L'ACA dit non au nouveau malus !

Pas encore voté, mais déjà contesté. Présenté par le gouvernement, le projet de loi de finances pour 2013 envisage d'étendre le champ d'application du malus. Concrètement, la nouvelle grille de taxation pourrait être élargie aux véhicules émettant entre 135 et 140 g de CO₂/km (alors que celle-ci débute actuellement à 140 g). Surtout, le projet prévoit un doublement de la taxe au-delà de 151 g de CO₂/km.

Une éventualité dénoncée par l'Automobile Club Association. Son président, Didier Bollecker, a mis en avant le caractère hypocrite du projet : "Si la mesure prise par le gouvernement vise à décourager l'acquisition de véhicules polluants et à plébisciter les achats de véhicules électriques, elle est surtout motivée par une préoccupation qui est de préserver l'équilibre budgétaire du dispositif bonus/malus qui, pour la première fois en 2012, est bénéficiaire après quatre années de déficit ininterrompu."

En clair, plus d'un automobiliste sur cinq pourrait être touché par ce durcissement. En effet, si la mesure concerne avant tout les véhicules haut de gamme (un Nissan Qashqai se verrait "malusé" de 5 000 euros), c'est bien le profil le plus classique des automobilistes qui sera touché de plein fouet.

Comme le montre l'ACA à titre d'exemple, une Renault Modus essence (et ses 138 g de CO₂/km), qui n'était jusqu'à présent pas taxée, pourrait se voir infliger un malus de 100 euros. De même, celui-ci atteindrait 400 euros pour l'achat d'une Peugeot 308 Diesel 2.0 l BVA émettant 164 g de CO₂/km. Plus étonnant, enfin, un Dacia Duster de 1,6 l essence se verrait taxé à hauteur de 2 600 euros, soit 19 % de son prix initial.

Une nouvelle qui risque d'alourdir encore un peu plus la facture des automobilistes sans pour autant favoriser l'énergie électrique, but escompté par la mesure.