La Matmut croit dans le chiffre 7
Daniel Havis a tenu à lever rapidement certains doutes lors de la présentation de la nouvelle offre de la Matmut. "Nous restons toujours partisans d'offres packagées plutôt que d'offres à options multiples", a d'emblée indiqué le président de la mutuelle. Ses prospects et assurés auront en tout cas accès à diverses formules de contrats, l'assureur ayant décidé que sa nouvelle offre comprendrait 3 formules "tiers", 3 formules "tous risques" et 1 formule dite "urbaine". Les premières se distinguent par le fait qu'elles incluent ou non les bris de glace, les catastrophes naturelles et technologiques, les incendies, les vols, les attentats et autres tempêtes, toutes les formules "tiers" incluant une responsabilité civile, une protection juridique et une assistance au véhicule et aux personnes. Les formules "tous risques" ? Elles se différencient là-aussi par leurs types de garanties, les assurés ayant ici accès à trois grands niveaux de couverture ("confiance", "équilibre", "performance") : les automobilistes peuvent par exemple opter ou non pour une couverture des effets et objets personnels transportés dans le véhicule à concurrence de 1 500 euros. En ce qui concerne la formule dite "urbaine", elle accorde, en plus de la formule "tiers" la plus complète, une prise en charge des dommages en cas de collision avec un autre véhicule, un piéton ou un animal. "Nous avons aussi amélioré nos garanties", relève Daniel Havis. La Matmut a notamment décidé que la garantie vol-tentative de vol s'exercerait également si ledit vol est consécutif à l'utilisation d'un faux chèque de banque ou à un abus de confiance, en plus de la ruse, du car-jacking ou du home-jacking La garantie dommages corporels peut quant à elle donner lieu à une aide à domicile personnalisée et à une indemnisation pouvant désormais atteindre les 1,3 millions d'euros. L'enjeu de cette nouvelle offre est au final plutôt important pour la Matmut : le secteur automobile participe à son chiffre d'affaires à hauteur de 80 %. "Nous tablons sur une croissance de notre portefeuille clients de 2,5 % à 3 % sur 2009", révèle Daniel Havis, la Matmut gérant actuellement quelque 2,7 millions de contrats d'assurance auto dans l'Hexagone.
Préparer le marché de la pièce de réemploi
En attendant d'atteindre cet objectif, la mutuelle va bien évidemment continuer à travailler à la constitution d'une Société de Groupe d'Assurance Mutuelle ou SGAM en partenariat avec la Macif et la Maif (voir Journal de l'Automobile n° 1078). "Les réunions se poursuivent avec nos partenaires assureurs et quelques groupes de travail ont d'ores et déjà été constitués, l'un d'eux travaillant sur la réparation IARD", note le président du groupe Matmut. L'assureur va dans le même temps prendre une décision en ce qui concerne le niveau d'augmentation de ses tarifs sur le prochain exercice, la mutuelle ayant déjà enregistré une hausse des sinistres déclarés de 13 %. Daniel Havis a souligné au passage que certains professionnels de la réparation avaient aussi tendance à profiter de leur position dominante afin de tirer les prix vers le haut. "Ce qui se passe aujourd'hui ne nous étonne en rien étant donné que nous dénonçons les dérives de certains réseaux depuis déjà très longtemps, a-t-il indiqué, lorsqu'il a été interrogé sur le réseau de réparation Carglass. Nous avons d'ailleurs été les seuls à déconventionner une partie du réseau que vous mentionnez." Last but not least. La Matmut va s'attacher à mettre en place un réseau de partenaires capable d'assurer un certain niveau de service dans le cadre de l'instauration d'un marché de la pièce de réemploi (PRE). "Nous travaillons dessus, souligne François Le Neveu, le directeur général adjoint de la Matmut, la mutuelle comptant actuellement un réseau de 3 500 réparateurs agréés dans l'Hexagone. Nous souhaitons exploiter un process industrialisé afin de pouvoir continuer à afficher des délais d'approvisionnements raisonnables." D'autres assureurs sont bien évidemment sur la même longueur d'onde, l'instauration d'un marché de la pièce de réemploi étant susceptible de réduire la charge sinistre des assureurs et donc au final la prime des assurés ou sociétaires. La Macif a d'ailleurs déjà signé des conventions avec plusieurs dizaines de démolisseurs dans l'Hexagone. "Nous sommes effectivement en phase de test sur le sujet, nous a fait savoir La Macif. Sept de nos régions expérimentant la pièce de réemploi et le sauvetage d'un plus grand nombre de véhicules avec 64 démolisseurs dont 8 appartiennent à des réseaux nationaux de déconstruction." Une chose est sûre : toutes les parties impliquées vont devoir compter avec la résistance des constructeurs. Il y a de fortes chances que ces derniers défendent becs et ongles le marché de la pièce d'origine.
Photo : Daniel Havis, président du groupe Matmut.
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