L’autopartage reste en recherche d’impact en France
Le grand soir n’a pas eu lieu. Il faudra encore attendre. Trois ans après la deuxième édition, le cabinet 6-t réédite son étude sur l’évolution du marché de l’autopartage. Et il apparaît que son impact sur la société demeure encore limité, à en croire la synthèse du rapport publié en ligne, ce 12 décembre 2019.
A travers le monde, le cabinet a recensé 225 opérateurs qui proposent des véhicules en libre accès. 149 d’entre eux fonctionnent selon le principe de la boucle fermée, contre 66 en trace directe sans station et 10 en trace directe avec des stations d’attache. Tout format confondu, pour la grande majorité, il s’agit d’acteurs locaux, puisque 140 des 225 marques ne dépassent pas les frontières d’une agglomération (ou d’une communauté d’agglomérations), quand 70 fournisseurs de service ont une dimension nationale et 15 ont un rayonnement international (dont 10 procèdent en boucle).
Entre 2016 et 2019, le périmètre a bien évolué en France. Certaines tentatives de déploiement se soldant par des échecs, les retraits du marché ont été nombreux. Toutefois, sur la base d’une enquête auprès des utilisateurs, 6-t observe en premier lieu que l'inscription à un service d'autopartage fait en moyenne baisser de 31% le nombre de jours d'utilisation de la voiture personnelle. 77% des clients affirmant que "leur ménage s'est séparé d'au moins une voiture parce que l'utilisation de l'autopartage était suffisante". Toutefois, l’adhésion au concept augmente l'usage du vélo (+10 %), des transports en commun (+6 %) et de la marche (+3 %).
Moins de 100 millions de kilomètres
Statistiquement, une voiture en autopartage remplace 5 à 8 voitures personnelles et libère 1,5 à 3 places de stationnement en voirie, rappelle la synthèse de 6-t. Mais le recours à ce type de services est trop minoritaire pour avoir un impact significatif au niveau national. "Ces résultats (...) restent marginaux à l'échelle de la France, l'autopartage étant encore un service de niche", notent les auteurs. Ils estiment à seulement 12 500 à 20 000 la réduction du nombre de voitures engendrée par l'autopartage, sur un parc total de 32 millions. Le nombre de kilomètres parcourus en voiture publique est réduit de "moins de 100 millions" sur un total de 674 milliards.
La clientèle de l'autopartage reste en réalité très spécifique, observe l'étude. Les trois quarts sont des habitants des agglomérations et seuls 4 % se trouvent en zone rurale. 86 % sont des diplômés du supérieur et 61 % des cadres et professions intellectuelles supérieures. Selon leurs réponses, il apparaît que leurs principales motivations sont d'éviter la contrainte de l'entretien d'un véhicule (82 % des interrogés), de réduire leur budget par rapport à la possession d'un véhicule (81%) et le souci écologique (74%). En Ile-de-France, où les opérateurs se multiplient, 52 % des abonnés utilisent les transports en commun quotidiennement, alors qu'en province, où le réseau est moins dense, le vélo s’impose à 42 % dans l’arbitrage des autopartageurs.
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