Garac : Prime à l’audace
...l'initiative des organismes patronaux comme le rappelle son président, Jean-Pierre Trenti, le Garac forme des jeunes aux métiers de l'automobile. A tous les métiers de l'automobile, de la moto et du VI. Les raisons de sa pérennité sont sans doute nombreuses mais reposent sur deux fondamentaux : le premier consiste à faciliter les ponts entre les formations de façon à ce qu'un jeune puisse poursuivre son cursus le plus loin possible ou dans une branche qui lui plaît davantage. Ce qui signifie que toutes les voies de réussite lui sont ouvertes. Le second repose sur un nécessaire respect des règles qu'elles s'appliquent à l'intérieur ou à l'extérieur de l'établissement. Ce qui se traduit par "un taux d'insertion professionnelle des élèves et des apprentis du Garac proche des 100 % pour ceux qui restent dans l'automobile" rappelle Armand Carillo, directeur général de l'école. C'est pourquoi, lorsque le sous-préfet d'Argenteuil, Madame Aimée Dubos demande que soit créée une nouvelle classe préparatoire à l'apprentissage, le Garac est le seul établissement à relever le gant. D'abord, parce qu'une CPA fonctionne déjà depuis 15 ans, d'autre part, parce que l'école peut difficilement s'affranchir de sa commune avec laquelle elle est intrinsèquement liée.
Six mois après…
Six mois après, un ministre, Madame Vautrin, ministre déléguée à la cohésion sociale et de la parité vient au Garac pour dresser, avec les différents acteurs, le bilan d'une expérience délicate : former des jeunes d'une quinzaine d'années, jusque là "écartés" de la vie scolaire, sans doute déçus, parfois méfiants, toujours en quête de quelque chose auquel le système éducatif traditionnel n'a pas donné suite. Comme ne manque pas de le souligner le député-maire : il fallait donner des réponses à des jeunes sortis du circuit scolaire, leur donner une chance. (…) Je me félicite que la greffe ait bien pris et espère qu'ils iront jusqu'au bout". Aujourd'hui, seul un élève a dû quitter l'établissement pour raisons comportementales, quant aux moyennes scolaires des deux groupes, elles sont honorables, 11,35 pour l'un et 13,23 pour l'autre. La perspective, c'est d'abord le CAP, Certificat d'Aptitude Professionnelle soit mécanique auto, soit carrosserie, soit vendeur-magasinier. Quand on sait les demandes des employeurs dans ces secteurs, les débouchés sont certains. Le tout est de tenir. Progressivement, l'intégration se fait, les rapports avec les maîtres de stages s'avèrent très encourageants, comme si la fatalité était un mot désormais à bannir. L'introduction de Madame la Ministre a été éloquente à ce sujet : "Je voudrais dire aux jeunes qu'ils ne mesurent pas la fierté du président du Garac ; avant tout, il croit en vous, en la possibilité que l'on a de vous aider à trouver un métier, à trouver une voie. (…) Le système de formation doit apporter plusieurs entrées et il est nécessaire de relancer un mode de formation qui a fait ses preuves, l'apprentissage (…). La pédagogie de l'alternance est pleine d'avenir, elle est le lien absolu entre le jeune et l'entreprise, du CAP à l'ingénieur elle donne la possibilité d'aller beaucoup plus loin". Et d'ajouter que le Garac avait su répondre à ce défi en apportant "la compétence sociale" qui va au-delà de la formation professionnelle et apprend comment se comporter. L'idée simple de l'intégration.
Hervé Daigueperce
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