Klaxit lève 3 millions pour imposer son service de covoiturage
Klaxit (ex-WayzUp) vient de boucler un tour de table de 3 millions d'euros pour financer le développement de son offre de covoiturage domicilie-travail, a annoncé son fondateur, Julien Honnart, lors d'une conférence organisée ce 7 février 2018. Une somme obtenue auprès de ViaID, soutien historique de Klaxit, et des fonds d'investissement Sodexo Ventures, Maif Avenir, en majorité, ainsi que RATP Dev et INCO (Aviva France).
Le montant apparaît dérisoire en comparaison aux 16,5 millions d'euros engrangés par Heetch il y a une dizaine de jours à peine. Surtout lorsque l'on considère que Klaxit fournit une solution de covoiturage domicile-travail aux employés de près d'un quart des entreprises du CAC40. "En fait, il faut regarder la valeur, pas celle financière, mais la valeur de l'écosystème", défend Julien Honnart. En effet, les partenaires amenés par ViaID dans le capital ouvrent une perspective de marché pour Klaxit. Explications.
La formation d'un écosystème offensif
Sodexo a largement contribué aux 3 millions. Un engagement qui va se traduire par la constitution durant le premier semestre d'une offre exclusive avec un modèle économique propre, à pousser auprès de ses entreprises clientes. Elles sont plus de 2 000 en portefeuille sur le territoire français à comprendre plus de 100 collaborateurs. "Sodexo a les moyens de toucher directement les directions de ressources humaines et non pas seulement les gestionnaires de flottes", entrevoit le fondateur de Klaxit.
Quant à la RATP, le groupe va servir de relais auprès des collectivités territoriales. "Le bus n'est pas toujours la solution la plus souple pour les populations, souvent le covoiturage répond aux problématiques et nous voulons encourager les collectivités à mener des réflexions sur leur système de transport", explique Stéphanie Bourgeais, en charge de stratégie B-to-B et Nouvelles mobilités au sein de la direction stratégie, innovation et développement du groupe RATP. Ce qui rejoint la volonté de Julien Honnart de s'installer durablement "dans la cinquantaine de villes de plus de 200 000 habitants en France".
La Maif a pris une participation grâce à son fonds de 250 millions d'euros afin de "comprendre au mieux l'usage du covoiturage, et ainsi construire une offre d'assurance adéquate", présente Thomas Ollivier, responsable de l'économie collaborative et pratiques émergentes, au sein de l'assureur. Et ce dernier de rappeler que ses sociétaires affichent l'un des meilleurs taux d'adoption des solutions de mobilités disruptives.
Recrutements et rapprochements
Les 3 millions d'euros vont servir également à financer les efforts commerciaux. Une dizaine de personnes, notamment des forces de vente, vont rejoindre les 18 collaborateurs actuels de Klaxit. Ils démarcheront dans l'Hexagone, puis dans les villes frontalières, pour couvrir ces trajets "internationaux" du quotidien. "Il nous faut aussi des ressources pour absorber les 10 % de croissance hebdomadaire", glisse celui qui a fondé l'entreprise en 2015. Depuis que les collectivités locales participent au financement des trajets, les activités ont quadruplé sur certaines zones.
Après le rachat des activités d'OpenCar, un concurrent grenoblois en novembre dernier, Klaxit envisage de nouveaux projets similaires. La prochaine fois, aucun denier ne devrait servir à une acquisition, mais à financer un rapprochement. L'annonce doit intervenir dans les semaines à venir. Toujours est-il que des start-up arrivent en bout de cycle et ne parviennent plus à croître au-delà des frontières de leur territoire local. La valeur marketing qu'elles ont sur ces zones va encourager un élan de concentration, à côté duquel Julien Honnart ne veut pas passer.
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