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"Dès la rentrée, une classe préparatoire à la formation d’ingénieur devrait voir le jour au GARAC"

Publié le 25 février 2011

Par Axel Abadie
5 min de lecture
Laurent Roux, directeur académique du GARAC - Depuis la rentrée 2008, le GARAC forme des ingénieurs en maintenance des véhicules. Pendant trois ans, les élèves, qui alternent périodes de cours et missions en entreprise, acquièrent les qualités requises afin de devenir des managers multi-casquettes, spécialistes de l’après-vente.
Laurent Roux, directeur académique du GARAC - Depuis la rentrée 2008, le GARAC forme des ingénieurs en maintenance des véhicules. Pendant trois ans, les élèves, qui alternent périodes de cours et missions en entreprise, acquièrent les qualités requises afin de devenir des managers multi-casquettes, spécialistes de l’après-vente.

Journal de l’Automobile. La première promotion arrive à son terme. Quelles conclusions pouvez-vous déjà établir ?
Laurent Roux.
En effet, la première formation prend fin au mois de septembre prochain. Nous constatons que celle-ci, née d’une demande de la distribution, répond à un manque de cadres de haut niveau, capables de manager.
C’est pourquoi nous avons organisé la formation autour de séquences professionnelles qui sont toutes sanctionnées par un rapport. En entreprise, tous les domaines sont envisagés et font l’objet de projets pour les stagiaires, comme : l’analyse de système d’entreprise, le diagnostic qualité, les procédures de mode opératoire…
A chaque réunion bilan, avec tous les acteurs qui encadrent la formation, nous envisageons si nécessaire des ajustements ou des approfondissements, en se calquant aux exigences de tous les jours dans l’entreprise.

JA. Comment s’effectue la passerelle entre entreprise et école ?
LR.
Nous avons des contacts réguliers avec les entreprises. Le retour que nous avons, c’est que la conjugaison entre l’acquisition des savoirs et la mise en pratique se passe très bien. A la fin de chaque semaine passée en entreprise, l’élève nous transmet un rapport d’activités. Nous avons ainsi un “échantillonnage” de tout ce qui peut se passer.
Il est nécessaire de souligner l’avantage de la formation par apprentissage, qui permet un programme bien calibré. Notre cursus a clairement pour but de former des cadres de haut niveau, pour lesquels la polyvalence est requise. Il y a 20 ans, le grand problème de ce genre de formation résidait dans le fait qu’il n’y avait justement aucun aspect tertiaire. Cela était acquis plus tard, avec l’expérience. A l’inverse, il existe des formations dans le tertiaire complètement dénuées de technique, où la carence est encore plus importante. La profession exige désormais un minimum de connaissances et de compétences, du moins à un niveau d’ingénieur.

JA. Quels sont les profils attirés par ce cursus ?
LR.
Principalement des BTS Après-vente automobile (AVA), toutes options confondues (VP, VI). Nous avons eu, par exemple, un élève ayant suivi un cursus spécialisé moto, et qui souhaitait se réorienter, ou encore des jeunes issus de classes préparatoires. Pour ces personnes, l’adhésion s’avère un peu plus difficile. Ils ont un haut niveau d’enseignement général, mais pas de spécialisation, il faut donc pouvoir les convaincre. Alors que ceux qui viennent du “sérail”, ce sont de vrais passionnés. Mais nous sommes clairement ouverts à d’autres profils.

JA. Quelles sont les raisons de l’omniprésence de la culture internationale, au sein de cette formation au GARAC ?
LR.
La culture et la mobilité internationales sont déterminantes. Et nous nous reposons en toute confiance sur le service international de l’ANFA. Nous avons développé les voyages d’études, d’une semaine, avec des visites chez les constructeurs notamment (Belgique, Suède). A cela s’ajoute le projet international, en 3e année, d’une durée d’un mois minimum. Les élèves sont invités à y mener un projet dans la distribution automobile. Ils sont partis dans des pays comme l’Irlande (étude de la mesure d’adaptation face à la crise), l’Angleterre, ou le Canada. Nous sommes convaincus que c’est une bonne expérience, puisque les entreprises, en règle générale, apprécient.
Egalement, au sujet des langues étrangères, nous nous employons à mettre en place pour la rentrée prochaine, avec le concours de la région, un séjour de trois semaines en Irlande dans un centre linguistique. L’intérêt étant de faciliter la maîtrise de la langue dès la première année, les niveaux n’étant pas les mêmes d’un élève à l’autre.

JA. Quel genre de mission, les élèves mènent-ils en entreprise ?
LR.
Ces missions peuvent être de nature technique ou organisationnelle. Dans le premier cas, citons, par exemple, l’étude d’un système complexe, sur un véhicule analysé par la concession. Un bruit subsistait après intervention. L’élève s’est penché sur ce cas précis, avec les outils dont il disposait, destinés à l’analyse sonore et vibratoire. Un défaut de conception a été avéré et son origine détectée grâce à son travail. Il s’agissait donc d’une mission tout à fait intéressante, confiée à un étudiant de niveau ingénieur.
Sur le plan organisationnel, on demande, par exemple, aux élèves, des analyses des flux internes, une réorganisation d’une plate-forme logistique (gestion de pièces détachées), etc.

JA. Comment participez-vous à l’élévation du niveau de compétences ?
LR.
Notre programme, par essence, participe à cela. Il est en effet composé de quatre grands pôles d’enseignement. Scientifique et technique, sciences et méthodes de l’ingénieur, culture d’entreprise, où les aspects marketing et communication sont très importants, et enfin, culture internationale.
En règle générale, nous recrutons des BTS AVA, issus précédemment de bac S ou STI, et qui sont motivés pour prolonger leur cursus. Cela dit, une classe préparatoire à la formation d’ingénieur devrait voir le jour au GARAC, qui durerait un an. Et ce, certainement, dès la rentrée prochaine.

JA. L’élargissement des compétences ne peut-il pas, à l’inverse, diriger les élèves vers d’autres secteurs que l’automobile ?
LR.
Nous tablons sur un maximum de 10 % des effectifs qui ne resteraient pas dans le secteur automobile. Et puis, il ne faut pas oublier que, volontairement, nous formons des petits flux (promotions de 10 à 13 élèves, vers 15 à 18). Donc nous privilégions une sélection de gens très motivés. Un test de positionnement, lors du recrutement, permet d’identifier cette motivation.

JA. Après le lancement de trois promotions, y a-t-il eu des évolutions ?
LR.
C’est un projet que nous avons mis du temps à monter, qui a été mûrement réfléchi. Bien sûr, il y a eu de petits ajustements. Mais, nous nous sommes aperçus que le programme était bien dimensionné. De plus, cette formation tire les autres vers le haut, au sein du GARAC. Nous pouvons proposer aux étudiants une vision sur cinq ans, pendant lesquels la qualité est privilégiée. Et cela commence à se savoir au niveau national.

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