La sortie de route d'Autolib'
Déjà accusée de mauvaise gestion des vélos en libre service dans la capitale, la Mairie de Paris fait face à une nouvelle difficulté, se voyant sommée d'éponger le lourd déficit du service d'autopartage Autolib par son opérateur, le groupe Bolloré.
Ce dernier réclamerait 40 millions par an jusqu'en 2023 à Paris et aux autres communes concernées pour combler un trou financier qui devrait atteindre 293,6 millions d'euros à cette échéance, a affirmé jeudi le journal Le Monde, en citant un document interne du groupe Bolloré. "L'industriel refuse de combler le gouffre seul mais, jusqu'ici, les négociations (avec la Mairie de Paris) ont tourné court", écrit Le Monde.
Lors du lancement en 2011 des Autolib', le contrat négocié jusqu'en 2023 avec le groupe Bolloré prévoyait que l'industriel prendrait en charge les pertes éventuelles à hauteur de 60 millions d'euros. Au-delà, il revenait aux communes concernées – Paris, mais aussi 97 petites villes qui entourent la capitale – de mettre la main à la poche. Or, malgré son succès commercial (153 542 abonnés en avril 2018 contre 139 262 un an avant), le service Autolib' s'est transformé en "échec économique", selon Le Monde, pour qui "le système pâtit de la mauvaise rotation entre Paris et les communes voisines".
A deux ans des prochaines élections municipales, ces révélations tombent mal pour la Maire de Paris, la socialiste Anne Hidalgo, déjà sur la sellette pour des ratés autour du système de vélos en partage Vélib' et ses décisions contestées pour limiter la circulation des voitures dans la capitale.
Le changement d'opérateur pour les Vélib' a tourné au fiasco, le gagnant de l'appel d'offres se révélant incapable de tenir les délais et privant de vélos de très nombreux abonnés, provoquant une forte bronca. (Avec AFP)
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