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La quête du sens

Publié le 19 septembre 2008

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Si les champs lexicaux peuvent s'apparenter à des indicateurs sur nos sociétés et nos usages, alors celui qui englobe l'emploi et plus précisément ses suppressions mérite qu'on s'y attarde. Les lexies "plan social" et "plan de licenciements" ont ainsi été bannies du vocabulaire des entreprises qui...
Si les champs lexicaux peuvent s'apparenter à des indicateurs sur nos sociétés et nos usages, alors celui qui englobe l'emploi et plus précisément ses suppressions mérite qu'on s'y attarde. Les lexies "plan social" et "plan de licenciements" ont ainsi été bannies du vocabulaire des entreprises qui...

rivalisent d'ingéniosité pour la fabrication de périphrases bien plus jésuites, dont la plus aboutie reste sans nul doute "plan de sauvegarde de l'emploi".

La semaine passée, Renault a choisi l'engageant "projet de départs volontaires", tout en annonçant prochainement "un projet de mesure d'ajustement des effectifs". Le premier nommé porte sur 5 000 emplois en Europe, dont 4 000 en France : 3 000 salariés dits de structure et 1 000 postes à Sandouville. Comme on ne parle plus non plus d'échec de modèles dans ces sphères (La Laguna 3 et la Vel Satis sont produites à Sandouville, mais chut…), l'explication vient de la dégradation de l'environnement économique et du souci de préserver la compétitivité sur le long terme. Dont acte.
Restent cependant quelques questions en suspens chez Renault, notamment les moyens mis en œuvre pour redresser le cap d'une Laguna mal embarquée (les trois équipes initiales ayant été réduites à leur plus simple expression). Et la présentation de la nouvelle Megane n'a guère enthousiasmé tant son style apparaît de nouveau édulcoré, voire désincarné… En fait, l'inquiétude ne porte pas sur le Contrat 2009, qui sera vraisemblablement rempli, surtout que les objectifs de volume ont été retouchés. Elle ne porte pas non plus sur le groupe, qui fait plutôt valoir de solides positions sur l'échiquier mondial.

Elle concerne tout simplement la marque Renault et sa valeur fondamentale. C'est peut-être un réflexe français, empreint de culture, d'affectif et d'histoire de marque. Mais la loganisation de la marque et sa désertion sur le front du design et de l'innovation dessinent justement un avenir déraciné de tout attachement. La fermeture d'un site historique comme Sandouville prendrait alors des allures de symbole. Or Carlos Ghosn l'avait dit : "L'avenir du site dépendra de celui de Laguna". Et ces mots-là avaient un sens…

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