S'abonner
Services

EMC : "Une croissance du volume de données de l'ordre de 60 à 70%"

Publié le 5 octobre 2016

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Volvo finalise la mise en place de son programme de test de véhicules autonomes à Goteborg, en Suède. Partenaire technologique, EMC nous a conviés à découvrir les coulisses du projet. Jacques Boschung et Christian Hiller, vice-président au sein d'EMC, en charge respectivement de l'Europe de l'Ouest et de la France, font un point sur les activités.

 

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. EMC intervient auprès de plusieurs secteurs industriels, quel regard portez-vous sur celui de l'automobile ?

 

JACQUES BOSCHUNG. La banque, l'assurance et la santé sont des secteurs importants dans nos activités, mais l'automobile aussi. On parle d'une croissance du volume de données de l'ordre de 60 à 70%, si on se réfère à nos seuls clients, et même de 300% quand on prend l'exemple de Volvo et de sa stratégie. Il apparaît que la capture de données depuis les capteurs représente des flux grandissants et pas uniquement depuis les constructeurs, mais depuis le matériel des fournisseurs aussi, comme les caméras qui concourent à l'automatisation de la conduite.

 

JA. Comment avez-vous le sentiment d'accompagner cette industrie ?

 

CHRISTIAN HILLER. Nous nous voyons comme un acteur de l'informatique automobile, soit un domaine devenu indispensable. Il n'y a qu'à observer les publicités des constructeurs, qui désormais font la part belle à la connectivité, aux services, aux fonctions d'automatisation, et non plus au prix ou aux performances. En fait, nous sommes passés d'un statut de fournisseur d'informatique de bureau à un élément central, comme nous a positionnés Volvo, avec leur système en "data lake" (stockage de données en flux continu, NDLR). Il s'agit d'un changement majeur. Les constructeurs automobiles nous sollicitent pour élaborer une stratégie, non plus pour répondre à une problématique découlant de leur réflexion isolée.

 

JA. Vous rapportez une croissance à deux ou trois chiffres. Quel en est l'impact sur vos investissements ?

 

CH. Nous investissons massivement et le rapprochement avec Dell va nous aider à soutenir l'effort. Si les sommes sont colossales dans le registre de la sécurité, elles le sont encore davantage dans le domaine des services connectés. Il va falloir être solide.

 

JA. D'un point de vue technique, qu'avez-vous mis en place dans le programme de Volvo à Goteborg ?

 

JB. La mise en place du "data lake" constitue notre contribution majeure dans le projet de test de conduite autonome en Suède. Ils peuvent ainsi gérer le transfert de données ou encore faire de la saisie en temps réel. A titre d'exemple, à chaque crash-test, nos systèmes reçoivent un énorme paquet d'informations qui permet l'analyse et la compréhension des réactions physiques. Le lac de données est notre vision du futur pour avoir une perception holistique.

 

JA. Dans quels autres projets pourrait-on identifier EMC ?

 

CH. Nous travaillons actuellement au sein d'un programme expérimental d'info-divertissement, mais par souci de confidentialité, nous ne pouvons pas révéler le nom du constructeur.

 

JA. Quid de l'exploitation de la donnée, rencontrez-vous des barrières ?

 

JB. On évolue dans un univers privé, avec des clouds maîtrisés par les constructeurs, à l'instar de ce que nous réalisons chez Volvo ou Chrysler. La responsabilité juridique de l'exploitation revient donc au constructeur. EMC et Dell ont des divisions dédiées à la sécurité, et vont collaborer. Maintenant, il faut se poser les bonnes questions, car si la Cnil veille, il n'est pas interdit d'héberger pour autant le Cloud à l'étranger et de se soumettre à une législation plus souple. La législation française crée un retard entre les acteurs nationaux et les rivaux tels que les Google, Apple et consorts. Mais cette réflexion dépasse les frontières de l'automobile.

 

JA. Comment valorise-t-on la gestion de la donnée ?

 

JB. Aujourd'hui, le Cloud facturé à l'utilisation est venu compléter le schéma classique de solutions stockage locales. Nous ne valorisons pas la donnée, mais permettons à nos clients de le faire. Il faut faire preuve de flexibilité, avec des outils de gestion d'informations chaudes et froides, soit une gamme de matériels aux coûts variés qui permet de lisser les investissements des clients.

 

JA. Y a-t-il une guerre des prix ?

 

JB. Oui. Les constructeurs sont sous pression, ils tirent les prix vers le bas et les fournisseurs se battent pour obtenir les contrats. Nous ne voulons pas entrer sue le segment des clouds bon marché, mais nous trouvons des alternatives qualitatives pour répondre à la demande.

 

JA. De tous ces pilotes que vous accompagnez, que souhaitez-vous apprendre ?

 

CH. Il y a plusieurs choses, notre R&D souhaite progresser dans la compréhension de l'informatisation de l'automobile. Le véhicule électrique est un exemple de produit où l'informatique va devenir essentielle. Nous allons aussi partager nos enseignements entre les secteurs que nous servons, afin d'aider à la collaboration, voire à l'optimisation, grâce aux bonnes pratiques.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle