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Get in Here

Publié le 15 juin 2015

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Objet de toutes les convoitises, Here déchaîne les passions des plus grands groupes de la planète. La filiale du groupe Nokia, mise en vente depuis quelques semaines, va devoir choisir sa destinée.
L’enjeu de cette bataille industrielle est de se doter des moyens de s’affranchir des services similaires proposés par Google Maps.

Il n’y a pas de décompte officiel. Les spéculations vont donc bon train à tous les niveaux. Mais, à en croire les différentes informations publiées par les médias du monde entier, Here, la filiale de Nokia, attise les appétits. De fait, une douzaine de dossiers de candidature au poste de repreneur des activités de l’ex-Navteq s’amasseraient sur le bureau du groupe suédois. Une promesse a été faite, celle de prendre une décision rapide. Mais de toute évidence, Nokia procédera en deux tours pour sélectionner la meilleure offre.

A l’échelle mondiale, Here présente de nombreux intérêts. Et pour cause, rares sont les entreprises à réunir les expertises de cartographie et de logiciel de navigation. A l’aube d’une révolution automobile, entre la connectivité et l’automatisation de la conduite, la valeur de Here explose aux yeux des constructeurs, bien sûr des concurrents directs, des nouveaux acteurs de la mobilité et, comme souvent maintenant, des géants de l’Internet toujours prompts à se poser en (dés)intermédiaires.

Baidu, discret mais omniprésent

Nokia a fixé l’ouverture des enchères à 2,1 milliards d’euros. Un montant qui ne manque pas de laisser perplexe puisque, en 2007, Nokia avait cassé la tirelire, dépensant 5,7 milliards d’euros pour acquérir Navteq et entamer une période de huit années d’investissements dans la conception d’une plate-forme servicielle de très bonne facture.

Le premier à avoir levé la main est un groupe allemand composé d’Audi AG, BMW AG et Daimler AG. Le montant proposé n’a pas été communiqué, mais une telle association témoigne de l’enjeu. Le trio Premium allemand aurait reçu le soutien de Baidu, le Google chinois, qui assurerait un rôle minoritaire dans l’actionnariat. Ce même Baidu qui attaque par un autre canal. En association avec le fonds Apax Partners, il finance le dossier d’Uber, qui a annoncé une offre de 3 milliards. L’intérêt pour ce dernier est de consolider un investissement réalisé en mars dernier, avec la prise de possession du cartographe californien DeCarta, et qui nécessite une surcouche logicielle pour enfin s’affranchir.

Microsoft veut sa part

Quelques opportunistes fonds d’investissement songeraient à prendre position, tout comme Facebook. Mais les experts attendent davantage le mot de Microsoft. Client historique de Here et en phase de redémarrage de son activité de téléphone mobile – notamment sur des bases technologiques Nokia –, le groupe de Redmond voudrait, selon toute vraisemblance, intégrer l’actionnariat, ne serait-ce qu’à un niveau minoritaire.

Les enchères pourraient cependant prendre un nouveau tournant, et les chiffres s’envoler. Un autre groupe constitué de Tencent, NavInfo et EQT Partners aurait, en effet, surenchéri en annonçant être prêt à débourser 4 milliards de dollars pour obtenir la technologie de Here. L’adjudication pourrait être l’une des plus attendues de l’été.
 

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