GPS : le marché se segmente
...2006, 11,4 millions de systèmes de navigation ont été vendus en Europe, dont 9,7 millions de PND. En 2007, les estimations tablent sur 20,2 millions de modèles avec 17 millions de PND. Le marché du GPS ne cesse de s'accroître en termes de marques et de produits. Pour suivre ce développement, les sociétés de cartographie, Tele Atlas et Navteq, doivent adapter et faire évoluer leurs contenus. Ainsi, ils étendent leur couverture géographie en fonction des sollicitations des clients. "Il y a de fortes demandes pour la Chine, explique Stéphane Lagresle du service marketing de Tele Atlas, on travaille d'arrache-pied pour couvrir tout le territoire. On possède aujourd'hui les données d'environ 3 000 villes."
Garder les données à jour
L'autre difficulté est de maintenir la qualité de ces informations. Tout changement sur la route - comme la création d'un rond-point, la mise en place d'un sens interdit ou juste un changement de sens de circulation - doit être intégré le plus rapidement possible. Les cartographes sont informés soit par les administrations soit par la presse locale. Les usagers peuvent aussi signaler des erreurs de données. En complément, des équipes vont régulièrement sur le terrain vérifier l'exactitude des informations.
Cette année, la grande nouveauté est le développement massif des smartphones. La fonction navigation sur un mobile n'est pas nouvelle, Orange propose une offre depuis 3 ans. Mais l'essor des ventes ne date que de cette année. Selon une étude Frost & Sullivan menée en 2006, 63 % des européens souhaitent qu'un système de navigation possède un usage piéton. Pour répondre à ces attentes, les cartographes doivent adapter leurs données. "Calculer un itinéraire quand on est piéton ou en voiture ne requiert pas les mêmes informations", déclare David Assouline, responsable marketing pour Navteq. "Il faut prendre en compte les routes piétonnes, les parcs, les escaliers ou encore les ascenseurs."
Concrètement, cela signifie un retour sur le terrain pour les équipes pour relever davantage d'éléments et ainsi compléter les cartes. Les piétons sont beaucoup plus demandeurs que les automobilistes de points d'intérêts, POI, comme des restaurants, des transports en commun, des musées ou des parcs. Toute une série de services payants se développent pour les smartphones autour de ces POI. Les ingénieurs ont aussi modifié l'approche graphique.
Ainsi, la 3D s'invite dans les systèmes de navigation, notamment pour symboliser les grands monuments. Il est plus facile pour un piéton de se repérer en 3D qu'en 2D. Par ailleurs, pour calculer un itinéraire piéton, le système doit être plus précis que pour une voiture.
"L'arrivée de nouveaux terminaux n'entraîne pas une cannibalisation entre des produits, estime David Assouline. Les utilisateurs ne sont pas les mêmes et n'attendent pas la même chose de leur système de navigation selon que ce soit un GPS embarqué, un PND ou un mobile."
Ainsi, l'utilisateur d'un système embarqué veut que son GPS l'amène d'un point A à un point B. Le piéton veut que le système le guide mais aussi lui donne des informations sur son environnement, comme la position du distributeur de billets le plus proche. Seules les ventes de PDA sont en recul, cannibalisées par celles des PND. La navigation pour un PDA représente plus un accessoire qu'une réelle option. De plus, leur écran étant de la même taille que les PND, les clients ont préféré choisir un système de navigation à part entière.
Des informations spéciales poids lourds
Les cartographes développent aussi d'autres offres réservées à des catégories d'utilisateurs spécifiques. Par exemple, Navteq propose aux véhicules de transports une cartographie prenant en compte les hauteurs de ponts, les largeurs de voie ou les poids maximums ou maxima autorisés. Des POI spécifiques, comme l'emplacement des pompes à carburants haut débit ou encore les relais routiers, sont aussi ajoutés.
Tele Atlas lancera d'ici la fin de l'année une offre similaire. Le marché du GPS devrait donc continuer de s'étendre et devenir de plus en plus populaire, particulièrement avec l'arrivée des smartphones. Pour Stéphane Lagresle, "le GPS va devenir un véritable objet commun, presque indispensable à l'image du téléphone portable. Les utilisateurs vont vouloir se géolocaliser tout le temps, qu'ils soient piétons, automobilistes ou cyclistes."
Photo : Avec l'apparition de la 3D, les équipes de cartographes ont dû retourner sur le terrain pour relever de nouvelles données.
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