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Edito : Volupté genevoise

Publié le 3 avril 2015

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
“Il faut savoir préserver un marketing de la rareté” - Steve Amstutz, directeur général commercial de Vertu.
“Il faut savoir préserver un marketing de la rareté” - Steve Amstutz, directeur général commercial de Vertu.

De passage en France, le pianiste virtuose Lang Lang confiait dans un entretien le déclic qu’avaient constitué pour lui les conseils de son professeur Gary Graffman lors de son arrivée à Philadelphie : “Arrête d’être dans la compétition, de vouloir être le meilleur, tu es trop nerveux, cela t’empêche de vivre la musique”.

La virtuosité, par-delà les étroites limites de la concurrence, était bien présente à Genève. Comme de coutume avec la ronde des prestigieux préparateurs, mais aussi avec le sabbat enlevé des acteurs de l’hyper-luxe. Pour une symphonie de supercars, de limousines et de services de personnalisation réinventant les atours du sur-mesure. Comme le répète régulièrement le penseur Gilles Lipovetsky, “nous sommes entrés dans l’âge de l’individualisation du luxe”. Parfois pour le meilleur, jugez plutôt : les vastes temples du raffinement avec la Rolls-Royce Phantom Serenity et la Maybach S 600 Pullman, le requiem de la Bugatti Veyron avec l’exemplaire Grand Sport Vitesse La Finale, la flèche sportive McLaren P1 GTR… Sans oublier la légende toujours recommencée du “cavallino rampante” via la Ferrari 488 GTB. Ni les grands explorateurs en quête de nouveaux territoires, Bentley avec le concept EXP 10 Speed 6 et Aston Martin avec le concept DBX.

Cette fête de la démesure n’est nullement frappée du sceau de la gratuité, sans mauvais jeu de mots, et au-delà des considérations esthétiques et technologiques d’usage, on peut affirmer qu’elle répond avant tout à une tendance structurante du marché mondial. Entre la Chine, le Moyen-Orient, la Russie, l’Inde, mais aussi les Etats-Unis, les hyper-riches sont de plus en plus nombreux, ce qui profite mécaniquement au segment de niche de l’hyper-luxe. Tim Urquhart, analyste chez IHS, prévoit ainsi que “les ventes du segment de l’hyper-luxe auront quasiment été multipliées par trois entre 2010 et 2020, passant de 123 000 à 353 000 ventes”. Une tendance structurelle qui se vérifie aussi hors de l’automobile, mais qui sied bien au Salon de Genève.

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