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Entretien : Catherine Rajalu, directeur de la communication au Garac

Publié le 6 juin 2008

Par Sarah Motro
4 min de lecture
"Nos élèves restent lucides sur la réalité du monde du travail"Au Garac comme ailleurs, les élèves sont naturellement ambitieux. Mais selon la directrice de la communication, ils ont aussi conscience de la réalité du marché et des attentes des employeurs....
"Nos élèves restent lucides sur la réalité du monde du travail"Au Garac comme ailleurs, les élèves sont naturellement ambitieux. Mais selon la directrice de la communication, ils ont aussi conscience de la réalité du marché et des attentes des employeurs....

...Journal de l'Automobile. Plus de 90 % des sondés disent avoir choisi la formation automobile par passion, fini le choix par défaut ?
Catherine Rajalu. Ce chiffre est effectivement contradictoire avec les études menées au niveau national. Les jeunes placent souvent l'automobile en avant-dernière position des filières dans lesquelles ils souhaiteraient s'engager. On pourrait croire de fait que les élèves qui s'engagent dans cette voie le font par défaut, mais ce n'est pas le cas. Ils sont tous passionnés. Et poutant, 52 % des élèves formés dans la filière travaillent ensuite dans d'autres secteurs une fois diplômés : Qu'est-ce qui les a fait changer d'avis ? La formation ? Le métier ?… Au Garac en tous les cas, nous n'observons pas ce phénomène : 80 % de nos anciens élèves sont aujourd'hui en poste dans les métiers de l'automobile.

FOCUS

Une filière ingénieur au Garac

  • Le Garac attend la décision de la Commission des Titres d'ingénieurs pour ouvrir à la rentrée prochaine et en partenariat avec le Cnam et l'Anfa une filière de formation d'ingénieurs en maintenance automobile sur 3 ans. La première promotion devrait accueillir environ 15 élèves. Des jeunes ingénieurs qui seront amenés à travailler dans les groupes de distribution ou dans les plus grands sites de l'Hexagone avant une éventuelle évolution vers des postes de direction de concession ou de responsable après-vente. L'avis de la Commission est attendu courant juin.
  • JA. Dans notre échantillon, 75 % des jeunes souhaitent atteindre les niveaux Bac Pro ou BTS. Pourtant en France, 70 % des élèves sortent de formation avec seulement un BEP ou un CAP en poche…
    cr. Le Garac et ses élèves ont pris conscience du niveau à atteindre pour faire face aux nouveaux défis technologiques des métiers de l'automobile. Nous avons 30 % de nos effectifs en Bac Pro et 30 % en BTS. Ce n'est pas avec un BEP ou un CAP qu'ils pourront remplir pleinement leur mission et évoluer rapidement. Nous avons toujours des offres pour ces niveaux de formation mais elles sont bien moins importantes qu'il y a quelques années. En revanche, nous recevons de plus en plus d'offres d'emploi pour les Bac Pro et BTS. Avec de tels niveaux de qualification, nos techniciens se dotent d'une bonne culture générale et maîtrisent très correctement les innovations technologiques. En plus, cela leur permet d'être beaucoup plus à l'aise dans la relation avec le client qui est devenue prépondérante pour les employeurs. Au Garac, nous incitons donc les jeunes à obtenir des qualifications toujours plus élevées : l'ouverture d'un diplôme d'ingénieur en maintenance à la rentrée prochaine, va dans ce sens (voir Focus). De plus, les jeunes eux-mêmes veulent poursuivre leurs études après la formation. Les 3/4 de nos apprentis sont dans ce cas de figure.

    JA. Selon notre sondage, 20 % des jeunes voudraient travailler pour un constructeur automobile, vos élèves y parviennent-ils ?
    cr. Seuls les BTS ont une chance d'avoir un jour un poste chez un constructeur. Ce souhait révèle peut-être un besoin de sécurité, de rythme de travail mois stressant et l'attrait d'une rémunération les deux premières années, plus importante. Mais nos élèves restent lucides sur la réalité du monde du travail et beaucoup connaissent l'intérêt de travailler dans les PME. Dans votre sondage, ils sont 74 % à vouloir travailler pour un garage ou une concession ce qui correspond parfaitement à leur formation. Par contre, le rêve par rapport aux constructeurs ne correspond pas aux parts de marché des marques en France, à l'image d'Audi qui est plébiscitée à 21 % ! Malheureusement, les marques françaises sont en retrait, alors que c'est en majorité là où travailleront nos jeunes ! Et je ne suis pas surprise que peu d'élèves seulement aient coché une enseigne de centre-auto ou de réparation, car ils estiment souvent que ce n'est pas assez technique pour eux.

    JA. Les élèves en formation au Garac ont-ils des propositions de la part des employeurs ?
    cr. Les résultats généraux du sondage ne correspondent pas tout à fait à la réalité du Garac. Quand 20 % des Bac Pro disent avoir des propositions dans votre sondage, nous en avons 61 % au Garac pour ce même niveau de qualification. De toutes façons, le nombre de propositions en cours de formation n'est pas affolant parce qu'il y a toujours pléthore d'emplois pour les diplômés.

    Photo: "Au Garac, nous incitons les jeunes à obtenir des qualifications toujours plus élevées", assure Catherine Rajalu.

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