Fullcar : "Nous tirons aussi profit des choix stratégiques"

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Vous mettez à l'honneur votre relation avec Auto/Train. Après avoir multiplié les lancements de services, dans quelle phase se trouve Fullcar Services ?

YVES CADIO. Nous sommes satisfaits de la situation actuelle car nous évoluons sur un marché de la livraison sur site en fort développement. Nous tirons aussi profit des choix stratégiques que nous avons faits, notamment de nous orienter sur le convoyage, un métier qui n'était encore récemment pas perçu à sa juste valeur.

JA. Quelles sont les clés du succès ?

YC. Il y a trois points majeurs, à commencer par la digitalisation du service, soit notre site e-Convoyage, qui s'enrichit encore de fonctionnalités. Ensuite, il importe de proposer des solutions de transports multimodales, dont le partenariat exclusif avec Auto/Train, dupliqué dans le monde du camion, est un parfait exemple. Enfin, il importe de fournir des services à valeur ajoutée aux concessionnaires, domaine dans lequel nous étudions des pistes.

JA. A quoi pensez-vous ?

YC. Nous voulons aller plus loin en mettant en place un service de rapatriement direct. Il s'agit de minimiser le délai d'acheminement vers les parcs de stockage des loueurs d'un véhicule en retour de LLD. Cela implique que les loueurs délaissent la solution traditionnelle de transport routier pour migrer vers le ferroviaire, plus rapide en logistique. Nous avons l'accord de certains loueurs, il ne reste qu'à définir le schéma. Nous espérons aboutir à des mises en œuvre d'ici le mois de juin.

JA. Quels sont les chiffres d'e-Convoyage ?

YC. Nous savons que plus de 90% de nos clients éligibles utilisent le service de commande de convoyage en ligne. Nous allons ajouter des spécificités pour répondre aux besoins singuliers des quelques clients restants.

JA. En mars dernier, vous avez lancé Fleet Mobility, pouvez-vous nous éclairer sur ce service ?

YC. Fullcar Services fournit du convoyage en aval et en amont. Nous disposons aussi de solutions de stockage. Cependant, nous avons noté que les flottes manquaient de prestataires de service pour gérer les réaffectations de véhicules au sein d'une entreprise. Selon les loueurs, cela concerne environ 10% des véhicules au cours de leur vie. Avec Fleet Mobility, nous assurons l'expertise et la remise en état entre deux collaborateurs propriétaires.

JA. Quels autres besoins avez-vous identifiés au sein des flottes ?

YC. Au contact des gestionnaires, nous avons compris qu'il leur fallait un prestataire capable de relever l'état des véhicules de manière permanente. Il ne s'agit pas forcément de mécanique, mais des coûts de petites réparations que l'entreprise peut budgétiser au mieux. Nous sommes également sollicités par les entreprises d'autopartage. Ubeeqo, Zipcar et autre AlphaCity ont besoin de Fullcar Services pour entretenir, nettoyer, dépanner, voire faire rouler des véhicules qui en ont besoin. Cette demande est relativement récente, mais concrète, ce qui nous laisse croire en un fort potentiel.

JA. Retour en arrière, vous dites que la livraison sur site a le vent en poupe, qui consomme ce type de service ?

YC. Pour le moment, ce sont majoritairement les professionnels. Ils veulent recevoir leur véhicule de location en LLD directement au lieu de travail. Les particuliers ne l'utilisent que très peu, par manque de connaissance et parce que les marques font parfois un complexe d'infériorité, imaginant le convoyage et la conciergerie comme une prérogative du Premium.

JA. N'est-ce pas le cas, au regard des coûts ?

YC. Un jockey se facture environ 60€ par intervention. Or, les clients qui n'ont pas le temps de se rendre à l'atelier risque plus en détérioration des pièces du véhicule. Je pense qu'il est possible de budgétiser le coût dans un contrat d'entretien. Ce que nous venons de réaliser avec un assisteur et une marque haut de gamme. Les constructeurs craignent en revanche que cela éloigne le client du point de vente s'il envoie quelqu'un à sa place, d'autant que cela complique la signature de l'OR.