“Fédérer les acteurs de la filière”
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Les dépanneurs ont des difficultés, les assisteurs sont montrés du doigt ?
YVON PETTINI. Pour satisfaire leurs clients, les assureurs et leurs sociétés d’assistance demandent de gros sacrifices aux dépanneurs, avec l’attribution de missions en contrepartie. L’équipement doit remplir des conditions destinées en premier lieu à l’image : un âge réduit, un équipement qui convient à tous les modèles, y compris les véhicules électriques pour lesquels il faut de toute manière une formation spécifique. Les locaux doivent remplir des conditions particulières. Certains dépanneurs faussent le jeu en ne les appliquant que sur un site avec de multiples sites annexes. C’est déjà pénalisant, et s’y ajoutent des rémunérations trop basses pour tenir des prestations de qualité.
JA. Est-ce que cela impacte le personnel ?
YP. Le personnel doit satisfaire à de nombreux critères : outre la disponibilité pour intervenir 24 heures sur 24, le dépanneur est un chauffeur poids lourds, il connaît la mécanique pour faire des dépannages sur place. Il faut maintenant qu’il se mette à l’informatique pour traiter des documents multiples et des véhicules sophistiqués. Comment les entreprises peuvent-elles rémunérer ces spécialistes au juste prix ? Avec leurs permis poids lourds, les chauffeurs préfèrent souvent travailler avec des horaires réguliers sur la seule activité transport.
JA. Comment faut-il voir le dépannage poids lourds ?
YP. Le dépannage des poids lourds est une activité qui permet de dégager des marges correctes, malgré les très forts investissements en matériel et en moyens humains. Les camions représentent plusieurs centaines de milliers d’euros et le personnel doit traiter des cas particuliers à chaque fois. Mais les transporteurs ont une rentabilité à préserver, une marchandise sous leur responsabilité. Ce sont des commerçants, et il y a une relation directe entre nous et eux. On s’affranchit de la tutelle des sociétés d’assistance que la difficulté n’intéresse pas. Les services publics tiennent également à libérer la chaussée le plus rapidement possible. Et puis, on fait encore payer le dépannage des poids lourds dès le service rempli, ce qui est loin d’être le cas dans le VL.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.