Ferrari bis

...marquait le retour de la Formule 1 sur le continent européen, Kimi Räikkönen n'a pas fait de détail. En tête de la course de bout en bout, le champion du monde en titre s'est imposé devant son équipier Massa, offrant à la Scuderia son deuxième doublé d'affilée après celui obtenu à Bahreïn. Un doublé qui permet à Ferrari de reprendre le pouvoir chez les "Constructeurs", au détriment de BMW. En plus, les Rouges semblaient en avoir encore sous le pied. "Si nous avions voulu, nous aurions pu aller plus vite, confiait le vainqueur. Mais cela ne sert à rien si vous n'en avez pas besoin". Troisième à 4''187, Lewis Hamilton n'a pu que limiter les dégâts pour son propre compte (il concède désormais 9 points de retard sur Räikkönen) et pour celui d'une écurie McLaren-Mercedes secouée après la terrible sortie de route d'Heikki Kovalainen dans le 21e tour. Victime d'une casse soudaine de la jante (problème qui se distingue nettement lors de la retransmission TV) entraînant l'éclatement du pneu avant-gauche, le finlandais alors leader de la course au jeu des ravitaillements, tire tout droit dans les pneus dans le virage n°9, un long droite abordé à près de 250 km/h…

Indéniablement, la R 28 a fait montre d'un niveau de performance supérieur

Après une dizaine de minutes d'appréhension, le temps de le sortir de sa monoplace encastrée dans les pneus, Kovalainen fit signe qu'il était conscient en levant le pouce depuis la civière qui le transportait au centre médical du circuit. Dans un communiqué diffusé dans la soirée, Ron Dennis précisait que son pilote allait passer la nuit en observation. "Il n'a pas de fractures et les scanners n'ont pas décelé de blessure au niveau de la tête. Il devrait obtenir le feu vert de la FIA après examen médical pour courir en Turquie (le 11 mai prochain, NDLR)".

Autre image forte de ce Grand Prix d'Espagne, mais en rien comparable, l'abandon de Fernando Alonso en raison d'une casse moteur de sa R 28. Pour l'espagnol, porté par son public, la fête aura duré 35 tours. Auteur d'un fantastique 2e temps (à 9/100e de la pole de Räikkönen, certes en lien avec une stratégie "essence" Weight Watchers), l'espagnol pouvait nourrir quelques espoirs. Non pas encore d'obtenir un podium, mais au moins de marquer de précieux points. Finalement, il quitte le circuit de Barcelone avec des sentiments mitigés. "En dépit de notre problème moteur, la voiture était vraiment compétitive, dans le rythme des Ferrari et des BMW, souligne-t-il. Notre niveau de performance ce week-end était une belle surprise pour moi et le reste de l'équipe. Nous pouvons donc maintenant espérer disputer de belles courses dans les semaines à venir". A l'origine du regain de forme des Renault, un nouveau capot moteur (fort peu esthétique) semblable à celui des Red Bull, en mesure de diviser le flux d'air pour redonner plus d'appui sur les deux demi-trains arrière. En outre, l'équipe s'est attachée à augmenter le grip mécanique, par le biais d'évolutions au niveau des suspensions.

Photo : Sur la plus haute marche du podium de Barcelone, Kimi Räikkönen est entouré de Felipe Massa, Aldo Costa et de Lewis Hamilton. Et un 2e doublé Ferrari, un !