Jean-Hugues Delvolvé, CGI Finance : "les stocks VO des distributeurs ont baissé de 30 % sur Vivacar.fr"

Quels sont les signaux que vous percevez de la reprise des livraisons de véhicules ?

L’activité continue d’être dynamique. Nous observons d’ailleurs une hausse de 30 % de nos dossiers de financement par rapport à 2019. Nous assistons même à des embouteillages pour pouvoir faire immatriculer les véhicules. Les bons de commande ont même été multipliés par deux sur le seul mois de juin. Mais cette dynamique est plus importante sur le véhicule d’occasion que sur le neuf. D’ailleurs, les stocks VO ont baissé de 30 % chez les professionnels et ne se reconstituent pas. Nous le voyons bien grâce au site Vivacar.fr où nous sommes passés de 27 000 VO présentés à 17 700. Cette demande plus forte a pour conséquence de faire remonter les prix des véhicules d’occasion; alors que tout le monde prédisait une grande braderie.

Comment envisagez-vous le niveau d’activité jusqu’à la fin de l’année ?

C’est très difficile à dire. Nous assistons aujourd’hui à un rattrapage des immatriculations. Mais reste à savoir si ce phénomène est structurel ou non. On note cependant un appétit plus fort pour le transport individuel par rapport au collectif. L’envie de consommer est bien présente et la pandémie de coronavirus a marqué un grand changement dans le comportement des consommateurs. Reste à savoir si cette évolution va se poursuivre dans les semaines qui viennent, où si la peur des plans de licenciements va entraîner une prudence des clients dans leurs actes d’achat.

Vous évoquez une baisse des stocks présentés par les professionnels sur votre plateforme Vivacar. Comment se sont comportés les clients pendant et après le confinement avec le digital ?

Nous restons à un niveau très élevé de fréquentation sur la plateforme. Mais il y aura un avant et un après Covid pour Vivacar. Notre trafic est très important (sans achat de mots-clés) et le taux de conversion est également excellent. Nous avons enregistré 30 % de leads supplémentaires pour le même nombre de visites.

Le taux de recours au financement a-t-il augmenté ?

Absolument. Nous avons enregistré une hausse de 30 % de nos dossiers et nous aurions pu faire plus si tout les véhicules avaient pu être livrés. Mais si la tendance est bonne, au final, l’année sera quand même mauvaise car nous ne pourrons compenser totalement la période de confinement. En revanche, nous pensons avoir pris des parts de marché aux captives. C’est l’avantage d’avoir mis en place une organisation flexible et souple avec des petites agences plutôt que de grands plateaux d’acceptation avec une forte organisation digitale.

Nous proposons d’ailleurs des parcours digitaux complets pour aider les professionnels mais il est certain que sur le terrain, cette transformation doit s‘accélérer, en dédiant par exemple une partie des forces commerciales existantes à ce canal.