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Contrôle technique - Une activité quasi stable, mais qui fait toujours débat

Publié le 18 mars 2014

Par Frédéric Richard
5 min de lecture
L’OTC, qui collecte les données du contrôle technique en France, vient de rendre son rapport pour l’année 2013. Plus de visites, mais aussi plus de centres.
L’OTC, qui collecte les données du contrôle technique en France, vient de rendre son rapport pour l’année 2013. Plus de visites, mais aussi plus de centres.

18 801 181, c’est précisément le nombre de visites techniques périodiques qui ont été réalisées dans l’ensemble des centres de contrôle technique en France sur des véhicules particuliers. Un chiffre qui représente une hausse d’un peu plus de 3 % par rapport à 2012. Un gâteau un peu plus gros donc, et c’est heureux, car il a fallu, cette année encore, le partager entre beaucoup plus d’acteurs !

Fin 2012, l’OTC dénombrait 5 951 centres de contrôle technique en France, un chiffre que l’ensemble de la profession s’accordait déjà à reconnaître comme trop important et dangereux pour la survie des centres. Pourtant, un an après, le couperet est tombé en décembre, la barre fatidique a été franchie, avec 6 130 centres, si l’on inclut les installations auxiliaires. Dans le détail, la part des centres rattachés à un réseau continue de baisser, les centres indépendants représentant 11,8 % des installations (contre 10,5 % en 2012). Les cinq grandes enseignes (Dekra, Sécuritest, Autosécurité, Autosur et Autovision) ont contribué à la hausse à hauteur de 100 centres, tandis que 79 sites ont grossi les rangs des indépendants, qui enregistrent à ce jour 722 installations. En proportion, ils sont donc les principaux responsables de cette prolifération. Ce qui est logique puisque, même si les opérateurs réseaux ne pratiquent pas le développement raisonné avec la même pugnacité, ils sont tout de même forcés de préserver (plus ou moins) l’activité de leurs adhérents en place et ne peuvent pas se permettre d’imposer une concurrence sur des zones où ils sont déjà présents. Naturellement donc, des candidats qui se voient essuyer un refus de tous les réseaux se tournent vers l’indépendance, car, rappelons-le, aucun numerus clausus n’existe en France quant à l’activité de contrôle technique. Par ailleurs, 329 centres ont perdu leur agrément, ce qui explique le solde à 6 130 centres.

Le nombre de visites annuel moyen par centre s’établit à 3 109, et baisse chaque année, preuve que la concurrence dilue la rentabilité, au point de la rendre précaire pour certains, qui ne réalisent parfois que 2 000 contrôles par an, voire moins… La question de la prolifération des centres reste donc plus que jamais d’actualité, le marché ne parvenant pas à s’autoréguler, même avec la sélection naturelle.

L’âge moyen du parc contrôlé a augmenté de 10,26 à 11,05 années pour les véhicules particuliers. On aurait ainsi pu croire que les contre-visites augmenteraient avec le vieillissement du parc contrôlé, mais il n’en est rien. Le taux de contre-visites apparaît à 19,63 % contre 20,96 % l’an dernier, preuve que les automobilistes ont mieux entretenu leur véhicule, ou tout simplement mieux préparé leur visite au CT. Certains y verront également un accroissement des visites “complaisantes”, consécutif à la concurrence exacerbée que se livrent les centres.

Le cas particulier des véhicules d’époque

On note que 18 965 visites techniques périodiques ont concerné des véhicules de collection (âgés de plus de trente ans, et disposant d’une carte grise spécifique). Un chiffre peu important, qui fait pourtant actuellement l’objet de nombreuses discussions entre les fédérations de collectionneurs, les opérateurs du contrôle technique, et l’administration. En effet, les premiers demandent la fin pure et simple de l’obligation de contrôle technique pour les véhicules de collection. L’administration a ouvert la porte des négociations en se disant favorable à la suppression du contrôle technique des véhicules lourds, ainsi qu’à la suppression du contrôle technique des véhicules de collection produits avant 1960. Mais les syndicats de la profession du contrôle technique s’élèvent contre cette possible modification. Ainsi, le CNPA estime qu’une telle initiative, si elle était actée, “enverrait un très mauvais message à l’opinion publique, sous-entendant que pour certains parcs de véhicules le contrôle technique ne sert à rien, alors qu’il est un maillon essentiel de la sécurité routière”.

Dans l’attente du règlement européen

En 2010, la proposition de révision du règlement européen, résultant de la consultation publique destinée à améliorer le contrôle technique, prévoyait plusieurs nouveautés significatives, comme le contrôle obligatoire de tous les deux-roues motorisés, le contrôle annuel des véhicules légers et véhicules utilitaires légers après la sixième année, le contrôle annuel dès quatre années pour les véhicules de plus de 160 000 km, le renforcement des points de contrôle avec notamment l’ajout des éléments électroniques de sécurité, et enfin la lutte contre la fraude aux compteurs kilométriques… Aujourd’hui, le texte initial a été très largement édulcoré, puisque les cyclomoteurs sortent du champ d’application au motif que ces véhicules ne sont pas immatriculés dans tous les pays membres. Concernant les motos, la mesure est repoussée à 2022. Toutefois, le compromis autorise les Etats membres à exclure ces véhicules du champ d’application s’ils mettent en place des mesures de sécurité alternatives, tenant compte des statistiques de sécurité routière des cinq dernières années (qui révèlent généralement une surmortalité des motards par rapport aux autres usagers de la route). Mais des modifications peuvent encore intervenir, avant que le texte ne soit véritablement accepté et donne lieu à transposition dans chaque pays européen.
 

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