L'activité commerce et réparation enregistre un léger recul

La période estivale  n'a pas été synonyme d'intense activité chez les professionnels du VP et du VUL. Au troisième trimestre comme au deuxième, leurs recettes en commerce et réparation ont reculé de 1,5 %, selon le dernier baromètre du CNPA. Ce dernier n'est pas inquiet pour autant. Sur quatre trimestres glissants, le chiffre d'affaires des professionnels s'est en effet stabilisé au troisième trimestre 2011 (au premier et au deuxième, et toujours sur quatre trimestres glissants, il avait progressé de respectivement 1 % et  0,5 %). "L'exercice en cours devrait se révéler globalement satisfaisant", indique Patrick Bailly, le président du CNPA. En effet, la baisse annoncée, début 2011, des immatriculations devrait être moins forte. Sur la dernière période étudiée, les immatriculations de VN ont reculé de seulement 2,5 % à 523 600 unités, avec un repli de 2 % côté VP et une chute de 5,7 % coté VUL. Les immatriculations de VO se sont quant à elles contractées de seulement 1 % à 1 313 600 unités (+ 0,5 % pour les VO de moins d'un an, - 3,4 % pour les VO entre 1 et 4 ans et + 0,5 % pour les VO de 5 ans et plus). "Les pertes de volumes pronostiquées sur 2011 pourraient se matérialiser en 2012", prévient toutefois Patrick Bailly. Une inquiétude déjà à l'ordre du jour pour 33 % des professionnels qui anticipent une baisse de leur chiffre d'affaires VN en VP et VUL. Ils sont même 36 % à penser la même chose pour leur activité VO. 

"Les ménages privilégient l'entretien aux réparations"

Les professionnels vont donc plus que jamais devoir miser sur leur activité après-vente, même si cette dernière a marqué le pas au troisième trimestre avec une baisse moyenne des recettes de 2 % (- 0,5 % sur quatre trimestres glissants). Il n'y a eu aucune évolution chez les agents mais une baisse de 2 % chez les concessionnaires et un recul de 3,5 % chez les MRA. "Les ménages privilégient l'entretien aux réparations lorsque la situation économique n'est pas au beau fixe et la concurrence reste d'actualité dans le secteur avec les réseaux spécialisés", explique Philippe Debouzy, le président de la branche nationale de l'artisanat au CNPA. Des "petits" indépendants risquent donc de souffrir dans les prochains mois.

Qu'en sera-t-il chez les professionnels spécialistes du VI ? La situation pourrait aussi se dégrader. "Le financement nous préoccupe", confirme Jacques Bruneel, le président de la branche nationale des distributeurs et réparateurs de VI au CNPA. Certaines banques seraient en train de supprimer purement et simplement leurs réseaux bancaires spécialisés dans le VI.  "Le secteur des travaux publics n'est pas non plus très dynamique", poursuit Jacques Bruneel. Les professionnels ont par ailleurs dû très longtemps composer avec un texte réglementaire menaçant d'imposer un 6e essieu aux 44 tonnes. Nombre de commandes ont donc été gelées jusqu'à ce que les députés retiennent un amendement, adopté début octobre et  visant à supprimer ce 6e essieu. 

"Les ventes de VI attendues sur l'exercice devraient reposer en grande partie sur celles qui ont été effectuées début 2011", analyse Jacques Bruneel. Le secteur s'attend à en comptabiliser de 40 000 à 42 000. En effet, les immatriculations de VI neufs n'ont cessé de progresser au cours de ces trois derniers trimestres, le troisième enregistrant une hausse de 28,5 % (au premier et au second trimestre, les hausses ont été de respectivement 60 % et 49,5 %).

Inquiétudes sur les marges dans l'après-vente VI

Côté occasion, il y a eu en revanche un recul de 2 % en volume et de 4 % en recettes (+ 30 % en VI neufs). "Les marges dégagées sur les VI d'occasion ont fortement baissé par rapport à ce qu'elles étaient il y a quelques années, cela a bloqué le marché du VO", poursuit Jacques Bruneel. Dans le domaine du VP et du VUL, les marges se sont semble-t-il dégradées en VO et stabilisées en VN entre le deuxième et le troisième trimestre 2011. "Il y a en revanche une inquiétude pour ce qui est des marges de la réparation", souligne Patrick Bailly.

De plus, sur l'ensemble de l'année, le nombre de salariés du secteur devrait aussi avoir baissé de 300. "Les départs ont été légèrement plus nombreux que les embauches [au troisième trimestre] et ce constat devrait perdurer jusqu'à la fin de l'année", explique le CNPA.