Contrôle technique : Les années se suivent et se ressemblent
...permettant aux années paires d'être supérieures aux années impaires, il semblerait que les statistiques déjouent la règle. En effet, l'année 2004 avec près de 19 millions de contrôles (18,98 millions exactement) avait établi un nouveau record, on s'attendait légitiment à ce que l'année 2005 soit nettement en retrait. Bien au contraire. En effet, au sortir de l'exercice, la profession a finalement enregistré 18,6 millions de contrôles, constituant ainsi le meilleur résultat pour une année impaire depuis la création du contrôle technique. "Ces résultats traduisent une diminution de 2 % du nombre de contrôles par rapport à 2004", a conclu l'Organisme Technique Central (OTC), l'écart le plus faible entre deux années qui se suivent, alors qu'habituellement cet écart se situe au-delà des 7 %. En outre, en prenant 2003 pour repère, comme le veut le principe de périodicité, la progression 2005/2003 est de 7,5 % soit une fois encore la meilleure progression jamais enregistrée entre deux années impaires. "L'activité est aujourd'hui stable, le contrôle technique a trouvé son rythme de croisière. Il est de surcroît bien entré dans les mœurs et bien accepté par la population. Comptabiliser au-delà de 18 millions de contrôles annuels prouve d'ailleurs l'importance de l'activité", a résumé Rémy Heitz, délégué interministériel et directeur de la Direction de la sécurité et de la circulation routière (DSCR). Un avis également partagé par les différents responsables de la profession qui nous confiaient l'an passé que "le phénomène est désormais amorti, sauf un événement majeur comme un changement de périodicité ou une nouvelle réglementation pourrait faire évoluer l'activité".
Sur les 18,6 millions de contrôles effectués en 2005, 16,01 millions de visites initiales ont été réalisés dont 13,9 millions de véhicules particuliers et 2,09 millions de VUL. Concernant ce dernier chiffre, c'est également la première fois, que le nombre de VUL contrôlés est aussi important. Une augmentation des contrôles pour ce type de véhicules qui explique également l'activité importante du contrôle technique année après année.
FOCUSLe CT selon l'Insee D'après une étude de l'Insee, 5 800 entreprises en France sont spécialisées dans le contrôle technique. Celles-ci réalisent un chiffre d'affaires de 3,8 milliards d'euros et emploient près de 50 000 personnes. Avec 60 % des entreprises du secteur, l'activité du contrôle technique automobile génère moins de 20 % du chiffre d'affaires et de la valeur ajoutée du secteur. |
Le contrôle technique, acteur de la sécurité routière ?
Quant aux contre-visites, les véhicules recalés à l'examen de passage sont au nombre de 2,59 millions. Un chiffre important encore une fois et qui pèse de tout son poids dans la bonne santé de la profession. Toutefois, le taux de prescription global enregistré est de 20,06 % contre 20,09 % l'an passé et bien loin du taux global enregistré en 2003 qui atteignait 20,4 %. Encourageant ? Oui au regard de ces dernières années. Le taux de prescription est en effet tombé de 25 % il y a dix ans à 19,7 % en 2005 pour les véhicules particuliers. Mais ne cédons pas non plus à l'euphorie. Si le taux de prescription s'est effectivement érodé ces dernières années, il tendrait également à stagner peu à peu, voire à augmenter : 19,66 % en 2003, 19,6 % en 2004 et 19,7 % en 2005 !
Constant inverse et plus rassurant en revanche pour les VUL. La progression est nettement plus significative. De 23,6 % en 2002, le taux de prescription de contre-visites pour les VUL est rapidement passé à 23,1 % en 2003, 23 % en 2004 et, cette année, ce même taux est descendu en dessous de la barre des 23 % à 22,7 %. Des résultats qui font dire à Jacques Martin, directeur de l'OTC : "A tous les points de vue, l'année 2005 ressemble beaucoup à 2004. On constate une stabilité pour les VP et une nette amélioration pour les VUL."
Ces résultats doivent-ils amener à penser que le parc roulant français s'est amélioré ? A en croire les dirigeants de la DSCR, il semblerait que oui. Mais si le contrôle technique est entré dans les mœurs, les français semblent lui donner plus d'importance aujourd'hui, ces mêmes français semblent aussi mieux entretenir leur véhicule. Pour aller plus loin dans l'analyse, il suffit d'observer de plus près l'évolution des principales fonctions motivant la prescription d'une contre-visite. Ainsi les fonctions freinage et pollution dont les défauts motivent le plus la prescription d'une contre visite ne concernent plus que respectivement 8,43 % et 4,74 % des véhicules. Des taux qui sont bien loin des taux initiaux : la fonction freinage a notamment été divisée par 24 depuis la création du contrôle technique. Seul bémol : les fonctions signalisation et pneumatiques qui avec des taux de 7,99 % et de 7,59 % régressent. "Le point noir du bilan de l'année 2005", selon Jacques Martin.
La croissance du nombre de centres tend singulièrement à se ralentir
Un parc roulant qui s'améliore et qui contribuerait au progrès de la sécurité routière ? Rémy Heitz en est convaincu : "La baisse des accidents à raison de 2,7 % par an est à n'en pas douter encourageant. Si on peut difficilement le mesurer, la contribution du facteur contrôle technique dans cette amélioration n'est sûrement pas isolée."
Conformément à la tendance de l'an passé, l'inflation des centres de contrôles n'a plus lieu d'être. En effet, entre 2003 et 2004, nous assistions à une croissance minimale de 1,1 % pour arriver à 5 175 centres en France. Depuis la création du contrôle technique en 1992, les professionnels étaient plutôt habitués à une croissance effrénée de l'ordre de 7 %. Une prise de conscience des dirigeants aidée en cela par une saturation du marché semble avoir stabilisé la course à l'armement. Sur l'ensemble de l'année 2005, "seules" 207 ouvertures pour 186 fermetures sont comptabilisées, soit une croissance de 1,2 % à 5 190 centres. Grâce aux 18,6 millions de contrôles réalisés, le nombre moyen de contrôles par centre s'est élevé à près de 3 600 unités. Au global, 2004 et 2005 resteront très proches. Les années se suivent désormais et… se ressemblent.
ZOOMLes plaques d'immatriculation en mauvais état, nouveau point soumis à contre-visite Le mauvais état d'une plaque d'immatriculation (illisibilité, décollement des caractères et décollement du fond) fait désormais l'objet d'une contre-visite depuis le 1er janvier 2006. En 2005, ce sont 9,7 % des véhicules contrôlés (soit environ 1,6 million de véhicules) qui présentaient une plaque en mauvais état. Par ailleurs, le décret n°2006-46 du 13 janvier 2006, publié au Journal Officiel du 16 janvier 2006 a modifié le code de la route : la vente ou l'incitation à la vente de plaques d'immatriculation non conformes, est désormais une infraction sanctionnée d'une contravention de 4e classe, d'un montant de 135 euros. La plaque peut être saisie ou confisquée. Auparavant, seule l'absence de plaques d'immatriculation ou l'illisibilité des caractères figurant sur ces plaques étaient punies, respectivement d'une amende de 4e classe (amende forfaitaire de 135 euros) et de 3e classe (amende forfaitaire de 68 euros). En outre, depuis le 1er janvier, toutes les plaques d'immatriculation doivent être de couleur blanche à l'avant et de couleur jaune à l'arrière. |
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.