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Entretien avec Guillaume Rosenwald, directeur des assurances dommages de la Macif : "Nous approchons de notre objectif de 60 % de taux d'orientation"

Publié le 23 février 2007

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Face à la courbe de croissance de certains assureurs, la Macif n'a plus le privilège du gigantisme. Dans ce contexte de plus en plus concurrentiel, Guillaume Rosenwald revient brièvement sur le bilan 2006 de la mutuelle et donne un avis souvent tranché sur les questions qui animent actuellement...
Face à la courbe de croissance de certains assureurs, la Macif n'a plus le privilège du gigantisme. Dans ce contexte de plus en plus concurrentiel, Guillaume Rosenwald revient brièvement sur le bilan 2006 de la mutuelle et donne un avis souvent tranché sur les questions qui animent actuellement...

...le marché.


Journal de l'Automobile. Les résultats du dernier baromètre Axa portant sur les comportements au volant se révèlent plutôt négatifs : avez-vous aussi le sentiment que la situation se dégrade de nouveau ?
Guillaume Rosenwald. J'ai effectivement eu connaissance de ces résultats et force est de reconnaître qu'ils ne sont pas des plus engageants. Toutefois, je ne peux ni les corroborer ni les infirmer. D'une part, parce que nous ne disposons pas de résultats récents au sein de la Macif pour l'automobile et d'autre part, parce que notre taux de fréquence de sinistre ne s'est pas dégradé en 2006.


JA. Sous un angle plus précis, quel bilan tirez-vous de l'exercice 2006 et êtes-vous notamment parvenu à mieux contrôler votre taux de véhicules irréparables qu'en 2005 ?
GR. Nous affichons une stabilité de notre taux de véhicules irréparables. C'est un élément positif même si nous devons désormais le réduire. Par ailleurs, le bilan est positif, avec une évolution du coût moyen de sinistre raisonnable. Nous comptons donc continuer sur notre lancée, en favorisant toujours plus le travail sur le terrain et le dialogue avec nos réparateurs agréés. Nous privilégions une démarche qualitative, en prônant la juste réparation plutôt que le remplacement systématique.


JA. Au niveau du taux d'orientation vers vos réparateurs agréés, avez-vous enregistré les progrès que vous attendiez ?
GR. A la base, nous laissons notre sociétaire libre de son choix, il est important de le rappeler. Cependant, nous cherchons naturellement à orienter le plus possible nos sociétaires vers les réparateurs que nous avons agréés. Dans cette optique, nous avons déployé en 2006 un nouvel outil d'orientation dont les premiers effets ont été immédiats. Nous approchons désormais de notre objectif de 60 % d'orientation.


JA. Lors de la dernière journée d'information SRA, vous stigmatisiez avec force un dysfonctionnement majeur du marché "bris de glace", pouvez-vous être plus explicite ?
GR. Au niveau de la Macif, l'objectif pour 2007-2008 est clairement de reprendre la main par rapport à l'orientation de nos sociétaires sur le dossier bris de glace. Par le passé, nous avons laissé faire




FOCUS

En chiffres


  •  Nombre de véhicules en portefeuille :
    5 450 000

  •  Part de l'assurance auto dans le CA du groupe :
    environ 40 %

  •  Nombre de sinistres gérés :
    environ 700 000 par an

  •  Nombre de vols enregistrés :
    environ 60 000 par an

  •  Nombre de réparateurs agréés :
    environ 4 000

  •  Taux d'orientation vers réparateurs agréés Macif :
    + de 55 %
  • certaines choses et les spécialistes du bris de glace ont pu aisément occuper le terrain, notamment avec l'ouverture automatique du sinistre. Un acteur a su acquérir une part de marché très importante… Pourtant, Carglass n'est pas forcément la meilleure solution pour le remplacement du vitrage. Il y a notamment des offres très pertinentes chez des concessionnaires. Bref, c'est surtout une question d'équilibre. Nous ne cherchons pas à nuire à Carglass. D'ailleurs, nous travaillons avec eux, mais après avoir renégocié les tarifs qu'ils appliquent à nos sociétaires. C'est un marché qui doit encore évoluer fortement.


    JA. A propos d'un autre sujet d'envergure, vous disiez récemment dans nos colonnes : "La question de la traçabilité des pièces nous inquiète". Est-ce toujours le cas ?
    GR. Oui, la traçabilité de la pièce reste pour nous un motif d'inquiétude. D'autant plus que rien ne bouge au niveau européen. C'est d'ailleurs l'un des grands sujets de réflexion et d'étude que nous avons programmé en 2007 par le biais de SRA. J'évoque volontairement le SRA car la Macif passera par ce canal pour traiter ce dossier. Il n'y a pas d'intérêt à jouer une hypothétique carte en solo alors qu'il est possible de travailler au nom d'une profession.


    JA. Dans une perspective similaire, qu'attendez-vous du nouvel élan susceptible d'animer la Cintra et donc, de vous rapprocher d'un échange plus constructif avec les réparateurs ?
    GR. C'est très intéressant de constater que les discussions peuvent reprendre après quelques moments délicats. Elles reprennent sous un angle d'autant plus positif que l'aspect économique sera désormais pris en considération, comme en témoignent les travaux en cours sur l'estimation du prix de revient de la main d'œuvre. A terme, j'estime que la Cintra peut être un précieux outil de transparence, avec un dialogue sain, mais aussi des travaux très prosaïques.


    JA. Vous évoquez les réparateurs et la profession : préconisez-vous à vos réparateurs agréés de souscrire au label Eurogarant ?
    GR. Pour l'heure, nous ne le préconisons pas à nos réparateurs agréés. Nous avons bien étudié le dossier, mais nous sommes parvenus à la conclusion que cela n'apportait pas beaucoup, en l'état, à notre cahier des charges Macif.


    Propos recueillis
    par Alexandre Guillet

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