precisium et un dernier tiers parmi les distributeurs de véhicules neufs possédant un atelier de carrosserie.

Photo : Francis Davoust, président de la branche artisanat du CNPA.

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