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Everlog, sans peur et sans complexe

Publié le 27 mars 2009

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Ce n'est pas un secret, le monde de l'édition de logiciels connaît une forte tendance à la concentration. Pourtant, il semble rester de la place pour des entrepreneurs ambitieux. Nouvel entrant ou presque, Everlog développe...
Ce n'est pas un secret, le monde de l'édition de logiciels connaît une forte tendance à la concentration. Pourtant, il semble rester de la place pour des entrepreneurs ambitieux. Nouvel entrant ou presque, Everlog développe...

...sans complexe son affaire et vient jouer dans la cour des "grands".

"Les grands ne nous regardent pas encore, mais ils savent désormais que l'on existe". Everlog, c'est le Petit Poucet du monde des éditeurs et Christophe Lahitte, le cofondateur de l'entreprise, tient un discours empreint de modestie. Pourtant, il y a plus de 10 ans maintenant que son associé Eric Thébault et lui, ont été les précurseurs d'une solution DMS fonctionnant sous Windows. Un logiciel baptisé WinCar, et lui, destiné aux petites et moyennes concessions.

La modestie, Everlog la cultive également dans sa philosophie et son approche du marché. "Nous ne faisons pas de hardware, cite à titre d'exemple Christophe Lahitte, ainsi nous conservons une taille humaine avec 40 salariés, quand nos confrères gèrent 90 employés". Aussi, le codirecteur, qui a la charge de l'aspect commercial, s'est fixé pour limite de n'opérer que sur zone restreinte, puisqu'il ne sort pas des frontières hexagonales.

Il y a dix ans donc, la société bordelaise a élaboré son propre logiciel, choisissant d'intégrer la solution de Sage pour les modules de comptabilité et de gestion financière. Un produit qui a depuis évolué et qui est commercialisé sous l'appellation Wincar Plus.

Stratégie du Cheval de Troie

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Select'Up : La CRM en conquête

En marge de son activité pour Everlog, Christophe Lahitte s'est personnellement investi dans une société d'édition d'outils CRM, Select'Up. Il s'agit d'un modèle 100 % Web, pensé pour l'automobile, ne nécessitant aucune installation chez les distributeurs et aucun engagement de durée. Innovant, puisqu'il est le seul à être compatible avec tous les DMS du marché "sans exception", l'outil semble séduire les investisseurs. Pour sûr, 117 groupes de distribution français, dont 20 % des 100 plus grands, ont contracté la solution de Select'Up, parmi lesquels on retrouve pêle-mêle des noms tels que Lain, Maurin, Rouyer, Marani, Sitterlé, Meny, Pigeon, Sipa, et même RRG à Bordeaux, Toulouse et Angoulême. A noter que, depuis la mi-février, Select'Up a été choisi par un constructeur japonais pour équiper 100 % de son réseau.

L'ascension de Wincar est assez remarquable. Aujourd'hui, Christophe Lahitte se targue d'être référencé chez les plus grandes marques automobiles. Et même si les procédures d'agrément n'ont pas toujours été facilitées, il est parvenu à séduire et conquérir des parts de marché. "Nous couvrons 60 % du réseau Toyota, annonce le responsable. Nous sommes reconnus par le groupement des concessionnaires mais pas par le constructeur", précise Christophe Lahitte. Ce qui ne l'empêche pas d'apporter ses services à des groupes de poids comme Toys Motors ou d'entamer des négociations avec Sivam.

Mais par principe, Wincar doit reconnaître ses limites face à la concurrence dont l'envergure est internationale. Everlog s'est donc porté acquéreur de la licence Filacks Plus. "Il s'agit d'un concept de produits paneuropéens distribués par des sociétés locales, explique l'entrepreneur, nous sommes les commerciaux exclusifs pour la France". En effet, Filacks Plus est, par ailleurs, présent dans les concessions italiennes, suisses, autrichiennes et allemandes.

Alors détenteur d'une solution DMS dédiée aux moyennes et grosses affaires, Everlog a pu se lancer à la conquête de marché comme Fiat. "En 18 mois, nous avons conquis une quinzaine de sites dont ceux des groupes Sipa et Neubauer", rappellent les dirigeants.

Pour parvenir à ses fins, Everlog a choisi une stratégie éprouvée, celle du Cheval de Troie. "Nous voulons conquérir les groupements pour séduire ensuite les constructeurs", exposent-ils. Et la démarche devrait se poursuivre : "Notre expérience avec Fiat nous pousse à vouloir réitérer auprès de Citroën, avance avec prudence Christophe Lahitte. Notre solution a été certifiée en Allemagne, elle a donc légitimité à être importée en France", argumente-t-il. Problème : le constructeur n'est pas officiellement en phase d'homologation.

"Un modèle fait de pragmatisme"

+ 22 % en 2007, + 16 % à fin 2008, + 5 % en 2009, la courbe de croissance d'Everlog témoigne de la bonne santé de la société, mais surtout de la pertinence de l'offre. "En février, nous avons enregistré + 7 % de commandes", révèle le directeur commercial. Ses parts de marché, il dit les prendre à ADP et Reynolds & Reynolds auprès des concessions, son unique cible. "Nous sommes les derniers arrivés, les plus petits, répète-t-il, les grands acteurs vivent sur leurs acquis et perdent de fait leur dynamisme". Le message est clair : Everlog vient jouer les trouble-fête. A en croire son expérience du terrain, les majors du monde de l'édition n'assureraient pas une qualité de service satisfaisante. Un fait que l'on pourrait imputer à une mécanique trop lourde, mais aussi à une mauvaise préconisation. Et Christophe Lahitte d'expliquer : "Les distributeurs sont multimarques et veulent un outil unique. Ce que les leaders du secteur promettent, mais peinent à développer par manque de connaissance. Jamais personne ne pourra être compatible toutes marques car aucun opérateur ne peut prétendre entrer chez tous les constructeurs, il faut un modèle fait de pragmatisme". De ce fait, conformément à sa théorie, Everlog recommande à leurs clients une facturation, une CRM et un outil décisionnel bien distincts les uns des autres, auxquels il s'adapte pour centraliser l'information. Ainsi, Serge Ruiz, patron du groupe Sipa, aurait deux DMS, une signée Datafirst (Volvo et Opel) et une Filacks Plus (Fiat et Citroën), avec un outil de concentration en back-office pour la holding.

En 2009, le développement des ventes pourrait souffrir quelque peu, les cogérants le reconnaissent. "Le marché est frileux, remarque le responsable commercial. Il y a des projets chez les entreprises mal équipées car elles sont sensibles à l'apport d'outils capables de mesurer leur activité, mais il n'y a plus d'achat impulsif, et la réflexion peut désormais prendre 1 an, contre 3 mois jusqu'alors". D'autant que son confrère et néanmoins concurrent Patrick Lautard, de Micrauto, l'un des seuls à admettre regarder attentivement du côté de Bordeaux, annonce préparer une contre-attaque sur le marché des concessions Porsche, qu'Everlog couvre déjà à 80 %. La bataille est amorcée…

Photo : Christophe Lahitte, codirecteur d'Everlog.

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