Kuantic va fournir de l'autopartage chez PSA

"Il y avait de bonnes solutions sur le marché, mais elles sont artisanales. Nous industrialisons l'autopartage." Les propos de Jean Falchero, président de Kuantic, sont sans équivoque, alors qu'il pose sur son bureau le prototype du nouveau boîtier à introduire dans son catalogue au premier trimestre 2017. Celui-ci est, en effet, destiné à connecter un véhicule à un service d'autopartage comme Kuantic a l'habitude de les connecter à une plateforme de gestion de  flottes.

Ce boîtier n'arrive pas sans caution dans un paysage en quête de maturité. Selon Jean Falchero, le groupe PSA a homologué sa compatibilité avec celui que Kuantic installe déjà sur les véhicules des trois marques dans le cadre du service Connect Fleet Management. De fait, les informations techniques peuvent transiter par le port série. Le gestionnaire d'une flotte en autopartage pourra donc disposer de données relatives à l'état mécanique, à la situation, à la géolocalisation et au niveau de carburant. A Noter qu'il ne peut communiquer avec le BTA fourni par Magneti Marelli, "encore fermé".

Doté des technologies RFID, Bluetooth Low Energy (version 2017) et 3/4G, toutes certifiées par le constructeur, ce boîtier va se charger de gérer les ouvrants et l'autorisation de démarrage, grâce à des droits d'accès hébergés, au choix, dans une carte d'abonnement, un smartphone ou tout autre support utilisable dans un service d'autopartage.

Une référence comme futur partenaire ?

Kuantic va réaliser un pilote avec des loueurs de courte de durée et des entreprises du CAC40, nous apprend Jean Falchero. "L'avantage étant qu'il s'installe et se désinstalle en dix minutes, ce qui va encourager des clients à nous aider dans le développement", se dit-il convaincu. En parallèle, il poursuit son travail de prospection d'un partenaire industriel capable de produire ce nouveau boîtier. Si Bosch a obtenu le contrat du boîtier télématique, "tout reste ouvert pour le moment", assure le président de Kuantic.

Kuantic aura besoin de fiabiliser sa chaîne d'approvisionnement car le contrat signé avec PSA engage l'entreprise dans un déploiement qui commence par la France et se poursuit en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne et au Benelux, dans un ordre à définir.

Les marques du groupe PSA ne sont pas les seules sur la liste de Kuantic. La filiale du constructeur, un acteur important de l'autopartage, figure aussi en bonne position. Des discussions vont bon train, laisse comprendre Jean Falchero. Spécialiste français de la location entre particuliers, ce dernier pourrait alors proposer à ses membres d'acheter le boîtier de Kuantic pour équiper leurs véhicules et profiter d'une plus forte intégration.

La libraire de Renault dans l'escarcelle

Hors du groupe de Carlos Tavares, deux autres marques sont concernées. "Toyota et Renault vont suivre", révèle conjointement Jean Falchero. Rien de surprenant en ce qui concerne la marque asiatique qui partage certaines plateformes avec PSA et dévoilait en juin dernier un service télématique de gestion de flottes calqué sur celui du Français… avec le concours de Kuantic.

En revanche, le cas de Renault interpelle. En fait, il met au grand jour une évolution restée jusqu'à présent discrète. Et le président de Kuantic de clarifier la situation : "Depuis octobre, nous sommes compatibles avec les véhicules utilitaires de Renault. Notre boîtier télématique peut équiper leurs modèles avec le niveau d'intégration qui nous est propre." Un tour de force que Jean Falchero doit à son adhésion à l'Institut Vedecom. Là, le fournisseur a pu accéder à la librairie CAN BUS du constructeur au losange, afin d'étendre son territoire de couverture.

Par ailleurs, le président de Kuantic nous apprend qu'il a répondu au RFI (Request for Information) de Renault, comme un grand nombre de prétendants. Le constructeur souhaite s'entourer de fournisseurs capables de lui fournir une réponse à ses ambitions de services télématiques B2C à travers le monde. Il y aura un RFQ (Request for quotation), en janvier, croit savoir Jean Falchero, en attente.

Un partenaire de croissance au capital

De nombreux projets qui ne seront sans conséquence sur l'avenir de Kuantic. "Nous avons entamé une procédure d'ouverture du capital", à hauteur de 30 à 40 %, annonce le président. "Il y avait plusieurs candidats, il en reste désormais cinq en lice", précise Jean Falchero, co-actionnaire majoritaire. Des banquiers et des industriels lorgnent sur l'opportunité, constate-t-il. Le dossier doit être bouclé d'ici à la mi-janvier, assure le dirigeant, qui avance sur le projet depuis juin dernier.

Cette transformation s'avère plus que nécessaire. Les volumes en jeu deviennent trop importants. Kuantic ne peut plus rester au stade de la PME, mais doit s'approcher du grade d'ETI. "Nous tablons sur 100000 unités du boîtiers télématiques et une progressive montée en puissance de celui d'autopartage. Bientôt, il faudra produire et installer un million d'unités par an tout confondu", entrevoit Jean Falchero.

Comme pour appuyer ses prévisions, il rappelle qu'en un peu plus d'un an sur le marché de la télématique, Kuantic a enregistré environ 70000 véhicules à la plateforme, en France. Une impressionnante cadence à mettre notamment au crédit de l'offre de gestion de flotte de PSA qui, pour mémoire, référence Axodel (filiale de Kuantic), Orange Business Services, TomTom Telematics et autre Masternaut. Industrialisation, prétendait-il ?