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Comme des envies d’ailleurs…

Publié le 4 mars 2014

Par Romain Baly
4 min de lecture
C’est une tendance qui ne se dément pas depuis plusieurs années : passé un certain niveau d’étude, les jeunes sont de plus en plus nombreux à envisager un début de carrière à l’étranger. Une envie qui prend logiquement tout son sens à l’heure d’une industrie automobile mondialisée.
Florence Bay, chef du département compétence et ingénierie à l’Anfa.

Ainsi évolue le monde. Parce qu’elle a vu naître la grande Union européenne, abattant avec elle les frontières, parce que le TGV a grandi et s’est développé avec elle, parce que la Chine, le Brésil ou encore l’Inde sont devenus des superpuissances mondiales sous ses yeux, mais aussi parce qu’elle a rêvé, une fois le Bac en poche, de s’expatrier en un claquement de doigts (merci Erasmus), la “Génération Y” a aujourd’hui soif d’ailleurs, et plus seulement pour ses vacances. Fruit de tous ces changements, mais aussi des difficultés grandissantes rencontrées sur le marché du travail, l’idée de faire carrière à l’étranger, autrefois saugrenue, semble s’être banalisée. Qu’ils soient prêts ou non à franchir le pas, rares sont les moins de 30 ans ayant suivi des études supérieures (synonymes d’opportunités supplémentaires) à ne pas avoir pensé à cette éventualité. Une récente étude menée par Universum Global confirme la tendance. Alors que les 3/4 des personnes interrogées affirment que, si elles se voyaient proposer un poste intéressant ailleurs qu’en France, elles le prendraient sans hésiter, 47 % des étudiants en école de commerce et 40 % de ceux en école d’ingénieur souhaitent commencer leur carrière à l’étranger.

3 étudiants sur 4 accepteraient un poste à l’étranger

A l’échelle du monde, nos commerciaux devancent sur ce point assez largement les Italiens (40 %) alors que, chez les ingénieurs, ce sont justement les Italiens qui dominent (46 %), devant les Espagnols (42 %) et les Français pendant que les Japonais et les Chinois ferment la marche. Des chiffres qui se corrèlent parfaitement avec la tension qui règne sur le marché de l’emploi dans ces pays, avec un taux de chômage de 11 % en France, de 13 % en Italie et même de 26 % en Espagne. En se concentrant au seul secteur automobile, on s’aperçoit que la tendance reste identique. Sauf que celle-ci ne s’explique pas seulement par l’évolution du monde et de celui du travail. L’automobile a ceci de particulier qu’il est désormais impossible pour un constructeur ou un équipementier de rang mondial de se limiter à ses propres frontières. Renault est ainsi implanté en France, bien sûr, mais aussi en Espagne, en Roumanie, au Maroc, en Turquie, en Russie, au Brésil ou en Corée du Sud. La marque est distribuée dans 128 pays et profite des compétences de collaborateurs issus des quatre coins du globe. Parler plusieurs langues, avoir déjà vécu à l’étranger ou être prêt à quitter le nid sont, aujourd’hui, des atouts, et demain, la norme. Les prétendants dans ce secteur d’activité ont très bien compris l’intérêt qui était le leur à s’expatrier. Toujours selon Universum Global, 39 % des élèves ingénieur dans l’auto déclarent vouloir commercer leur carrière ailleurs qu’en France, 28 % privilégiant l’Europe et 11 % souhaitant s’en éloigner.

Partir n’est pas la seule solution

Conscientes des besoins des entreprises et des envies de leurs étudiants, les écoles du secteur se sont donc adaptées. Au Garac, par exemple, la dizaine de membres du cursus d’ingénieur en Maintenance de Véhicules assiste durant la formation à des conférences internationales, profite d’un voyage d’étude à l’étranger et doit également se plier à un stage de quatre à six semaines, en troisième année, dans l’un des pays partenaires. Sur ce point, les élèves de l’Estaca peuvent profiter de leur côté des accords signés entre leur école et plus d’une quarantaine d’universités réparties sur les continents européen, américain et asiatique. Du côté de l’Anfa (Association nationale pour la formation automobile), la chef du département compétences et ingénierie, Florence Bay, estime même que “c’est indispensable de présenter une telle expérience sur son CV aujourd’hui. S’ils ne l’ont pas, c’est à nous, acteurs de la branche, de permettre aux étudiants de rencontrer de nouveaux interlocuteurs et de découvrir de nouvelles cultures professionnelles”. Reste qu’une fois sortis de l’école, il manque parfois à ces étudiants les opportunités et l’audace pour franchir le pas. On constate alors que l’exil n’est pas la seule option. Parmi leurs envies, nombreux sont les étudiants à déclarer qu’avoir des interactions avec des collègues ou des clients étrangers est une donnée fondamentale dans leur carrière. Une manière de rester chez soi tout en s’ouvrant au monde. Dans l’automobile comme ailleurs, l’internationalisation s’installe partout et sous de multiples formes.
 

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