Laurent Sebaux, directeur général d’Icare
Journal de l'Automobile. Quel bilan tirez-vous de l'exercice 2009 ?
Laurent Sebaux. Pour Icare, 2009 a été une année de croissance, ponctuée par une hausse de notre part de marché, car nous disposions des bons produits et des bons outils pour accompagner nos partenaires. De plus, nous avons une caractéristique différente chez Icare en ce que nous vendons des produits qui peuvent avoir une durée de vie assez longue. Par conséquent, beaucoup des contrats qui couraient sur l'année 2009 avaient été souscrits les années précédentes. Cela nous a offert une certaine capacité d'amortissement. Mais nous avons ressenti que nos partenaires distributeurs automobiles rencontraient une période mouvementée.
JA. Comment analysez-vous ce début d'exercice ?
LS. Les premiers mois sont bons mais nous restons prudents car il n'est pas impossible qu'il y ait un ralentissement, notamment au niveau du marché du neuf. Je reste en revanche confiant sur le marché du VO en 2010 qui devrait retrouver un certain dynamisme et atteindre son équilibre.
JA. Quelles sont les tendances et les observations que vous retenez sur ce marché ?
LS. Je pense qu'il se produira des évolutions sur le marché du VO dans les années à venir compte tenu du changement de mix survenu l'an passé sur le marché des VN. Cela aura forcément une incidence structurelle sur les offres de garanties pour les professionnels. Et nous sommes déjà en réflexion pour anticiper cette évolution structurelle du marché du VO afin de conserver notre longueur d'avance. Nous sommes également interrogés par nos partenaires pour imaginer et adapter la bonne segmentation et les bons critères de prix.
JA. Le gros de votre activité se fait-il sur les VO ou sur les VN aujourd'hui ?
LS. Le VO reste le cœur du métier d'Icare mais nous avons une légitimité sur le VN pour proposer des produits même si les constructeurs, via leurs captives, préfèrent souvent proposer leurs solutions dans un premier temps.
JA. L'offre de souscription sur le site de petites annonces WebMyCar lancée en 2009 a-t-elle répondu à vos attentes ?
LS. Il s'agit d'un axe de développement vraiment très important et nous allons persévérer dans cette voie. Nous n'avons peut-être pas eu les résultats que nous escomptions au départ mais nous nous inscrivons sur le long terme. Nous avons beaucoup appris et nous avons encore beaucoup de progrès à accomplir. Nous venons d'ailleurs de signer un partenariat avec le site voituresaufeminin.fr. Des discussions étroites avec d'autres acteurs sont également en cours.
JA. Pour vous, le Net est-il aujourd'hui le meilleur canal pour investir le marché des particuliers ?
LS. Nous ne ferons peut-être pas 100 % du business auprès des particuliers sur le Net mais ce canal reste incontournable pour marquer notre présence. Est-ce que notre métier est d'aller chercher directement le particulier ? Demain, certainement, mais aujourd'hui il nous paraît essentiel de nous appuyer sur des intermédiaires reconnus, concentrant une part importante du trafic Internet, et du volume d'annonces.
JA. Quels sont les autres réflexions et défis qui animent votre développement ?
LS. Nous menons des réflexions dans le domaine des énergies alternatives, en relations étroites avec des acteurs et importateurs qui avancent également sur ce domaine.
Nous avons surtout passé beaucoup de temps ces dernières années pour redéfinir toute notre organisation interne en travaillant sur un logiciel très performant qui va nous permettre de compléter notre offre de service et d'offrir de la valeur ajoutée à nos partenaires en termes de gestion. Cet investissement, lourd et compliqué, représente une évolution importante pour la société, 20 ans après sa création. Tout cela s'est achevé l'an passé, c'est un succès et l'ambition est maintenant d'utiliser cette technologie comme un tremplin. Aujourd'hui, notre objectif est vraiment d'apporter encore plus de services pour répondre à des besoins exprimés.
JA. Vous accompagnez beaucoup de constructeurs en marque blanche dans le cadre des labels. Qu'en est-il de votre présence auprès des professionnels indépendants, notamment les agents et les garages ?
LS. Nous avons une gamme de produits labellisés Icare qui s'adapte parfaitement à ces acteurs. L'ensemble des contrats souscrits, tous produits confondus, a représenté 800 000 unités en 2009, soit une progression de 22 % par rapport à 2008. La cible des professionnels indépendants a affiché une progression bien supérieure à ces 22 %. Ils représentaient l'an passé entre 5 et 6 % de l'ensemble des contrats souscrits et notre volonté est d'accroître cette proportion.
Icare• Actionnaires : Europ Assistance (100 %) |
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