La situation du transport routier de marchandises se clarifie
La situation semble se clarifier pour le secteur des transports de marchandises. Depuis le début de la semaine, ces entreprises se retrouvaient souvent sous le feu des forces de l’ordre qui n’avaient pas forcément l’information pour laisser passer les camions.
Après plusieurs jours de communications entre la FNTR et les ministères, des précisions se font jour comme en atteste le journal officiel paru ce 20 mars 2020 qui précise notamment les conditions de travail et surtout d’hygiène qui manquaient cruellement aux chauffeurs routiers.
Ainsi comme le précise le décret, "les mesures dites « barrières » doivent être observées par les conducteurs et les personnels des lieux de chargement et ces lieux doivent être pourvus d’un point d’eau ou de gel hydroalcoolique. La signature et la remise des documents doit se faire sans contact entre les personnes. De même qu’il ne peut être exigé de signature d’un document sur quelque support. Enfin le véhicule doit être équipé d’une réserve d’eau et de savon ainsi que de serviettes à usage unique ou de gel hydroalcoolique".
"Tout le monde travaille dans l’urgence pour lever chaque ambiguïté, avance Rodolphe Lanz, secrétaire général de la FNTR (Fédération national des transporteurs routiers). Et beaucoup d’entre elles l’ont été, comme notamment l’autorisation de circulation le week-end, comme le montre l’arrêté pris le 19 mars, ou encore les conditions d’hygiène et de sécurité parues ce matin au Journal officiel. Nous avons mis en place une chaîne de solidarité pour que les sociétés de transport puissent accepter tous les chauffeurs."
Enfin, les stations de services sur les autoroutes se sont engagées à laisser ouverts des points d'eau et les sanitaires qui étaient inaccessibles aux chauffeurs depuis le début de la semaine.
Report des contrôles techniques et prolongation des autorisations de conduite
De même, plusieurs autorisations ont été également obtenues comme notamment le report de validité des contrôle technique poids lourds pour une période de deux semaines ou encore l'allongement de la durée d’autorisation de conduite pour les chauffeurs. "En revanche et c'est normal, les contrôles liés à la sécurité sont toujours obligatoires. Nous saluons l'allongement de la validité des contrôles techniques mais encore faut-il bien sûr que les centres restent ouverts et que nous puissions avoir des pièces pour faire réparer et entretenir les poids lourds", poursuit Rodolphe Lanz.
D'autres problèmes économiques se font jour également afin que les transporteurs puissent continuer à travailler. Ainsi, la FNTR pointe du doigt les retours à vide de certains camions. Un processus qui risque de mettre en péril financièrement leurs propres entreprises. "Il y a une implication très forte des chauffeurs au service de l'Economie et de la population. Mais nous devons nous aussi faire attention à la trésorerie de nos sociétés", poursuit Rodolphe Lanz, "nous devons également mieux protéger nos salariés, leur donner du gel dans tous les camions, ainsi que des gants de protection. Mais c'est une question de morale et d'éthique également ! Comment pouvons réclamer ces protections alors que les personnels soignants n'en ont pas suffisamment pour eux ?"
La fédération négocie également avec le ministère du Travail, les mesures d'indemnisation en cas de chômage partiel. Certains secteurs dans le transport, comme celui des véhicules neufs par exemple, sont complètement à l'arrêt. Or la prise en charge de l'Etat ne prévoit ces mesures que pour des cas de salariés postés et aux 35 heures. Ce qui n'est pas la règle dans le transport de marchandises.
"C’est une situation très instable et nous devons faire face à un manque de lisibilité réel. Nos métiers sont au croisement de plusieurs professions et de plusieurs secteurs. Il est parfois très compliqué de rassurer nos troupes qui peuvent craindre également pour leur santé. Il faut que le gouvernement fasse absolument une clarification entre le devoir de travail et d’ouvertures de certains métiers et le pouvoir. C’est essentiel pour nos entreprises", reconnaît Francis Bartholomé, président national du CNPA.
La stabilisation de la situation reste donc essentielle d'autant que la période de confinement va très certainement être prolongée.
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